Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
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Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
Voici le lien vers l'un des épisodes de la série radiophonique "Varennes", diffusée en téléchargement depuis le site d'Europe 1 :
Episode 7 : Madame Elisabeth et Marie-Thérèse, les combatives
Le sort de trois de nos personnages a été scellé. Les cinq autres sont en grave danger de mort.
Parmi eux, la soeur et la fille du défunt roi se battent au quotidien, dans leur prison, pour survivre malgré la révolution qui continue.
http://www.europe1.fr/emissions/varennes/varennes-madame-elisabeth-et-marie-therese-les-combatives-episode-7-3677270
Il fallait bien choisir dans quel sujet biographique, de l'une ou de l'autre, poster le lien de cet épisode radiophonique.
Ceci dit, et d'après le ton du récit, j'aurais pu tout autant le faire ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3761-madame-elisabeth-en-marche-vers-la-beatification?highlight=en+marche
Episode 7 : Madame Elisabeth et Marie-Thérèse, les combatives
Le sort de trois de nos personnages a été scellé. Les cinq autres sont en grave danger de mort.
Parmi eux, la soeur et la fille du défunt roi se battent au quotidien, dans leur prison, pour survivre malgré la révolution qui continue.
http://www.europe1.fr/emissions/varennes/varennes-madame-elisabeth-et-marie-therese-les-combatives-episode-7-3677270
Il fallait bien choisir dans quel sujet biographique, de l'une ou de l'autre, poster le lien de cet épisode radiophonique.
Ceci dit, et d'après le ton du récit, j'aurais pu tout autant le faire ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3761-madame-elisabeth-en-marche-vers-la-beatification?highlight=en+marche
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
Petit Normand a écrit: Mais ce qui est intéressant, c'est qu'on découvre une Madame Elisabeth en fait très semblable à sa belle-soeur, assez loin de l'image austère qu'on donne d'elle. Une autre image fausse souvent véhiculée est que Madame Elisabeth ne s'est vraiment rapprochée de Marie-Antoinette qu'à partir de l'installation aux Tuileries. Parfois, j'ai même lu que les deux femmes ne s'appréciaient que peu avant cette date. En réalité, il semble qu'elles aient toujours été les meilleures amies du monde, et ce plus particulièrement après le départ de Madame Clotilde, la grande soeur et confidente d'Elisabeth -un départ qui a d'ailleurs profondément traumatisé la petite princesse.
La lettre de Mme Elisabeth du 25 juin 1787 adressée à la marquise de Bombelles repise ci-dessous, montre en effet que la reine et sa belle-soeur étaient assez proches l'une de l'autre bien avant la Révolution :
"(...) tes parents t'auront mandé que Sophie est morte le lendemain que je t'ai écrit. La pauvre petite avait mille raisons pour mourir, et rien n'aurait pu la sauver... Ma nièce (Mme Royale) a été charmante ; elle a montré une sensibilité extraordinaire pour son âge, et qui était bien naturelle. Sa pauvre petite soeur est bien heureuse, elle a échappé à tous les périls. Je l'ai bien soignée, espérant qu'elle prierait bien pour moi. J'y compte beaucoup. Si tu savais comme elle était jolie en mourant ! C'est incroyable. La veille encore, elle était blanche et couleur de rose, point maigrie ; enfin charmante. Si tu l'avais vue, tu t'y serais attachée. Pour moi, quoique je l'ai peu connue, j'ai été vraiment fâchée et je suis presque attendrie lorsque j'y pense.
(...) Elle (la Reine) appelle Montreuil, mon petit Trianon. J'ai été au sien, sans aucune suite, ces jours derniers avec elle ; et il n'y avait pas d'attention qu'elle ne m'y ait montrée. Mais, ce que nous avons fait le plus, c'est de pleurer la mort de ma pauvre petite nièce."
Nous trouvons d'ailleurs la lettre d'invitation que la reine adresse à Mme Elisabeth pour passer la voir au Petit-Trianon dans le sujet consacré à Sophie-Hélène-Béatrice
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
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Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
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Mme de Sabran- Messages : 55609
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Localisation : l'Ouest sauvage
Comtesse Diane- Messages : 7397
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Localisation : TOURAINE
Mme de Sabran- Messages : 55609
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
J'adore ce genre de cartes ; on voit qu'en 1906 l'élégance des choses primait encore.
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
Elle donne des conseils à son frère, las de la politique, de ce trône instable, et de la vie ?
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
Oui, le malheureux semble accablé !
Comme quoi ces petites illustrations fantaisistes sont parfois pleines de sagacité .
Comme quoi ces petites illustrations fantaisistes sont parfois pleines de sagacité .
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Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
Quelle finesse ! Il est très beau ...
Merci, cher Févicq .
