Re: Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence

par **Mr de Talaru** Mar 10 Oct 2017, 09:57

le portrait d'EVLB ressemble trait pour trait à ceux de ma charcutière Hop!

par **Mme de Sabran** Mar 10 Oct 2017, 10:31

par Comtesse Diane Mar 10 Oct 2017, 14:18

Une charcutière du bois dont on fait les reines, c'est kek'chose !!!! Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence - Page 7 1123740815

par **Mme de Sabran** Mar 10 Oct 2017, 14:37

Oh, Comtesse, excellent !!! Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence - Page 7 309649167

Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence - Page 7 00102

par Gouverneur Morris Mar 10 Oct 2017, 14:50

Comtesse Diane a écrit:Une charcutière du bois dont on fait les reines, c'est kek'chose !!!!

...dont on fait les bouchées à la reine Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence - Page 7 3318396864

par **Mme de Sabran** Mar 10 Oct 2017, 14:56

Oh non, arrêtez !!! Je vais avoir des crampes dans les joues à force de rire ! Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence - Page 7 3177668066

par **Mr de Talaru** Mer 11 Oct 2017, 09:30

Momo a écrit:..dont on fait les bouchées à la reine

Ces fameuses bouchées créees pour sa belle mère. Ca reste dans la famille !

par Invité Mer 11 Oct 2017, 11:03

Les bouchées à la Reine ne furent-elles pas créées pour les papilles de Marie Lezczinska?
Auquel cas, on a affaire à la belle-grand-mère tant de Madame que de Marie-Antoinette Eventaille

Bien à vous.

par **Mr de Talaru** Mer 11 Oct 2017, 13:02

Mais oui tu as parfaitement raison Majesté, comment ai je pu oublier Marie Joseph de Saxe ?

par Dominique Poulin Mar 27 Fév 2018, 17:24

Si vous avez des remarques, des réflexions, des éclaircissements, des critiques positives ou négatives sur tout ce que j'ai dit en amont dans ce sujet, Eléonore et à tous les membres du forum, je suis à votre disposition. Smile

par Comte de Villemanzy Mar 27 Fév 2018, 17:49

Dominique Poulin a écrit:Si vous avez des remarques, des réflexions, des éclaircissements, des critiques positives ou négatives sur tout ce que j'ai dit en amont dans ce sujet, Eléonore et à tous les membres du forum, je suis à votre disposition.

Je suis un peu pris par le temps entre mon emploi salarié à temps partiel et l'écriture de mes livres et c'est ce qui explique que je ne réponds pas à tous les sujets ; mais d'ici quelques semaines, j'aurai un peu plus de temps. Concernant la comtesse de Provence (j'ai un de ses portraits en reproduction dans mon séjour), je dirais juste que je trouve dommage que des auteurs aient joué sur les aspects négatifs de son personnage. Je pense qu'il est regrettable d'avoir intitulé un ouvrage "La reine venue". Je pense que l'éditeur a vu là un moyen de frapper les esprits et donc de faire vendre plus facilement l'ouvrage. J'ai retenu notamment une chose très importante : elle aimait beaucoup les roses en greffait des rosiers. J'adore aussi les roses.

par **Mme de Sabran** Mar 27 Fév 2018, 19:43

Je suis votre conversation avec beaucoup d'intérêt, Messieurs : Domi voit le verre à moitié vide, et vous, cher Népomucène, vous le voyez à moitié plein . Wink

