Joseph de Rigaud de Vaudreuil, comte de Vaudreuil (1740-1817)

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... et toujours la même acariâtre marquise de Créquy ... :

On disait que tous ces familiers de la comtesse Diane étaient des illettrés qui ne savaient rien de rien, si ce n'était sur les magots et sur le vieux laque, et voici qui me rappelle que lorsque la vieille Mme de Vaudreuil se plaignait de son fils, elle allait disant toujours, — ne m'en parlez donc point, il se ruine et nous fait mourir de faim pour acheter des chinoiseries ! Il ne s'acquitte seulement pas de me payer de mon douaire ; il est tombé comme un hébété qu'il est, dans la manie des chats bleus et des marabouts. C'est un Chinois ! il est dans les Chinois ; je vous dis qu'il est dans les Chinois ! Mais comme elle ne disait pas qu'il fût dans les mandarins lettrés, on n'y pouvait contredire.

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...   du mécénat de Vaudreuil
Juillet 1784

On attribua une assez forte bévue à M. de Vaudreuil, ce gentilhomme pourtant si accompli.   :    :    :

...  la première fois qu’il vint chez la maréchale de Luxembourg : « Monsieur, lui dit-elle après souper, on assure que vous chantez fort bien et je serais charmée de vous entendre ; mais si vous avez cette complaisance, ne me chantez point d’ariettes, point de grands airs, un Pont-Neuf, un simple Pont-Neuf. »
Vaudreuil, ignorant que la maréchale eût été d’abord duchesse de Boufflers, entonne d’une voix sonore le premier vers du quatrain de Tressan :

       Quand Boufflers parut à la cour.

A l’instant même on tousse, on éternue. Il poursuit :

       On crut voir la mère de l’Amour.

L’agitation redouble. Après le troisième vers :

       Chacun s’efforçait de lui plaire,

Vaudreuil s’arrête, voyant la stupéfaction peinte sur tous les visages.

— Achevez donc, monsieur, reprit la maréchale, et elle fredonne elle-même le dernier vers :

       Et chacun l’avait à son tour.


Et Vaudreuil de chercher un trou de petite souris pour s'y mettre ...

Merci ! :
L'anecdote est amusante, mais on imagine mal le comte de Vaudreuil ignorer chez qui il se trouve.
D'autant que la maréchale est connue comme "le loup blanc"... boudoi32

Voir notre sujet ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t643p25-la-marechale-de-luxembourg

Oui, je ne sais pas trop non plus ce qu'il faut en croire ! :
Sacrée Maréchale ! :n,,;::::!!!:

Chers amis,

Pour ceux qui souhaitent comprendre un peu plus avant les dessous du jeu politique durant le règne de Louis XVI, et vous, chère Eléonore, avec qui nous en parlions hier, voici une anecdote qui peut nous éclairer sur les raisons pour lesquelles le comte de Vaudreuil et par voie de conséquence les Polignac se sont montrés assez réticents à soutenir Necker. Elle est tirée des Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la dernière année du règne de Louis XVI par Antoine François Bertrand de Moleville, qui sont parus à Londres en 1797.  








Cette anecdote si elle est véridique bien sûr, nous campe assez bien le personnage d'un Vaudreuil, grand seigneur et généreux pour ses amis mais aussi extrêmement sensible à tout ce qui pouvait lui paraître une faute d'honneur et donc très réticent à  pardonner qu'on veuille lui faire endosser un un tel comportement.  Et en fin de compte, nous touchons un peu du doigt ici à quoi tient la grande histoire, car si l'entrevue s'était bien passée et si les deux interlocuteurs avaient été contents l'un de l'autre, il en aurait peut être été autrement de la suite du règne. Vaudreuil, alors très influent dans l'entourage de la reine et partisan du duc de Choiseul, autre soutien de Necker, aurait peut-être travaillé au maintien du ministre.

Nota selon Wikipedia: Antoine François de Bertrand de Molleville, né à Montesquieu-Volvestre le 28 mars 1744 et mort à Paris le 19 octobre 1818, est un homme politique français, conseiller au Parlement de Toulouse en 1766, puis maître des requêtes en 1774 et finalement Intendant de Bretagne. en 1784.Bertrand de Molleville est chargé en 1788 de la mission de dissoudre le parlement de Bretagne. Favorable à la réunion des États généraux de 1789, il conseille par la suite au roi la dissolution de l’Assemblée. Nommé ministre de la Marine et des Colonies, il organise l’émigration des officiers en masse. Du fait de nombreuses dénonciations, il démissionne de ses fonctions et devient le chef de la police secrète royaliste. Avant et après la journée du 10 août 1792, il essaie de faire évader le roi, mais il doit se résoudre à fuir en Angleterre.

Amitiés à vous tous. Roi-cavalerie

Roi-cavalerie a écrit:

Cette anecdote si elle est véridique bien sûr, nous campe assez bien le personnage d'un Vaudreuil, grand seigneur et généreux pour ses amis mais aussi extrêmement sensible à tout ce qui pouvait lui paraître une faute d'honneur et donc très réticent à  pardonner qu'on veuille lui faire endosser un un tel comportement.  

Voici tout à fait Vaudreuil, en effet, tel que nous le dépeint Léonce Pingaud, tel aussi que le voyaient ses contemporains : franc, loyal, mais terriblement chatouilleux et emporté ( à bon escient ). Un tel homme ne transigeait pas avec ses principes.