Merci, cher Févicq .
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Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
Merci. Il est charmant, oui !
Plus intime, moins "pompeux", que le portrait d'Adélaïde Labille-Guiard, ou sa variante en buste, desquels il s'inspire...
Voir ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t158p100-madame-elisabeth-soeur-de-louis-xvi#36778
Plus intime, moins "pompeux", que le portrait d'Adélaïde Labille-Guiard, ou sa variante en buste, desquels il s'inspire...
Voir ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t158p100-madame-elisabeth-soeur-de-louis-xvi#36778
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
Oui, vous avez raison, cher LNLN, il s’agit bien d’une reprise du grand portrait de A L-G.
Copie contemporaine, ou plus tardive ? On ne sait...
Notez les armes de la Princesse reproduites à droite de la toile, ce qui ne me paraît pas habituel sur les portraits de cette époque, du moins ceux de la famille royale..
Copie contemporaine, ou plus tardive ? On ne sait...
Notez les armes de la Princesse reproduites à droite de la toile, ce qui ne me paraît pas habituel sur les portraits de cette époque, du moins ceux de la famille royale..
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
Un jeu de piste comme je les aime... Attention les amis, il faut bien suivre !
Un portrait, présenté en vente aux enchères, le 4 décembre 2018, à Deuil La Barre, et décrit comme, je cite...
Portrait de Marie-Antoinette
Ecole française du XIXe siècle
Pastel sur papier de forme ovale, dans un beau cadre en stuc doré.
Epoque Napoléon III.
H : 65,5 L : 54,5 cm
Avec cadre : H : 93,5 L : 83 cm
* Source et infos complémentaires : http://www.valerieregis.fr/index.html
Passons sur l'identification "Marie-Antoinette"...
Très joli pastel, ceci dit.
Ce portrait de Mme Elisabeth nous est si familier que je pensais retrouver très facilement le portrait original du XVIIIe siècle, et son peintre.
Eh bien, pas du tout !!
Nous connaissons bien sûr cette gravure, déclinée tant de fois...
Madame Elisabeth, soeur de Louis XVI
James Hopwood (1795- 18??), d'après Henri Grévedon (1766-1860)
Eau-forte et gravure au pointillé, cadre.
17 x 12.5 cm. (6 ¾ x 4 7/8 in.)
Photo : Christie's
Infos complémentaires sur ce Grévedon, avec ceci...
Elisabeth-Philippe-Marie-Hélène de France (1764-1794), dite Madame Elisabeth, soeur de Louis XVI
Lithographie
Auteur : Pierre Louis (Henri) Grévedon, 1823
Editeur : François-Séraphin Delpech
L'identification du modèle est celle établie du temps de Louis-Philippe, album Louis-Philippe.
Photo et source : Château de Versailles, RMN-Grand Palais / image château de Versailles
Qui est ce Pierre-Louis Henri Grévedon ?
Henri Grévedon (1776-1860) est un artiste peintre et un graveur français, qui fut portraitiste et lithographe.se forme à la peinture dans l'atelier parisien de Jean-Baptiste Regnault.
Selon Henri Beraldi, il « courut le monde, allant chercher le succès en Russie, en 1806, où il devint agrégé de l'Académie de Saint-Pétersbourg, séjournant en 1812 à Stockholm, puis à Londres, enfin revenant à Paris en 1816.
Bientôt il s'adonna complètement à la lithographie, et y trouva une réputation qui ne lui serait pas venue avec la peinture ».
Il exécute de nombreux portraits peints, tableautins et miniatures, puis dessine directement sur la pierre, travaillant notamment pour l'atelier de Charles Motte durant les années 1820.
* Extrait de sa fiche bio Wikipedia, ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Gr%C3%A9vedon
Associé à ce François-Séraphin Delpech, nous connaissons de lui un vaste trombinoscope, sous forme d'estampes, des grandes figures de la Révolution et du début du XIXe siècle, par exemple :
Ou encore cet autre portrait, justement de Mme Elisabeth...
Une gravure inspirée du portrait peint en 1788 par Adélaïde Labille-Guiard :
Notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2579-adelaide-labille-guiard-peintre-de-mesdames
Alors, de qui s'est-il inspiré pour la gravure au bouquet de fleurs sur le corsage, à rapprocher du portrait au pastel présenté en vente aux enchères ?
Personne ?
Dans la même veine que les gravures, nous avons déjà croisé de nombreuses miniatures d'après ce portrait de Mme Elisabeth, la plupart du temps du XIXe siècle.
Par exemple :
Les deux dernières, présentées en vente aux enchères, étaient décrites comme "inspirées de François Dumont".
Dans son livre "Portraits de femmes", Olivier Blanc présente en effet une photo en noir et blanc d'une gouache ( ) de François Dumont.
