Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Sa famille française :: Les autres
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Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Jacob-Nicolas Moreau, au sujet de la comtesse de Provence :
Il avait été un temps où Madame avait paru plaire à son beau-frère par son esprit, et gagner peu à peu sa confiance. Une foule de courtisans spéculaient déjà sur l'ascendant qu'elle pourrait prendre sur un prince faible, qui ne s'amusait pas toujours des bruyants divertissements d'une société où il s'apercevait souvent qu'il était de trop. C'était dans les dernières années du gouvernement de M. de Maurepas, et alors Madame avait été non seulement jalousée, mais quelquefois assez maltraitée par la Reine ( ) . Elle m'avait confié les dégoûts qu'elle avait reçus à cette occasion; elle était tentée de les attribuer à Mme de Polignac, chez qui elle n'a jamais voulu mettre les pieds. Je me souviens très bien de lui avoir justifié la favorite, mais je me suis aperçu souvent que jusqu'à cette effroyable persécution qui, dès son début, s'attaqua à la Reine, Madame n'eut jamais pour celle-ci ni une grande amitié ni une véritable confiance. Elle m'avait dit : " Vous avez les mêmes torts que nous, et elle vous persécute parce que vous nous aimez " .
Il avait été un temps où Madame avait paru plaire à son beau-frère par son esprit, et gagner peu à peu sa confiance. Une foule de courtisans spéculaient déjà sur l'ascendant qu'elle pourrait prendre sur un prince faible, qui ne s'amusait pas toujours des bruyants divertissements d'une société où il s'apercevait souvent qu'il était de trop. C'était dans les dernières années du gouvernement de M. de Maurepas, et alors Madame avait été non seulement jalousée, mais quelquefois assez maltraitée par la Reine ( ) . Elle m'avait confié les dégoûts qu'elle avait reçus à cette occasion; elle était tentée de les attribuer à Mme de Polignac, chez qui elle n'a jamais voulu mettre les pieds. Je me souviens très bien de lui avoir justifié la favorite, mais je me suis aperçu souvent que jusqu'à cette effroyable persécution qui, dès son début, s'attaqua à la Reine, Madame n'eut jamais pour celle-ci ni une grande amitié ni une véritable confiance. Elle m'avait dit : " Vous avez les mêmes torts que nous, et elle vous persécute parce que vous nous aimez " .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Je ne vois pas trop en quoi Marie-Antoinette pouvait jalouser la Provence ???
Ce serait plutôt l'inverse .
Ce serait plutôt l'inverse .
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Elle jalousait peut-être son esprit et sa grande culture ?
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Dans l'adversité et devant le péril commun les antipathies ne sont plus de mise.
Jacob-Nicolas Moreau poursuit :
Cependant, et c'est une justice que je dois à ma princesse, dès qu'elle vit que M. Necker cherchait à détruire la monarchie et que, tout de bon, le peuple égaré par l'Assemblée nationale menaçait les jours de la Reine, elle lui rendit pleine et entière justice, et s'attacha à elle avec une tendresse qui m'édifia et un courage que j'admirai. Elle fut plus que fière: elle fut sublime lors des fameuses journées des 5 et 6 octobre, et, dans les confidences qu'elle m'a faites depuis, soit à Versailles, soit à Saint-Cloud ou à Paris, elle ne m'a jamais rien dit qui ne s'accordât avec ce que le cardinal de Montmorency n'avait cessé de me répéter .
Eh ! Qui l'eut cru ? La comtesse de Provence a ses groupies !!!
Jacob-Nicolas Moreau poursuit :
Cependant, et c'est une justice que je dois à ma princesse, dès qu'elle vit que M. Necker cherchait à détruire la monarchie et que, tout de bon, le peuple égaré par l'Assemblée nationale menaçait les jours de la Reine, elle lui rendit pleine et entière justice, et s'attacha à elle avec une tendresse qui m'édifia et un courage que j'admirai. Elle fut plus que fière: elle fut sublime lors des fameuses journées des 5 et 6 octobre, et, dans les confidences qu'elle m'a faites depuis, soit à Versailles, soit à Saint-Cloud ou à Paris, elle ne m'a jamais rien dit qui ne s'accordât avec ce que le cardinal de Montmorency n'avait cessé de me répéter .
