Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
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Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Mme de Sabran a écrit:Gouverneur Morris a écrit: Elle signait ses lettres "Cucu"...
Tu imagines si elle avait épousé le duc de Praslin !![]()




Gouverneur Morris- Messages : 7996
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Par cette nouvelle lettre, nous apprenons que Louis XVIII accordait à Madame Royale une petite somme afin qu'elle ne soit pas entièrement à la charge de l'empereur. Il écrit à sa nièce qu'il ne peut encore décider de la date de son mariage avec le duc d'Angoulême .
Je supporte de moins en moins son affectation de se poser en père, de l'appeler sa fille.
Lui qui a versé des larmes de crocodile en janvier 93, et qui s'arroge enfin le titre de roi, c'est comme s'il voulait de surcroît supplanter dans le coeur de sa fille le pauvre Louis XVI ( déjà supplanté de son vivant dans celui de sa femme ) !
Il semble qu'il lui faille tout vivre par procuration : l'illusion d'être un vrai mâle ( avec Mmes du Cayla et de Balbi ), et maintenant celle d'être père ...

Archives de Vienne
Photo Evelyn Farr
Flashlanden à l'Evêque de Nancy
par la Poste
Vérone 18 février 1796
J'ai reçu hier, Monseigneur, la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 6, et j'ai remis au Roi la lettre de Madame Thérèse .
C'est effectivement pour les raisons que vous avez devinées, quoique vous ne fussiez pas instruit du fait que le Roi avait mis 300 louis à la disposition de Madame Sa Nièce pour qu'elle ne fût pas à charge à l'Empereur dans les petites générosités que son coeur pourrait lui dicter. Cela ne pouvait pas avoir d'autre objet et le Roi serait affligé de faire quelque chose qui pût déplaire à S.M.I. , et il est reconnaissant de l'avis que Madame de Chanclos a bien voulu lui faire donner . Nous n'avons rien du tout ici de nouveau, et il y a toute apparence que la stagnation durera quelques temps encore .
Voilà une lettre pour Madame Thérèse.
Le Roi de France à Madame Royale
Vérone le 18 février 1796
J'ai reçu, ma chère nièce ! un peu tard comme vous le voyez, votre lettre du 30 janvier, et je regrette de n'avoir pas eu plus tôt ce plaisir, car elle m'en a causé un bien vrai. Je suis touché jusqu'au fond du coeur de ce que vous me dites de personnel, mais je vous aime trop véritablement pour n'être pas encore plus satisfait du développement de votre belle âme qui se peint de plus en plus dans chacune de vos lettres . Je vous regarde comme l'ange que Dieu a suscité pour adoucir les maux dont la providence a permis que nous fussions accablés et je suis sûr que ce sera l'effet de votre union avec mon neveu qui de son côté, j'en réponds, mérite le bonheur qui lui est destiné. Le suffrage de l'Empereur me fait plaisir mais il ne m'étonne pas : ce prince est trop éclairé pour blâmer une union si naturelle, et vous avez vu, comme vous l'observez vous-même, par ma lettre du 9 janvier, le peu de foi que j'ajoutais à des calomnies inventées sans doute par vos perfides ennemis.
Quant au moment du mariage, je ne sais sur quoi l'Empereur fonde son opinion, mais je ne puis moi-même choisir encore ce moment : j'attends très incessamment des nouvelles qui me détermineront sur la décision que je dois donner à mon Neveu. Tout ce que je sais , c'est que le bonheur de mes enfants est la plus douce de mes occupations, et que je le hâterai le plus que je pourrai.
Je serai charmé de recevoir le dessin que vous m'annoncez. Il me sera cher parce qu'il sera votre ouvrage et qu'il me prouvera que si je m'occupe du bonheur de ma fille, elle s'occupe aussi de moi. Votre portrait fait ma consolation en attendant le bonheur de vous revoir. Je n'ai pu me refuser un plaisir de la montrer au peu de Français qui habitent cette ville, et je voudrais que vous eussiez pu être témoin de l'effet qu'il a produit sur eux : vous auriez vu combien vous en êtes connue, c'est à dire aimée et respectée . Ma tendresse paternelle en a bien joui, je vous l'assure.
Adieu, ma chère enfant ! J'attends avec impatience la lettre dont vous me parlez, et je vous embrasse aussi tendrement que je vous aime .


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Photos Evelyn Farr
Je supporte de moins en moins son affectation de se poser en père, de l'appeler sa fille.

Il semble qu'il lui faille tout vivre par procuration : l'illusion d'être un vrai mâle ( avec Mmes du Cayla et de Balbi ), et maintenant celle d'être père ...