Il précise, je cite :
François Dumont, miniaturiste attitré de la reine, a lui aussi réalisé une très belle gouache où la princesse est représentée de trois quarts gauche sur fond de paysage (nullement, mais passons) vêtue d'une robe mauve à revers bleu, une rose au corsage (un petit bouquet, avec une rose au centre), et coiffée à la mode de 1791.
Ancienne collection Amélie de Broglie : voir André Castelot, Marie-Antoinette (1967), p.170.
Il existe une autre version de cette gouache sur ivoire, en format ovale, cerclée d'or, conservée anonymement au musée Lambinet de Versailles (...).
Je n'ai pas retrouvé d'illustrations.
Sur le net, nous trouvons encore cette miniature-ci.
Plus jolie que les précédentes et, surtout, très proche du pastel de la vente aux enchères (les couleurs des atours).
Parfois dite attribuée à Liotard, mais bon, les attributions "Pinterest", je passe !!
Je n'ai malheureusement pas retrouvé de trace de la source "fiable" de cette miniature.
Celle-ci, disons toujours dans le "même esprit" au bouquet sur le corsage, date encore du début du XIXe siècle...
Continental School
Madame Elisabeth (1764-1794), facing right in grey dress with large wide white collar, sprigged fichu scarf tied at corsage with large posy of flowers, powdered curling upswept hair
Signed with monogram and dated 'DL 1817' (lower right)
on paper
oval, 5 5/16 in. (135 mm.) high, gilt-metal mount
Photo : Christie's
En voilà une autre un peu plus intéressante...
Le chapeau et les plumes sont de trop, mais la robe, avec ce col, ainsi que notre bouquet de fleurs sont bien là.
Datée, cette miniature précèderait donc la gravure XIXe siècle
Marquis P.-F de Lubersac (French, FL. C 1795-1801)
Madame Elisabeth de France (1764-1794), seated on a damask-upholstered chair, in long-sleeved blue silk dress with white fichu, flowers at corsage, her powdered upswept hair decorated with blue silk ribbon and ostrich plumes
on ivory
2½ in. (64 mm.) diam., gold frame, the reverse engraved : 'Portrait de Madame Elizabeth de France Donné par Monsieur Frere du Roi, à Madame la Marquise de Buckingham. Août 1797.'
Provenance : Charles-Philippe, Comte d'Artois (1757-1836), later King Charles X of France, brother of the present sitter; given to Lady Elizabeth Nugent, Baroness Nugent of Carlanstown, Marchioness of Buckingham (c. 1758-1812) in August 1797.
S. H. V. Hickson Collection; Sotheby's, London, 10 November 1969, lot 6 (as A Lady called Elizabeth of France, artist unidentified).
Une miniature pourtant inspirée du pastel de Mme Elisabeth toujours par Adélaïde Labille-Guiard, daté 1787 :
Madame Élisabeth de France (1764–1794)
Adélaïde Labille-Guiard, 1787
Pastel on blue paper, seven sheets joined, laid down on canvas
Photo : Metropolitan Museum of Art
Sans le bouquet de fleurs, donc, et avec une tenue plus sophistiquée.
Cela ne m'arrange pas...
Conclusion :
Je tourne en rond...
- Mais je pense qu'il y a trop de miniatures avec ce bouquet de fleurs au corsage et cette coiffure simple pour qu'il n'existe pas un grand portrait "matrice" datant de la fin du XVIIIe siècle.
- Olivier Blanc évoque la piste de François Dumont. Bon...
- J'imagine plutôt un portait de Mme Labille-Guiard, qui a souvent agrémenté les tenues de ses modèles avec des fleurs ; plus "simple" donc que ceux que nous connaissons, sans chapeau et sans plumes.
- Qui sait ? Peut-être que ce pastel présenté en vente aux enchères est plus intéressant que son descriptif...
Un portrait, présenté en vente aux enchères, le 4 décembre 2018, à Deuil La Barre, et décrit comme, je cite...
Portrait de Marie-Antoinette
Ecole française du XIXe siècle
Pastel sur papier de forme ovale, dans un beau cadre en stuc doré.
Epoque Napoléon III.
H : 65,5 L : 54,5 cm
Avec cadre : H : 93,5 L : 83 cm
* Source et infos complémentaires : http://www.valerieregis.fr/index.html
Passons sur l'identification "Marie-Antoinette"...
Très joli pastel, ceci dit.
Ce portrait de Mme Elisabeth nous est si familier que je pensais retrouver très facilement le portrait original du XVIIIe siècle, et son peintre.
Eh bien, pas du tout !!
Nous connaissons bien sûr cette gravure, déclinée tant de fois...