Eh ! Qui l'eut cru ? La comtesse de Provence a ses groupies !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
... elle ne m'a jamais rien dit qui ne s'accordât avec ce que le cardinal de Montmorency n'avait cessé de me répéter .
Son appartement au château ( celui de Montmorency ) , et plus encore les occasions qu'il avait de voir souvent cette malheureuse reine, l'avaient bien persuadé qu'elle pleurait, en secret et devant Dieu, les égarements d'une époque trop voisine de son enfance .
( Mes souvenirs, J.N. Moreau )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Ce que je ne parviens pas à comprendre pour Madame, c'est sa réputation de princesse isolée.
Si on la compare avec la société de Marie-Antoinette, l'écart forcément est flagrant, mais n'oublions pas qu'une princesse de ce rang est rarement seule. Elle vit au sein d'une Maison composée de centaines de personnes (256 je crois vers 1780), elle a des dizaines de dames pour accompagner, une dame d'honneur, une dame d'atours, des personnes qui assistent à son lever, qui viennent la solliciter etc.
On a parlé de la comtesse de Balbi, de Madame de Gourbillon, mais il devait y avoir beaucoup d'autres personnes qui transitaient de près ou de loin dans son entourage.
Sa dame d'honneur, la duchesse de La Vauguyon est demeurée dans l'ombre de l'histoire de la Cour de France à la fin du XVIIIe siècle. Ce qu'on oublie trop vite, c'est l’éminence de ces charges de Cour, et donc l'attachement curial dévolu envers la princesse.
Elle avait sa Cour, et donc par conséquent on doit mesurer tout l'impact d'une telle société avec ses rites, son fonctionnement et les attachements, ou les jalousies et les haines des uns et des autres au sein d'un tel groupe.
La comtesse de Provence avait donc un réseau de familiers forcément, mais il reste difficile de soulever vers qui elle accordait sa confiance ou son amitié.
Si on la compare avec la société de Marie-Antoinette, l'écart forcément est flagrant, mais n'oublions pas qu'une princesse de ce rang est rarement seule. Elle vit au sein d'une Maison composée de centaines de personnes (256 je crois vers 1780), elle a des dizaines de dames pour accompagner, une dame d'honneur, une dame d'atours, des personnes qui assistent à son lever, qui viennent la solliciter etc.
On a parlé de la comtesse de Balbi, de Madame de Gourbillon, mais il devait y avoir beaucoup d'autres personnes qui transitaient de près ou de loin dans son entourage.
Sa dame d'honneur, la duchesse de La Vauguyon est demeurée dans l'ombre de l'histoire de la Cour de France à la fin du XVIIIe siècle. Ce qu'on oublie trop vite, c'est l’éminence de ces charges de Cour, et donc l'attachement curial dévolu envers la princesse.
Elle avait sa Cour, et donc par conséquent on doit mesurer tout l'impact d'une telle société avec ses rites, son fonctionnement et les attachements, ou les jalousies et les haines des uns et des autres au sein d'un tel groupe.
La comtesse de Provence avait donc un réseau de familiers forcément, mais il reste difficile de soulever vers qui elle accordait sa confiance ou son amitié.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Dominique Poulin a écrit:Ce que je ne parviens pas à comprendre pour Madame, c'est sa réputation de princesse isolée.
Elle vit au sein d'une Maison composée de centaines de personnes (256 je crois vers 1780), elle a des dizaines de dames pour accompagner, une dame d'honneur, une dame d'atours, des personnes qui assistent à son lever, qui viennent la solliciter etc.
.
Je crois que l'on peut se sentir seule au milieu de centaines de personnes avec lesquelles on n'a pas de liens d'affection, et au contraire ne jamais se sentir seule avec une seule personne mais qui vous aime .