par Duc d'Ostrogothie Mar 27 Fév 2018, 22:54

J'ai bien aimé "La reine velue". C'est bien écrit, très plaisant à lire. J'ai découvert une femme très isolée, en grande détresse . Je ne l'ai pas perçue comme jalouse de Marie-Antoinette. A l'inverse de la reine, elle ne cherche pas à plaire ni à être populaire, bien au contraire. C'est une virago qui s'enferme chez elle et ne voit pas grand monde. Son seul lien avec l'humanité, c'est Madame de Gourbillon. Elle méprise Marie-Antoinette. Lorsque la famille royale est à Saint-Cloud en 1790 elle se moque, dans une lettre à Mme de Gourbillon, de la peur de Marie-Antoinette. Marie-Antoinette n'est pas la seule à essuyer son mépris : Madame déteste tout le monde, y compris sa propre soeur la comtesse d'Artois. Seule Madame de Gourbillon fait exception. Lorsqu'on la lui enlève, elle entre dans une colère noire : c'est comme si on lui avait coupé un membre ... ou enlevé sa bouteille. On lui a enlevé sa vie, son oxygène. La comtesse de Provence est une "dévoreuse" : elle se noie dans l'alcool, elle "dévore" Mme de Gourbillon, à laquelle elle s'agrippe telle une naufragée à son radeau.
Elle s'adoucira pendant l'émigration. Sans doute les événements l'ont-ils contrainte à modérer son caractère pour survivre. Sa fin de vie en Angleterre est sordide.

par Dominique Poulin Mer 28 Fév 2018, 00:22

Je perçois pour ma part, cher Duc, un sentiment de jalousie et d'exaspération envers Marie-Antoinette.
Madame était imperméable aux atours féminins, certes, ce qui n'était pas le cas de la reine, bien au contraire, mais tout de même la reine bénéficiait de cette espèce d'aura qui en faisait la reine de Versailles, les premières années en tout cas, quand une cour d'adulateurs et de solliciteurs entourait la reine.
De leur côté, les princesses piémontaises vivaient dans l'effacement, j'aurais presque envie de dire la clandestinité, les comtesses de Provence et d'Artois n'ayant aucun art de plaire et de séduire, quitte à en payer les conséquences. Princesses "mal embouchees", asociales, il semble qu'en effet cette réputation dans le public, ne leur occasionnaient qu'indifference, mépris ou sarcasme.

Ceci dit, il serait peut-être plus judicieux de scinder les messages concernant la comtesse de Provence dans son sujet adéquat.
Avis à la modération. Smile

par Dominique Poulin Ven 02 Mar 2018, 16:52

Il serait intéressant de savoir vers quelle époque elle s'est mise à boire de façon déréglée.
Après recoupements, il semblerait que ce soit assez tôt, dès la décennie 1770, après la mort de Louis XV. Elle se fait alors livrer de sa patrie natale, des liqueurs fortes, tandis que Monsieur réclame des truffes du Piémont alors réputées fameuses.
Elle devait terriblement s'ennuyer, sur personne sur qui s'appuyer ou trouver un peu de réconfort. Cette vie oisive ne lui convenait peut-être pas, et malgré l'achat de sa propriété de Montreuil, son goût pour la nature et les plaisirs champêtres, elle ne parvint pas à un équilibre durable.
Son esprit mordant, caustique, parfois tout d'une pièce fut relevé par plusieurs personnes dont la fille de la duchesse de Tourzel qui le mentionne dans ses Souvenirs. Il demeure chez elle, dans sa personnalité un aspect comprimé, retenu, peut-être symptomatique de son éducation à Turin et de l'atmosphère étouffante de cette Cour, et de l'autre un aspect qui bouscule les conventions et s'exprime par des bouffées violentes d'indépendance, de colère noire.
Cette princesse ne me paraît pas non plus avoir trouvé un exutoire naturel à ses frustrations. Madame Elisabeth par exemple pratiquait régulièrement l'équitation ; Olivier Blanc dans son livre Portrait de Femmes affirme que les princesses piémontaises prisaient peu l'équitation car elles avaient peur des chevaux.