Madame Elisabeth, soeur de Louis XVI
James Hopwood (1795- 18??), d'après Henri Grévedon (1766-1860)
Eau-forte et gravure au pointillé, cadre.
17 x 12.5 cm. (6 ¾ x 4 7/8 in.)
Photo : Christie's
Infos complémentaires sur ce Grévedon, avec ceci...
Elisabeth-Philippe-Marie-Hélène de France (1764-1794), dite Madame Elisabeth, soeur de Louis XVI
Lithographie
Auteur : Pierre Louis (Henri) Grévedon, 1823
Editeur : François-Séraphin Delpech
L'identification du modèle est celle établie du temps de Louis-Philippe, album Louis-Philippe.
Photo et source : Château de Versailles, RMN-Grand Palais / image château de Versailles
Qui est ce Pierre-Louis Henri Grévedon ?
Henri Grévedon (1776-1860) est un artiste peintre et un graveur français, qui fut portraitiste et lithographe.se forme à la peinture dans l'atelier parisien de Jean-Baptiste Regnault.
Selon Henri Beraldi, il « courut le monde, allant chercher le succès en Russie, en 1806, où il devint agrégé de l'Académie de Saint-Pétersbourg, séjournant en 1812 à Stockholm, puis à Londres, enfin revenant à Paris en 1816.
Bientôt il s'adonna complètement à la lithographie, et y trouva une réputation qui ne lui serait pas venue avec la peinture ».
Il exécute de nombreux portraits peints, tableautins et miniatures, puis dessine directement sur la pierre, travaillant notamment pour l'atelier de Charles Motte durant les années 1820.
* Extrait de sa fiche bio Wikipedia, ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Gr%C3%A9vedon
Associé à ce François-Séraphin Delpech, nous connaissons de lui un vaste trombinoscope, sous forme d'estampes, des grandes figures de la Révolution et du début du XIXe siècle, par exemple :
Ou encore cet autre portrait, justement de Mme Elisabeth...
Une gravure inspirée du portrait peint en 1788 par Adélaïde Labille-Guiard :
Notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2579-adelaide-labille-guiard-peintre-de-mesdames
Alors, de qui s'est-il inspiré pour la gravure au bouquet de fleurs sur le corsage, à rapprocher du portrait au pastel présenté en vente aux enchères ?
Personne ?
Dans la même veine que les gravures, nous avons déjà croisé de nombreuses miniatures d'après ce portrait de Mme Elisabeth, la plupart du temps du XIXe siècle.
Par exemple :
Les deux dernières, présentées en vente aux enchères, étaient décrites comme "inspirées de François Dumont".
Dans son livre "Portraits de femmes", Olivier Blanc présente en effet une photo en noir et blanc d'une gouache ( ) de François Dumont.
Il précise, je cite :
François Dumont, miniaturiste attitré de la reine, a lui aussi réalisé une très belle gouache où la princesse est représentée de trois quarts gauche sur fond de paysage (nullement, mais passons) vêtue d'une robe mauve à revers bleu, une rose au corsage (un petit bouquet, avec une rose au centre), et coiffée à la mode de 1791.
Ancienne collection Amélie de Broglie : voir André Castelot, Marie-Antoinette (1967), p.170.
Il existe une autre version de cette gouache sur ivoire, en format ovale, cerclée d'or, conservée anonymement au musée Lambinet de Versailles (...).
Je n'ai pas retrouvé d'illustrations.
Sur le net, nous trouvons encore cette miniature-ci.
Plus jolie que les précédentes et, surtout, très proche du pastel de la vente aux enchères (les couleurs des atours).
Parfois dite attribuée à Liotard, mais bon, les attributions "Pinterest", je passe !!
Je n'ai malheureusement pas retrouvé de trace de la source "fiable" de cette miniature.
Celle-ci, disons toujours dans le "même esprit" au bouquet sur le corsage, date encore du début du XIXe siècle...
Continental School
Madame Elisabeth (1764-1794), facing right in grey dress with large wide white collar, sprigged fichu scarf tied at corsage with large posy of flowers, powdered curling upswept hair
Signed with monogram and dated 'DL 1817' (lower right)
on paper
oval, 5 5/16 in. (135 mm.) high, gilt-metal mount
Photo : Christie's
En voilà une autre un peu plus intéressante...
Le chapeau et les plumes sont de trop, mais la robe, avec ce col, ainsi que notre bouquet de fleurs sont bien là.
Datée, cette miniature précèderait donc la gravure XIXe siècle
Marquis P.-F de Lubersac (French, FL. C 1795-1801)
Madame Elisabeth de France (1764-1794), seated on a damask-upholstered chair, in long-sleeved blue silk dress with white fichu, flowers at corsage, her powdered upswept hair decorated with blue silk ribbon and ostrich plumes
on ivory
2½ in. (64 mm.) diam., gold frame, the reverse engraved : 'Portrait de Madame Elizabeth de France Donné par Monsieur Frere du Roi, à Madame la Marquise de Buckingham. Août 1797.'