Quels étaient les liens qui unissaient Mmes de Provence et d'Artois ? Je n'ai jamais lu quelque part qu'elles étaient particulièrement proches . Pourtant dans une famille " normale ", deux sœurs se vouent un réel attachement . Ces deux princesses de surcroît partageaient le même sort, exilées loin de la terre de leur enfance, coupées de leur famille, ayant épousé les deux frères, se retrouvant catapultées dans une Cour peu chaleureuse, en somme certainement peu heureuses ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Eh bien Éléonore, les liens entre les deux sœurs étaient difficiles de surcroît !!
La comtesse de Provence chaperonna la toute nouvelle comtesse d'Artois dans les méandres et les usages de Versailles en 1773. Mais Marie-Joséphine était autoritaire et impérieuse en demandant à Marie-Thérèse de faire ce qu'elle avait exigé de faire... La pauvre comtesse d'Artois, sans esprit, sans finesse, sans malice, exaspérait son aînée et il semble bien que la cadette pour se protéger se soit repliée un peu plus sur elle-même dans une solitude et un mutisme qui faisaient pitié.
Et l'arrivée précoce des enfants dans la fratrie d'Artois ne put qu'aviver le dépit de la comtesse de Provence dans son rang, et son infortune conjugale.
Mais bon, en exceptant la comtesse d'Artois qui n'avait aucun esprit, la comtesse de Provence en avait suffisamment pour tenir la dragée haute à son époux et mener une vie un tant soit peu parallèle...D'autres princesses de ce temps l'ont fait comme la duchesse de Bourbon.
Mais bon, Marie-Joséphine n'avait pas ce charme féminin qui font tourner la tête aux hommes, n'était pas naturellement coquette et semble t-il était jugée comme une femme fière avec un fond de dureté dans le tempérament.
Tous ces paramètres ne facilitent pas...
.
La comtesse de Provence chaperonna la toute nouvelle comtesse d'Artois dans les méandres et les usages de Versailles en 1773. Mais Marie-Joséphine était autoritaire et impérieuse en demandant à Marie-Thérèse de faire ce qu'elle avait exigé de faire... La pauvre comtesse d'Artois, sans esprit, sans finesse, sans malice, exaspérait son aînée et il semble bien que la cadette pour se protéger se soit repliée un peu plus sur elle-même dans une solitude et un mutisme qui faisaient pitié.
Et l'arrivée précoce des enfants dans la fratrie d'Artois ne put qu'aviver le dépit de la comtesse de Provence dans son rang, et son infortune conjugale.
Mais bon, en exceptant la comtesse d'Artois qui n'avait aucun esprit, la comtesse de Provence en avait suffisamment pour tenir la dragée haute à son époux et mener une vie un tant soit peu parallèle...D'autres princesses de ce temps l'ont fait comme la duchesse de Bourbon.
Mais bon, Marie-Joséphine n'avait pas ce charme féminin qui font tourner la tête aux hommes, n'était pas naturellement coquette et semble t-il était jugée comme une femme fière avec un fond de dureté dans le tempérament.
Tous ces paramètres ne facilitent pas...
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Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Dominique Poulin a écrit: n'oublions pas qu'une princesse de ce rang est rarement seule. Elle vit au sein d'une Maison composée de centaines de personnes (256 je crois vers 1780), elle a des dizaines de dames pour accompagner, une dame d'honneur, une dame d'atours, des personnes qui assistent à son lever, qui viennent la solliciter etc.
Je suis heureux de lire vos mots car certains auteurs, y compris de très récents, aiment à faire douter de cet entourage auquel est vouée une telle Princesse à Versailles...
La vie de Cour est une véritable usine de cérémonial ... chaque geste est épié, calculé, envié ...
L’Étiquette, en somme ....
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
À quels auteurs pensez-vous Majesté ? des historiens ? Des romanciers qui s'appuient sur des sources authentiques ou apocryphes ?