par Comte de Villemanzy Ven 02 Mar 2018, 17:05

Dominique Poulin a écrit:Il serait intéressant de savoir vers quelle époque elle s'est mise à boire de façon déréglée.
Après recoupements, il semblerait que ce soit assez tôt, dès la décennie 1770, après la mort de Louis XV. Elle se fait alors livrer de sa patrie natale, des liqueurs fortes, tandis que Monsieur réclame des truffes du Piémont alors réputées fameuses.
Elle devait terriblement s'ennuyer, sur personne sur qui s'appuyer ou trouver un peu de réconfort. Cette vie oisive ne lui convenait peut-être pas, et malgré l'achat de sa propriété de Montreuil, son goût pour la nature et les plaisirs champêtres, elle ne parvint pas à un équilibre durable.
Son esprit mordant, caustique, parfois tout d'une pièce fut relevé par plusieurs personnes dont la fille de la duchesse de Tourzel qui le mentionne dans ses Souvenirs. Il demeure chez elle, dans sa personnalité un aspect comprimé, retenu, peut-être symptomatique de son éducation à Turin et de l'atmosphère étouffante de cette Cour, et de l'autre un aspect qui bouscule les conventions et s'exprime par des bouffées violentes d'indépendance, de colère noire.
Cette princesse ne me paraît pas non plus avoir trouvé un exutoire naturel à ses frustrations. Madame Elisabeth par exemple pratiquait régulièrement l'équitation ; Olivier Blanc dans son livre Portrait de Femmes affirme que les princesses piémontaises prisaient peu l'équitation car elles avaient peur des chevaux.

Oui, la fille de Mme de Tourzel lui accordait beaucoup d'esprit !

par **Mme de Sabran** Dim 04 Mar 2018, 13:52

Je crois cependant que le trait de caractère dominant, chez la comtesse de Provence, était l'orgueuil. Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence - Page 7 1123740815

Voilà une dame qui avait une très haute opinion d'elle-même et cultivait un certain mépris pour le reste du monde !
Nous connaissons tous sa fameuse réplique à Marie-Antoinette, rapportée par Chamfort et reprise à l'envi par tous les historiens : " Je ne suis pas reine, mais je suis du bois dont on les fait. ", mais voici une autre anecdote beaucoup moins connue, un peu de la même veine .
Elle est consignée par ce bon et excellent Bombelles, dans son Journal :

La vicomtesse de Laval est dans son nom Mademoiselle Boullongne ( Fi donc ! Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence - Page 7 4099329125

Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence - Page 7 4099329125

voilà qui sent sa roture ... ) . Elle devait apporter une fortune immense à son mari. Au lieu de cela les affaires de son père se sont dérangées et, ses grâces n'étant pas pour son mari, il n'a eu guère de ce mariage que l'inconvénient de s'être mésallié . Il y a deux ans qu'il le sentit d'une manière fort désagréable .
Monsieur, dont il était le premier gentilhomme de la chambre, lui avait promis une place de dame de compagnie pour sa femme chez Madame. Madame, pour ne pas satisfaire à cet engagement, a dit que l'on ne donnerait point de place à la Cour aux femmes qui, quoique présentées et même titrées, étaient nées filles de finances ...

par Dominique Poulin Dim 04 Mar 2018, 14:07

Sans nul doute, cette princesse avait une très haute idée d'elle même, souvenez vous de l'anecdote ou elle en guise de réponse à la reine qui l'invite à participer à une de ses représentations théâtrales, que si à défaut d'être reine, elle est "du bois dont on les fait" !!
Elle ne possédait aucune diplomatie ; il demeure un aspect "brouillon" dans sa personnalité, l'esprit fin mais se laissant vite gagner par un brin de vulgarité dans son langage et son attitude.
Un jour, elle chasse à coup de pied dans le derrière une de ses femmes de chambre à Versailles, plus tard elle inflige une crise de nerfs mémorable et en public devant un auditoire consterné, à Louis XVIII à Mitau, car Mme de Gourbillon vient d'être arrêtée avec le consentement du tsar Paul de Russie.

par **Mme de Sabran** Dim 04 Mar 2018, 14:15

Dominique Poulin a écrit:Sans nul doute, cette princesse avait une très haute idée d'elle même, souvenez vous de l'anecdote ou elle en guise de réponse à la reine qui l'invite à participer à une de ses représentations théâtrales, que si à défaut d'être reine, elle est "du bois dont on les fait" !!
.