Provenance : Charles-Philippe, Comte d'Artois (1757-1836), later King Charles X of France, brother of the present sitter; given to Lady Elizabeth Nugent, Baroness Nugent of Carlanstown, Marchioness of Buckingham (c. 1758-1812) in August 1797.
S. H. V. Hickson Collection; Sotheby's, London, 10 November 1969, lot 6 (as A Lady called Elizabeth of France, artist unidentified).
Une miniature pourtant inspirée du pastel de Mme Elisabeth toujours par Adélaïde Labille-Guiard, daté 1787 :
Madame Élisabeth de France (1764–1794)
Adélaïde Labille-Guiard, 1787
Pastel on blue paper, seven sheets joined, laid down on canvas
Photo : Metropolitan Museum of Art
Sans le bouquet de fleurs, donc, et avec une tenue plus sophistiquée.
Cela ne m'arrange pas...
Conclusion :
Je tourne en rond...
- Mais je pense qu'il y a trop de miniatures avec ce bouquet de fleurs au corsage et cette coiffure simple pour qu'il n'existe pas un grand portrait "matrice" datant de la fin du XVIIIe siècle.
- Olivier Blanc évoque la piste de François Dumont. Bon...
- J'imagine plutôt un portait de Mme Labille-Guiard, qui a souvent agrémenté les tenues de ses modèles avec des fleurs ; plus "simple" donc que ceux que nous connaissons, sans chapeau et sans plumes.
- Qui sait ? Peut-être que ce pastel présenté en vente aux enchères est plus intéressant que son descriptif...
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
La nuit, la neige a écrit:
Une gravure inspirée du portrait peint en 1788 par Adélaïde Labille-Guiard :
Notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2579-adelaide-labille-guiard-peintre-de-mesdames
Ici, ce sont les vertèbres dorsales, lombaires et les paires de côtes qui sont surnuméraires ...
Non ?
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Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
Nous retrouvons la même coiffe et la même robe (sans le bouquet de fleurs au corsage) sur ce buste rétrospectif commandé à Augustin Dumont (qui rien à voir avec le miniaturiste du XVIIIe siècle), le 24 juillet 1843, par Louis-Philippe, pour meubler le palais de Versailles.
Nous avions vu ce buste présenté à l'exposition Madame Elisabeth à Montreuil.
Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
Elisabeth de France, dite Madame Elisabeth
Par Augustin-Alexandre Dumont
Buste en plâtre, 1843
Buste rétrospectif commandé à Augustin Dumont, le 24 juillet 1843, par Louis-Philippe, qui meublait le palais de Versailles ; payé 800 francs le 11 décembre 1843 ; envoyé à Versailles le 12 décembre 1843 et placé dans le vestibule de l'escalier de Provence ; a toujours gardé son emplacement d'origine dans le musée.
Photo : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
Ou encore ces variantes, toujours commémoratives, et éditées par des manufactures de porcelaine tout au long du XIXe siècle :
Photo : Ebay
Photo : Paris Enchères - Collin du Bocage
Nous avions vu ce buste présenté à l'exposition Madame Elisabeth à Montreuil.
Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
Elisabeth de France, dite Madame Elisabeth
Par Augustin-Alexandre Dumont
Buste en plâtre, 1843
Buste rétrospectif commandé à Augustin Dumont, le 24 juillet 1843, par Louis-Philippe, qui meublait le palais de Versailles ; payé 800 francs le 11 décembre 1843 ; envoyé à Versailles le 12 décembre 1843 et placé dans le vestibule de l'escalier de Provence ; a toujours gardé son emplacement d'origine dans le musée.
Photo : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
Ou encore ces variantes, toujours commémoratives, et éditées par des manufactures de porcelaine tout au long du XIXe siècle :
Photo : Ebay
Photo : Paris Enchères - Collin du Bocage
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
Quelle petite fille fut Madame Elisabeth ?
Nous imaginerions plutôt une enfant douce et docile, n'est-ce pas. Eh bien, pas tout à fait. Madame Elisabeth toute jeunette annonce beaucoup de volonté, du caractère, presque de la " sauvagerie " que seule sa grande soeur Clothilde ( qui n'est pas encore le Gros Madame ) saura amadouer .