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
C'est vrai qu'on connaît mal la vie des deux sœurs, et en particulier celle de la comtesse d'Artois (enfin, pour ce qui me concerne).
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Modestement, avec les moyens dont je disposais, j'ai enquêté il y a quelques années sur la vie de la comtesse d'Artois et démêler les fils d'une calomnie qui entacha sa personne.
Éléonore avait rapatrié tout mon travail diffusé sur l'ancien forum pour le replacer sur le Nôtre. Qu'elle en soit toujours remerciée.
Je donne des éléments, des sources, des éclairages pour cerner la problématique d'une princesse très vulnérable.
Éléonore avait rapatrié tout mon travail diffusé sur l'ancien forum pour le replacer sur le Nôtre. Qu'elle en soit toujours remerciée.
Je donne des éléments, des sources, des éclairages pour cerner la problématique d'une princesse très vulnérable.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Je vous en prie, cher Dominique, c'est bien normal, vous aviez fourni un travail de titan. Vous aviez pris la peine de nous taper des pages et des pages " Extraits de biographie ", tant sur Mme d'Artois, que sa soeur Provence et même le Gros Madame ( que j'ai bouturée aussi ) , avec vos très intéressants développements personnels ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Dominique Poulin a écrit:Modestement, avec les moyens dont je disposais, j'ai enquêté il y a quelques années sur la vie de la comtesse d'Artois et démêler les fils d'une calomnie qui entacha sa personne.
Eléonore avait rapatrié tout mon travail diffusé sur l'ancien forum pour le replacer sur le Notre. Qu'elle en soit toujours remerciée.
Je donne des éléments, des sources, des éclairages pour cerner la problématique d'une princesse très vulnérable.
J'ai lu votre travail sur ce forum, c'est très intéressant ; j'apprécie énormément ce travail minutieux dans les archives et les papiers de l'époque pour rendre justice à des personnes couvertes de préjugés telle la comtesse d'Artois. Mme Sophie von La Roche, qui a fait le voyage de France en 1785, avait aperçu la comtesse d'Artois à plusieurs reprises, et avec son sens de l'observation très poussé et très juste, elle a remarqué les qualités de cette personne sans lui avoir parlé.
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Portraits de la comtesse de Provence par Joseph Boze
Je sais bien que ce portrait ne déclenchera guère d'enthousiasme ; mais enfin, puisqu'il passe en vente aux enchères, et que nous avons là l'occasion d'insérer une image de bien meilleure qualité que les mauvaises versions compilées jusqu'à présent sur le net...
Présenté le 21 octobre 2017, à l'occasion d'une vente aux enchères organisée par Hôtel des Ventes Giraudeau, à Tours :
Joseph BOZE (1745-1826).
Portrait de Marie-Joséphine Louise de SAVOIE, comtesse de Provence.
Pastel ovale signé au milieu à droite, 63 x 53 cm
Estimation : 10 000 € / 15 000 €
* Infos complémentaires : https://www.hotel-ventes-giraudeau-tours.fr/telechargement-documents/
Ils ne se sont guère foulés avec le descriptif !
Nous savons, qu'entre autres tableaux de Boze, est notamment conservé celui de sa soeur, la comtesse d'Artois (de dimensions un poil plus grandes).
L'occasion de faire un pendant, et réunir à nouveau les deux soeurs ?
Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Par Joseph Boze
Date de création : 1785
Pastel ovale signé, 73 x 60 cm
Photo : RMN (Château de Versailles) / Gérard Blot
Commentaires du site du Château de Versailles
Joseph Boze s'installa à Versailles en 1785 et reçut la même année d'importantes commandes de portraits pour la famille royale et notamment les comtesses d'Artois et de Provence.
Marie-Thérèse de Savoie, belle-soeur de Louis XVI, alors âgée de vingt-neuf ans, est peinte dans une tonalité de gris bleu qui accentue son air mélancolique : elle a déjà perdu ses deux filles.
(...)