Je viens juste de la citer, Domi ! Eventaille

par **Mme de Sabran** Dim 04 Mar 2018, 15:10

Fin octobre 1782, autre algarade entre la comtesse de Provence et Marie-Antoinette ! Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence - Page 7 010105angry_2_1

Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence - Page 7 010105angry_2_1

Elles tâchaient de se rappeler le peu qu'elles savaient en histoire pour prouver, l'une que la maison de Savoie valait bien mieux que celle d'Autriche, l'autre que l'origine de Rodolphe de Habsbourg se perdait bien plus dans la nuit des temps que celles des comtes de Savoie . La reine s'échauffa au point de dire que le sang dont elle sortait était bien plus illustre que celui de Bourbon .

A ce point-ci de la querelle, le comte d'Artois se mit à rire et se dit bien soulagé de voir le différend virer à la plaisanterie ...

( toujours Bombelles )

par Dominique Poulin Dim 04 Mar 2018, 20:05

Voici quelques développements à propos de notre dernière énigme sur ce surnom de "Bonne tête" qu'aurait donné (et j'insiste sur aurait) Louis XVI à sa belle-sœur :

- La source :

"Joséphine de Savoie, Comtesse de Provence" du vicomte de Reiset, page 117 :

L'ambassadeur de Sardaigne, le comte de Viry graisse la pâte à son maître Victor-Amédée III dans sa missive diplomatique. Il edulcore la réalité, au pire il ment. Nous sommes le 19 août 1774 :

"Il n'y a qu'une voix sur la sagesse, la prudence et l'esprit judicieux de Madame. Leçon prétend même que le roi l'a distinguée sous le nom de "Bonne tête"."

La comtesse de Provence approche de ses 22 ans. Elle n'est sans doute pas encore l'alcoolique notoire qu'elle deviendra par la suite, elle a de l'esprit et de la répartie, oui, mais enfin son attitude en retrait n'est dictée ni par la prudence et la sagesse, parce qu'elle a du mal à s'adapter à la Cour, et que de ce fait elle ne fixe guère l'attention face au changement de règne, et à toutes les sollicitations qui se focalisent sur la reine, point de mire à Versailles.
Quant à ce surnom de "Bonne tête", en admettant qu'il ait été prononcé une fois, il n'est pas du tout certain qu'il soit authentique, l'ambassadeur ne se référant qu'a une rumeur.

par **Mme de Sabran** Dim 04 Mar 2018, 20:17

Merci, Domi ! Very Happy

Je trouve que c'est un surnom plutôt aimable, non ?

par Dominique Poulin Dim 04 Mar 2018, 20:28

Oui ! Peut-être que Madame qui ne craignait pas à l'occasion de faire des pointes s'est vue répondre par ce surnom potache de son royal beau-frère. Hop!

par Gouverneur Morris Dim 04 Mar 2018, 21:11

Mme de Sabran a écrit:Fin octobre 1782, autre algarade entre la comtesse de Provence et Marie-Antoinette !

Elles tâchaient de se rappeler le peu qu'elles savaient en histoire pour prouver, l'une que la maison de Savoie valait bien mieux que celle d'Autriche, l'autre que l'origine de Rodolphe de Habsbourg se perdait bien plus dans la nuit des temps que celles des comtes de Savoie . La reine s'échauffa au point de dire que le sang dont elle sortait était bien plus illustre que celui de Bourbon .

A ce point-ci de la querelle, le comte d'Artois se mit à rire et se dit bien soulagé de voir le différend virer à la plaisanterie ...

( toujours Bombelles )

Trait d’humour du comte d’Artois mais qui trahit bien l’idée qu’il avait de sa naissance et de la prééminence de la Maison de Bourbon sur les autres.

Devenu roi, c’est lui qui attribua le prédicat d’altesse royale aux princes du sang (Orleans et Condè, précédemment altesse sérénissimes) car furieux que les cadets des roitelets allemands faits par Napoléon aient préséance sur les membres de sa famille.

par Dominique Poulin Dim 04 Mar 2018, 21:40

Je connaissais l'ocroi du prédicat d'Altesse royale aux Orléans et Condé par Charles X mais j'ignorais que c'était pour leur donner l'égalité de rang face aux princes cadets de maisons royales allemandes.
S'agit-il des maisons de Bavière, Saxe, Wurtemberg ou de Bade ?

par Contenu sponsorisé