Ainsi le raconte le comte de Fleury :
La première éducation de la petite princesse ne s'était pas faite sans difficulté. Orpheline à trois ans , elle n'obéissait à personne. Les témoignages contemporains la montrent à l'âge de six ans comme une petite sauvage, avec un air déterminé et doux en même temps, avec je ne sais quoi d'entier et de rebelle qui ne se laissait pas aisément apprivoiser. Elle offrait des aspérités, des disparates bizarres de caractère; elle passait volontiers d'un extrême à l'autre: tantôt sensible et charmante, tantôt fière et hautaine. Ses inégalités rappelaient le duc de Bourgogne .
La comtesse de Marsan , gouvernante des Enfants de France, eut fort à faire pour mater cette nature indépendante. A l'encontre de Madame Clotilde, sa sœur, âgée de cinq ans, qui s'offrait très souple, désireuse d'apprendre et de se plier à ce qui lui était commandé, Madame Élisabeth se montrait entêtée dans ses caprices, opiniâtre dans ses révoltes, orgueilleuse et hautaine avec ceux qui la servaient; dans l'exagération de sa morgue princière elle ne souffrait pas non seulement qu'on lui tint tête, mais même qu'on pût tarder à exécuter ses désirs. A ses débutantes études, elle n'apportait ni grâce ni bon vouloir et, malgré l'exemple de sa sœur, toujours mis devant ses yeux,—à sa grande jalousie, d'ailleurs,—elle proclamait qu'elle n'avait besoin ni de se fatiguer, ni d'apprendre, «puisqu'il y avait toujours près des princes, des hommes qui étaient chargés de penser pour eux».
Une circonstance fortuite devait amener un premier changement dans l'humeur fantasque de l'enfant. Elle était tombée malade. Clotilde demanda avec instance à la soigner, obtint que son lit fût apporté dans la chambre de sa sœur. S'il ne lui fut pas permis de la veiller la nuit, du moins ne la quitta-t-elle pas dans le jour, et de cette intimité de chaque instant, de ces soins apportés avec touchante affection devaient naître de probants résultats. Clotilde donna d'excellents conseils à sa sœur et, de plus, se fit sa vraie première institutrice; bientôt Élisabeth, qui s'y était refusée jusqu'alors, consentit à épeler ses mots; au bout de peu de temps, elle prenait goût à la lecture.
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Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
Merci...
Nous avions publié, pages précédentes, une image de meilleure qualité de ce charmant portrait :
Elisabeth de France, dite Madame Elisabeth
Attribué à Joseph Ducreux
Anciennement attribué à François-Hubert Drouais
Huile sur toile, 1770
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Les deux se ressemblent non ? Mais c'est encore le chien que je préfère...
Ainsi que les commentaires du Château de Versailles qui le conserve (extraits) :
En 1770, la comtesse de Marsan, sa gouvernante qui l’a élevée après le décès de ses parents, ordonne au surintendant des Menus Plaisirs du Roi, Papillon de La Ferté, de payer à Joseph Ducreux les portraits de Mesdames Clotilde et Elisabeth.
Le jeune peintre Lorrain a été choisi pour faire le portrait de l’archiduchesse Marie-Antoinette. La réalisation des portraits des petites Mesdames permet de tester ses capacités avant de l’envoyer à la cour d’Autriche.
Le document de 1770 mentionne des bordures et glaces, ordinairement employés pour protéger des pastels.
Le Louvre conserve deux pastels anonymes des portraits de Mesdames Clotilde et Elisabeth.
Madame Elisabeth, assise avec un petit chien sur les genoux
Anonyme, pastel (XVIIIe siècle)
Photo : Musée du Louvre / Pastellists.com
Ces derniers, très usés, sont probablement ceux qui sont mentionnés en 1791 dans la pièce de la vaisselle d’or, appartement intérieur du roi à Versailles.
Les portraits conservés à Versailles sont les répliques à l’huile.
Nous avions publié, pages précédentes, une image de meilleure qualité de ce charmant portrait :
Elisabeth de France, dite Madame Elisabeth
Attribué à Joseph Ducreux
Anciennement attribué à François-Hubert Drouais
Huile sur toile, 1770
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Les deux se ressemblent non ? Mais c'est encore le chien que je préfère...
Ainsi que les commentaires du Château de Versailles qui le conserve (extraits) :
En 1770, la comtesse de Marsan, sa gouvernante qui l’a élevée après le décès de ses parents, ordonne au surintendant des Menus Plaisirs du Roi, Papillon de La Ferté, de payer à Joseph Ducreux les portraits de Mesdames Clotilde et Elisabeth.
Le jeune peintre Lorrain a été choisi pour faire le portrait de l’archiduchesse Marie-Antoinette. La réalisation des portraits des petites Mesdames permet de tester ses capacités avant de l’envoyer à la cour d’Autriche.
Le document de 1770 mentionne des bordures et glaces, ordinairement employés pour protéger des pastels.
Le Louvre conserve deux pastels anonymes des portraits de Mesdames Clotilde et Elisabeth.