La comtesse d'Artois sembla néanmoins satisfaite de son portrait : elle le paya 1200 livres, somme la plus élevée pour un pastel original de Boze, ainsi qu'en témoigne le livre de compte du peintre.
Elle en commanda également deux copies peintes à l'huile qu'elle offrit à des dames de son entourage.
* Source : http://collections.chateauversailles.fr/#88003498-0124-42f3-b317-ab98aff1570b
1200 livres à l'époque, c'était une somme !
Tout comme celle déboursée, en 2011, pour acheter ce tableau : vendu par Sotheby's Londres pour un peu plus de 42 000 €...
Certes la provenance était prestigieuse, puisque ce pastel provenait de la collection de la duchesse de Berry.
Notons que les experts Sotheby's le décrivait comme un portrait original de la comtesse d'artois, peint par Boze en 1783 !
Puisque daté ainsi sous la signature Boze J...
Mais donc, déjà dans les collections du château de Versailles :
Marie-Joséphine-Louise de Savoie, comtesse de Provence
Joseph Boze
Pastel oval, 1785
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Description du château de Versailles :
Originaire de Martigues, formé à Marseille, Joseph Boze se fit une spécialité du portrait ovale au pastel. Installé à Versailles en 1785, il reçut la même année d'importantes commandes de portraits pour la famille royale et notamment les comtesses d'Artois et de Provence, soeurs et épouses des frères de Louis XVI.
Boze peint la princesse, alors âgée de trente-deux ans, sur un fond bleu clair, le visage tourné vers le spectateur, presque de face. A la simplicité de la pose s'ajoute celle du costume, inhabituelle pour un personnage de ce rang. La robe et le fichu blancs, que Boze travaille avec virtuosité pour rendre la transparence des étoffes, mettent en valeur le regard sombre et profond du modèle.
On reconnaît la comtesse de Provence telle que la décrit Pidansat de Mairobert, continuateur des Mémoires de Bachaumont : "cette princesse est très brune, elle a d'assez beaux yeux, mais ombragés de sourcils très épais, un front petit, un nez long et retroussé, un duvet déjà très marqué aux moustaches, et une tournure de visage qui ne présente rien d'auguste ni d'imposant".
Le pastel fut facturé par Boze 1200 livres en décembre 1785, somme la plus élevée pour un portrait original ainsi qu'en témoigne le livre de compte du peintre. Il en réalisa ensuite treize copies, distribuées à l'entourage de la princesse.
Deux versions sont aujourd'hui conservées au Louvre et au musée des Beaux-Arts de Nancy.
Toutefois, seule la version acquise par le château de Versailles compte, en plus de la signature de Boze, la date de 1785. Ceci porte à croire qu'il s'agirait du portrait original.
Les tons doux et lumineux de ce pastel sont très différents de ceux du portrait de la comtesse d'Artois, métalliques et mélancoliques, également peint par Boze et daté de 1785, acquis en 2011 par le château de Versailles. Tous deux témoignent cependant des commandes que les soeurs passèrent à Boze.
Le pastel de Boze est désormais à Versailles la représentation originale la plus tardive de la comtesse de Provence.
Il complète avantageusement le bel ensemble de pastels par Boze (portraits de Pierre-Charles Bonnefoy du Plan, du duc d'Angoulême, de Madame Campan, de Robespierre et de Mirabeau) déjà conservés au château de Versailles.
Présenté le 21 octobre 2017, à l'occasion d'une vente aux enchères organisée par Hôtel des Ventes Giraudeau, à Tours :
Joseph BOZE (1745-1826).
Portrait de Marie-Joséphine Louise de SAVOIE, comtesse de Provence.
Pastel ovale signé au milieu à droite, 63 x 53 cm
Estimation : 10 000 € / 15 000 €
* Infos complémentaires : https://www.hotel-ventes-giraudeau-tours.fr/telechargement-documents/
__________
Ils ne se sont guère foulés avec le descriptif !
Nous savons, qu'entre autres tableaux de Boze, est notamment conservé celui de sa soeur, la comtesse d'Artois (de dimensions un poil plus grandes).