Roi-cavalerie a écrit:
Et en fin de compte, nous touchons un peu du doigt ici à quoi tient la grande histoire, car si l'entrevue s'était bien passée et si les deux interlocuteurs avaient été contents l'un de l'autre, il en aurait peut être été autrement de la suite du règne. Vaudreuil, alors très influent dans l'entourage de la reine et partisan du duc de Choiseul, autre soutien de Necker, aurait peut-être travaillé au maintien du ministre.

Mais absolument ! De tels caprices de circonstances peuvent parfois décider du sort d'un gouvernement ou du moins de son orientation . Les inimitiés des uns scellent le destin des autres. La petite histoire a toujours fait la grande.

En faisant remonter au portail le sujet de l'ombrageux ( mais séduisant ) comte de Vaudreuil, cher Roi cavalerie, vous me faites penser que vous m'interrogiez hier ( sous les remparts de Polignac ), sur les coupes faites par le nouvel éditeur de Madame de Polignac . Eh bien, elles comportent notamment le récit par Mme Campan de cette scène où Vaudreuil sortant de ses gonds brise la queue de billard préférée de Marie Antoinette : à en croire la narratrice, Vaudreuil a ainsi vu lui passer sous le nez la charge de gouverneur du dauphin .

Roi-cavalerie a écrit:Et en fin de compte, nous touchons un peu du doigt ici à quoi tient la grande histoire, car si l'entrevue s'était bien passée et si les deux interlocuteurs avaient été contents l'un de l'autre, il en aurait peut être été autrement de la suite du règne. Vaudreuil, alors très influent dans l'entourage de la reine et partisan du duc de Choiseul, autre soutien de Necker, aurait peut-être travaillé au maintien du ministre.

Cet épisode illustrerait, en effet, la fragilité et la déchéance du gouvernement d'Ancien régime ; où l'on voit que les considérations personnelles, les amitiés et inimitiés, les caprices des uns ou des autres, prenaient le pas sur les affaires de l'Etat.
En d'autres temps, Necker avait lui aussi participé à l'exclusion de Turgot.

Mais je pense cependant que son Compte rendu au roi en a refroidit plus d'un à la cour.  boudoi32

Ajoutons à cela ce qui est peut-être resté depuis comme une disposition d'esprit typiquement française !
Tout le monde (hommes et femmes), sans besoin d'être compétent ou même tout simplement instruit, se piquait de commenter à l'envie les actions d'un Trésorier, d'un Ministre de la Marine ou encore des Affaires étrangères... :roll:
Mais parmi tous ces bavards, combien d'entre-eux comprenaient-ils vraiment ce dont il était question ?

La nuit, la neige a écrit:

Mais je pense cependant que son Compte rendu au roi en a refroidit plus d'un à la cour.  boudoi32

Tu m'étonnes !     ll était un tantinet fallacieux, son Compte-rendu,  et résolument orienté contre Marie-Antoinette  ( et sa société .. )

Les recettes peut-être, mais pour les dépenses je ne suis pas sûr... :

Plaît-il ?  

Mme de Sabran a écrit:   ll était un tantinet fallacieux, son Compte-rendu

Je rebondissais sur ceci.  
Suggérant que si Necker (n'oubliez pas, prononcez Neckre ! :) avait traficoté les chiffres à l'avantage de sa gestion, il n'avait peut-être pas menti sur le budget des dépenses de la cour, et en particulier sur le coût des charges et pensions des uns et des autres.

Oui, oui, tu as raison, mais il était exagéré d'en faire la cause du déficit dont il a été clairement établi depuis, par tous les historiens, qu'il fut davantage creusé par le coût de notre aide aux insurgents américains que par les charges de Cour.

Nous n'oublions pas !

Mme de Sabran a écrit:Oui, oui, tu as raison, mais il était exagéré d'en faire la cause du déficit dont il a été clairement établi depuis, par tous les historiens, qu'il fut davantage creusé par le coût de notre aide aux insurgents américains que par les charges de Cour.  

Bien sûr, je ne dis pas le contraire.
Cependant, je soulignais que de jeter en place publique les montants des charges et pensions accordées, dont celles du clan Polignac, a certainement dû les "crisper"... boudoi32

Oui, très certainement !

Majesté a écrit:
Tu prouves que tu écoutes Franck Ferrand, toi

Récemment encore, j'ai entendu prononcer Castre au lieu de Castries.
Cela m'agace ! boudoi29 :

La bonne prononciation est bien Castres !

Mme de Sabran a écrit:La bonne prononciation est bien Castres !    

Bah oui! Tu n'as qu'à demander à Franck, LNLN


Bien à vous. :

Je prononce comme je veux ! :
Et ainsi : Castriiiiiiiizzzzzzze !

Mais Vaudreuil ne se prononce pas Vaudroglie ... : : :

boudoi26

40544810

Le nom de famille se prononce Castres mais par contre le nom du village s'énonce bien Castries, si je ne me trompes pas.

Bonne soirée. Roi-cavalerie

C'est donc la même problématique de prononciation que pour la ville de Guise (dont on prononce le [u]) par rapport au titre des ducs


Bien à vous.

Je voudrais scinder le sujet afin d'expédier tous ces derniers messages dans celui dévolu à la prononciation des noms propres.
Mais je n'arrive pas à le retrouver !!!  àè-è\':

Pas possible de t'aider malheureusement àè-è\':