Madame Elisabeth, assise avec un petit chien sur les genoux
Anonyme, pastel (XVIIIe siècle)
Photo : Musée du Louvre / Pastellists.com
Ces derniers, très usés, sont probablement ceux qui sont mentionnés en 1791 dans la pièce de la vaisselle d’or, appartement intérieur du roi à Versailles.
Les portraits conservés à Versailles sont les répliques à l’huile.
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
Je te remercie pour ces portraits ( en fait toujours le même ) .
Je ne peux m'empêcher de frissonner en voyant ce cordon noué autour du petit cou...
Or donc, je poursuis :
Mme de Marsan, pour la seconder dans sa mission éducative des deux princesses, fit venir auprès d'elle Mme de la Ferté-Imbault, fille de la célèbre Mme Geoffrin, femme philosophe des plus instruites, ainsi que Grande Maîtresse du « Sublime Ordre des Lanturelus » . ( ) C'est dire que cette dame ne manquait pas d'originalité, non plus sans doute que les méthodes d'éducation qu'elle allait dispenser aux petites filles de Louis XV .
Du reste lui avons-nous consacré ce sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3159-la-marquise-de-la-ferte-imbault?highlight=imbault
Mme de la Ferté-Imbault se mit à la besogne, choisit dans son vaste répertoire philosophique les morceaux les plus délicats et qu'elle jugeait les mieux propres à influencer de jeunes esprits. On demeure étonné des auteurs élus dans ce but. Nourrie surtout dans l'antiquité, la marquise fit apprécier à ses élèves des fragments d'Aristote, elle ne leur épargna ni Zoroastre, ni Confucius, elle fit surtout pour elles des « arrangements » inspirés des " Hommes illustres " de Plutarque. Le livre où Mme Roland raconte en ses Mémoires avoir puisé son enthousiasme pour la République était-il bien à la portée de princesses aussi jeunes ? Mme de Genlis en aurait douté, elle qui proclamait que tous livres étaient dangereux à laisser lire seuls à des enfants de sept à quinze ans. C'est pourquoi Mme de la Ferté-Imbault s'était donné la peine de faire elle-même les extraits
Je ne peux m'empêcher de frissonner en voyant ce cordon noué autour du petit cou...
Or donc, je poursuis :
Mme de Marsan, pour la seconder dans sa mission éducative des deux princesses, fit venir auprès d'elle Mme de la Ferté-Imbault, fille de la célèbre Mme Geoffrin, femme philosophe des plus instruites, ainsi que Grande Maîtresse du « Sublime Ordre des Lanturelus » . ( ) C'est dire que cette dame ne manquait pas d'originalité, non plus sans doute que les méthodes d'éducation qu'elle allait dispenser aux petites filles de Louis XV .
Du reste lui avons-nous consacré ce sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3159-la-marquise-de-la-ferte-imbault?highlight=imbault
Mme de la Ferté-Imbault se mit à la besogne, choisit dans son vaste répertoire philosophique les morceaux les plus délicats et qu'elle jugeait les mieux propres à influencer de jeunes esprits. On demeure étonné des auteurs élus dans ce but. Nourrie surtout dans l'antiquité, la marquise fit apprécier à ses élèves des fragments d'Aristote, elle ne leur épargna ni Zoroastre, ni Confucius, elle fit surtout pour elles des « arrangements » inspirés des " Hommes illustres " de Plutarque. Le livre où Mme Roland raconte en ses Mémoires avoir puisé son enthousiasme pour la République était-il bien à la portée de princesses aussi jeunes ? Mme de Genlis en aurait douté, elle qui proclamait que tous livres étaient dangereux à laisser lire seuls à des enfants de sept à quinze ans. C'est pourquoi Mme de la Ferté-Imbault s'était donné la peine de faire elle-même les extraits
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
Les petites princesses étudiaient la physique avec l'abbé Nollet, l'histoire avec Guillaume
Le Blond ( c'est kiki ? ); l'abbé de Montaigu succédant à l'abbé Lussins était chargé de l'instruction religieuse.
Sur ces entrefaites, Louis XV, à l'instigation de Mme de Marsan appela près de ses petites-filles Marie-Angélique de Fitte de Soucy, baronne de Mackau ( veuve d'un ministre du roi à Ratisbonne ) en qualité de sous-gouvernante. Mme de Mackau vint prendre ses fonctions, escortée de sa fille Angélique.
Madame Élisabeth réclamant sans cesse Angélique, cette dernière était en quelque sorte la récompense de son application et de sa docilité; et Mme de Marsan, s'apercevant que ce moyen avait un grand succès, proposa au Roi qu'elle devint la compagne de Madame Élisabeth. Le roi y consentit et promit même de s'occuper personnellement de l'établissement d'Angélique, quand viendrait le moment pour elle de se marier.