L'occasion de faire un pendant, et réunir à nouveau les deux soeurs ?
Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois
Par Joseph Boze
Date de création : 1785
Pastel ovale signé, 73 x 60 cm
Photo : RMN (Château de Versailles) / Gérard Blot
Commentaires du site du Château de Versailles
Joseph Boze s'installa à Versailles en 1785 et reçut la même année d'importantes commandes de portraits pour la famille royale et notamment les comtesses d'Artois et de Provence.
Marie-Thérèse de Savoie, belle-soeur de Louis XVI, alors âgée de vingt-neuf ans, est peinte dans une tonalité de gris bleu qui accentue son air mélancolique : elle a déjà perdu ses deux filles.
(...)
La comtesse d'Artois sembla néanmoins satisfaite de son portrait : elle le paya 1200 livres, somme la plus élevée pour un pastel original de Boze, ainsi qu'en témoigne le livre de compte du peintre.
Elle en commanda également deux copies peintes à l'huile qu'elle offrit à des dames de son entourage.
* Source : http://collections.chateauversailles.fr/#88003498-0124-42f3-b317-ab98aff1570b
1200 livres à l'époque, c'était une somme !
Tout comme celle déboursée, en 2011, pour acheter ce tableau : vendu par Sotheby's Londres pour un peu plus de 42 000 €...
Certes la provenance était prestigieuse, puisque ce pastel provenait de la collection de la duchesse de Berry.
Notons que les experts Sotheby's le décrivait comme un portrait original de la comtesse d'artois, peint par Boze en 1783 !
Puisque daté ainsi sous la signature Boze J...
Mais donc, déjà dans les collections du château de Versailles :
Marie-Joséphine-Louise de Savoie, comtesse de Provence
Joseph Boze
Pastel oval, 1785
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Description du château de Versailles :
Originaire de Martigues, formé à Marseille, Joseph Boze se fit une spécialité du portrait ovale au pastel. Installé à Versailles en 1785, il reçut la même année d'importantes commandes de portraits pour la famille royale et notamment les comtesses d'Artois et de Provence, soeurs et épouses des frères de Louis XVI.
Boze peint la princesse, alors âgée de trente-deux ans, sur un fond bleu clair, le visage tourné vers le spectateur, presque de face. A la simplicité de la pose s'ajoute celle du costume, inhabituelle pour un personnage de ce rang. La robe et le fichu blancs, que Boze travaille avec virtuosité pour rendre la transparence des étoffes, mettent en valeur le regard sombre et profond du modèle.
On reconnaît la comtesse de Provence telle que la décrit Pidansat de Mairobert, continuateur des Mémoires de Bachaumont : "cette princesse est très brune, elle a d'assez beaux yeux, mais ombragés de sourcils très épais, un front petit, un nez long et retroussé, un duvet déjà très marqué aux moustaches, et une tournure de visage qui ne présente rien d'auguste ni d'imposant".
Le pastel fut facturé par Boze 1200 livres en décembre 1785, somme la plus élevée pour un portrait original ainsi qu'en témoigne le livre de compte du peintre. Il en réalisa ensuite treize copies, distribuées à l'entourage de la princesse.
Deux versions sont aujourd'hui conservées au Louvre et au musée des Beaux-Arts de Nancy.
Toutefois, seule la version acquise par le château de Versailles compte, en plus de la signature de Boze, la date de 1785. Ceci porte à croire qu'il s'agirait du portrait original.
Les tons doux et lumineux de ce pastel sont très différents de ceux du portrait de la comtesse d'Artois, métalliques et mélancoliques, également peint par Boze et daté de 1785, acquis en 2011 par le château de Versailles. Tous deux témoignent cependant des commandes que les soeurs passèrent à Boze.
Le pastel de Boze est désormais à Versailles la représentation originale la plus tardive de la comtesse de Provence.
Il complète avantageusement le bel ensemble de pastels par Boze (portraits de Pierre-Charles Bonnefoy du Plan, du duc d'Angoulême, de Madame Campan, de Robespierre et de Mirabeau) déjà conservés au château de Versailles.
Dernière édition par La nuit, la neige le Mer 06 Fév 2019, 23:01, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
La nuit, la neige a écrit:
Je sais bien que ce portrait ne déclenchera guère d'enthousiasme
En effet ...
La nuit, la neige a écrit: mais enfin, puisqu'il passe en vente aux enchères, et que nous avons là l'occasion d'insérer une image de bien meilleure qualité que les mauvaises versions compilées jusqu'à présent sur le net...
Absolument ! Et puis, Madame fait partie des figures du cercle royal après tout . Elle a droit à quelques ménagements ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Au poil !!!!!
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Ce portrait révèle bien l'état de la dame, son visage est bouffi par l'alcoolémie.
La grâce dont elle était dépourvue tranche nettement ; yeux vides, pas d'expression, cheveux qui mériteraient les artifices du coiffeur.
Bref, la comtesse de Provence aurait mieux fait de faire détruire ce portrait pour la postérité, il révèle trop sa disgrâce et sa déchéance de femme.
La grâce dont elle était dépourvue tranche nettement ; yeux vides, pas d'expression, cheveux qui mériteraient les artifices du coiffeur.
Bref, la comtesse de Provence aurait mieux fait de faire détruire ce portrait pour la postérité, il révèle trop sa disgrâce et sa déchéance de femme.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Vue la tenue des cheveux, on doit avoir affaire là à une perruque et il m'étonnerait que Madame se la pose elle-même sur la tête... aussi tout mal réussi que cela puisse paraître, je crois que le coiffeur d'abord, le peintre ensuite sont passés par le boudoir de la comtesse de Provence... surtout avant ces séances de pose.
L'avenir, on le voit dans ce sujet, produira des portraits bien pires encore ... Celui-ci n'est donc pas le plus nuisible à la postérité de la Reine velue ...
Bien à vous.
L'avenir, on le voit dans ce sujet, produira des portraits bien pires encore ... Celui-ci n'est donc pas le plus nuisible à la postérité de la Reine velue ...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Ce portrait est l'un des pires à ma connaissance et si c'est une perruque, elle est affreuse et mal ajustée.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Il existe plusieurs portraits de ce modèle ; Madame en aurait fait produire quelques uns pour son entourage et le dernier que nous voyons ici montre une coiffure, une perruque pourquoi pas, plus soignée il est vrai. J'en ai vu d"autres qui ne révèlent pas la finesse de certains détails capillaires.
Mais bon, la princesse piémontaise manque toujours de grâce.
Mais bon, la princesse piémontaise manque toujours de grâce.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Pauvre d'elle, c'est sa fête !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
Je trouve aussi...Mme de Sabran a écrit:Pauvre d'elle, c'est sa fête !
Certes, ce n'est pas le plus beau des Boze, et le physique de la princesse était ce qu'il était , mais il ne me déplaît pas ce portrait.
C'est à peu près comme cela que je fixe sa physionomie, du moins à cet âge là.
On en a tiré de nombreuses répliques et gravures, que nous connaissons bien, en effet.
Il est un peu sans concession, je le conçois ; et guère flatteur.
C'est donc un portrait "au naturel", presque intime.
Mais tout prendre, je le préfère encore à celui d'Elisabeth Vigée Le Brun qui nous peint, de façon brouillée et approximative, une femme sans âge.
Ils datent pourtant à peu près de la même période, à deux ou trois ans près (1782-185). La comtesse de Provence a une trentaine d'années.
En tous cas, il est loin de l'apparat de cet autre, qui nous est également bien connu, et peint par Boze quelques années plus tard.
Mais je ne suis pas sûr que le choix de la coiffe ait été pour le coup plus flatteur...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence
La nuit, la neige a écrit:
Mais je ne suis pas sûr que le choix de la coiffe ait été pour le coup plus flatteur...
Aiuto !!!
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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