Dès ce moment, écrit la marquise de Bombelles, je partageai tous les soins qu'on prenait de l'instruction et de l'éducation de Madame Élisabeth. Cette infortunée et adorable princesse, pouvant s'entretenir avec moi de tous les sentiments qui remplissaient son cœur, trouvait dans le mien une reconnaissance, un attachement qui, à ses yeux, tinrent lieu des qualités de l'esprit; elle m'a conservé sans altération des bontés et une tendresse qui m'ont valu autant de bonheur que j'éprouve aujourd'hui de douleur et d'amertume...
La bonne influence d'Angélique devait aider Mme de Mackau là où Mme de Marsan n'avait pas pleinement réussi, et faire, avec l'aide de l'abbé de Montaigu, d'une enfant vaniteuse une princesse accomplie.
Le Blond ( c'est kiki ? ); l'abbé de Montaigu succédant à l'abbé Lussins était chargé de l'instruction religieuse.
Sur ces entrefaites, Louis XV, à l'instigation de Mme de Marsan appela près de ses petites-filles Marie-Angélique de Fitte de Soucy, baronne de Mackau ( veuve d'un ministre du roi à Ratisbonne ) en qualité de sous-gouvernante. Mme de Mackau vint prendre ses fonctions, escortée de sa fille Angélique.
Madame Élisabeth réclamant sans cesse Angélique, cette dernière était en quelque sorte la récompense de son application et de sa docilité; et Mme de Marsan, s'apercevant que ce moyen avait un grand succès, proposa au Roi qu'elle devint la compagne de Madame Élisabeth. Le roi y consentit et promit même de s'occuper personnellement de l'établissement d'Angélique, quand viendrait le moment pour elle de se marier.
Dès ce moment, écrit la marquise de Bombelles, je partageai tous les soins qu'on prenait de l'instruction et de l'éducation de Madame Élisabeth. Cette infortunée et adorable princesse, pouvant s'entretenir avec moi de tous les sentiments qui remplissaient son cœur, trouvait dans le mien une reconnaissance, un attachement qui, à ses yeux, tinrent lieu des qualités de l'esprit; elle m'a conservé sans altération des bontés et une tendresse qui m'ont valu autant de bonheur que j'éprouve aujourd'hui de douleur et d'amertume...
La bonne influence d'Angélique devait aider Mme de Mackau là où Mme de Marsan n'avait pas pleinement réussi, et faire, avec l'aide de l'abbé de Montaigu, d'une enfant vaniteuse une princesse accomplie.
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Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI
Il faut arrêter avec cette image languissante d'une Madame Elisabeth toujours abîmée en dévotions . La princesse était sportive ( elle enjoindra d'ailleurs Madame Royale à prendre de l'exercice, au Temple ) , voire même casse-cou, limite garçon-manqué .
Elle aimait beaucoup monter à cheval et suivre la chasse à fond de train .
Elle eut un accident, roula sous les sabots du canasson de son voisin, se releva prestement , sauta sur ses deux pieds, défroissa son habit, " même pas mal ! " ( propos apocryphe ... )
Mais Angélique de Bombelles eut la peur de sa vie .
C'est le sujet principal de la lettre qu'elle écrit à son mari, le 17 septembre 82 :
Imagine-toi que Madame Élisabeth, mercredi dernier, galopant à la chasse, est tombée de cheval. Son corps a roulé sous les pieds du cheval de M. de Menou et j'ai vu le moment où cette bête, en faisant le moindre mouvement, lui fracassait la tête ou quelque membre. Heureusement, j'en ai été quitte pour la peur, et elle ne s'est pas fait le moindre mal. Tu penses bien que j'ai eu subitement sauté à bas de mon cheval et volé à son secours. Lorsqu'elle a vu ma pâleur et mon effroi, elle m'a embrassée en m'assurant qu'elle n'éprouvait pas la plus petite douleur. Nous l'avons remise sur son cheval, j'ai remonté le mien et nous avons couru le reste de la chasse comme si de rien n'était.
L'effort que j'ai fait pour surmonter mon tremblement, pour renfoncer mes larmes, m'a tellement bouleversée que, depuis ce moment-là, j'ai souffert des entrailles, de l'estomac, de la tête, tout ce qu'il est possible de souffrir. Cette petite maladie s'est terminée ce matin par une attaque de nerfs très forte, après laquelle j'ai été à la chasse, et il ne me reste, ce soir, qu'une si grande lassitude qu'après t'avoir écrit, je me coucherai...
Sensible Angélique !
Je n'ose imaginer dans quel état effroyable a dû la mettre la nouvelle de l'exécution de sa princesse ...
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Mme de Sabran- Messages : 55609
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