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Flashlanden à l'Evêque de Nancy
par la Poste
Vérone 18 février 1796
J'ai reçu hier, Monseigneur, la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 6, et j'ai remis au Roi la lettre de Madame Thérèse .
C'est effectivement pour les raisons que vous avez devinées, quoique vous ne fussiez pas instruit du fait que le Roi avait mis 300 louis à la disposition de Madame Sa Nièce pour qu'elle ne fût pas à charge à l'Empereur dans les petites générosités que son coeur pourrait lui dicter. Cela ne pouvait pas avoir d'autre objet et le Roi serait affligé de faire quelque chose qui pût déplaire à S.M.I. , et il est reconnaissant de l'avis que Madame de Chanclos a bien voulu lui faire donner . Nous n'avons rien du tout ici de nouveau, et il y a toute apparence que la stagnation durera quelques temps encore .
Voilà une lettre pour Madame Thérèse.
Le Roi de France à Madame Royale
Vérone le 18 février 1796
J'ai reçu, ma chère nièce ! un peu tard comme vous le voyez, votre lettre du 30 janvier, et je regrette de n'avoir pas eu plus tôt ce plaisir, car elle m'en a causé un bien vrai. Je suis touché jusqu'au fond du coeur de ce que vous me dites de personnel, mais je vous aime trop véritablement pour n'être pas encore plus satisfait du développement de votre belle âme qui se peint de plus en plus dans chacune de vos lettres . Je vous regarde comme l'ange que Dieu a suscité pour adoucir les maux dont la providence a permis que nous fussions accablés et je suis sûr que ce sera l'effet de votre union avec mon neveu qui de son côté, j'en réponds, mérite le bonheur qui lui est destiné. Le suffrage de l'Empereur me fait plaisir mais il ne m'étonne pas : ce prince est trop éclairé pour blâmer une union si naturelle, et vous avez vu, comme vous l'observez vous-même, par ma lettre du 9 janvier, le peu de foi que j'ajoutais à des calomnies inventées sans doute par vos perfides ennemis.
Quant au moment du mariage, je ne sais sur quoi l'Empereur fonde son opinion, mais je ne puis moi-même choisir encore ce moment : j'attends très incessamment des nouvelles qui me détermineront sur la décision que je dois donner à mon Neveu. Tout ce que je sais , c'est que le bonheur de mes enfants est la plus douce de mes occupations, et que je le hâterai le plus que je pourrai.
Je serai charmé de recevoir le dessin que vous m'annoncez. Il me sera cher parce qu'il sera votre ouvrage et qu'il me prouvera que si je m'occupe du bonheur de ma fille, elle s'occupe aussi de moi. Votre portrait fait ma consolation en attendant le bonheur de vous revoir. Je n'ai pu me refuser un plaisir de la montrer au peu de Français qui habitent cette ville, et je voudrais que vous eussiez pu être témoin de l'effet qu'il a produit sur eux : vous auriez vu combien vous en êtes connue, c'est à dire aimée et respectée . Ma tendresse paternelle en a bien joui, je vous l'assure.
Adieu, ma chère enfant ! J'attends avec impatience la lettre dont vous me parlez, et je vous embrasse aussi tendrement que je vous aime .


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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 45853
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Le style et le contenu de ces lettres, écrites sachant qu'elles pourront être lues par tous sans contrôle, me rappellent ceux de mes emails au bureau



Gouverneur Morris- Messages : 7996
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Gouverneur Morris a écrit: ... écrites sachant qu'elles pourront être lues par tous sans contrôle
... et par la postérité, donc !

Louis XVIII peaufine son image .
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Mme de Sabran- Messages : 45853
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Nouvelle lettre de Louis XVIII à Madame Royale.

Ce sont toujours mêmes protestations de tendresse et assurance que son frère Artois et le duc d'Angoulême partagent même empressement vis-à-vis de la princesse . Mais les festivités pascales sont passées et le départ de Vienne ne se profile toujours pas à l'horizon .
Au chapitre des petites misères : le roi souffre de la goutte .

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Le Roi à la Princesse de France
sous couvert de l'Evêque de Nancy.
par la poste
Vérone le 7 avril 1796
J'ai reçu hier tout à la fois, ma chère Nièce, vos deux lettres du Lundi Saint et du jour de Pâques. Je vous peindrais bien mal combien cette dernière m'a touché, oui, assurément, ma chère fille, je vous aime. Le prix que vous y mettez augmente encore ma tendresse pour vous, et quand vous ne seriez pas tout ce qui me reste de ceux que je pleurerai toute ma vie, quand nos affreux malheurs ne vous auraient pas réduite à n'avoir plus d'autre père que moi, je vous aimerais pour vous même, pour vos excellentes qualités. Je vous ai écrit deux fois depuis l'époque dont vous me parlez, mais vous vous n'aviez encore pu recevoir ni l'une ni l'autre de mes lettres lorsque vous m'avez écrit le jour de Pâques . De mon côté, je n'ai pas encore reçu ni ce porte-feuilles que j'attends avec tant d'impatience, ni la lettre explicative dont vous me parlez, mais je n'en suis pas très inquiet parce que je sais qu'il est parti de Vienne le 12 passé quelqu'un qui me porte un paquet où j'espère les trouver. Il ne se presse pas d'arriver comme vous le voyez, mais je lui pardonnerai s'il m'apporte ce que je désire. Je sais des nouvelles de mon frère, de mon neveu, dont vous me parlez. Je sais que celui qui me les apporte a été obligé, pour mon service, de s'arrêter en chemin, mais aussitôt que je les aurai je vous les ferai passer.
En attendant, je suis fort aise que vous ayez écrit à mon frère et je vous réponds qu'il ne sera pas le seul à Edimbourg qui sera au comble de la joie d'y voir arriver de vos nouvelles directes . J'ai pris vis-à-vis d'eux, en qualité de votre père, un engagement qui m'oblige à leur donner votre portrait, et ce même engagement fait que vous ne pouvez pas le leur envoyer vous-même. Je vous prie donc de m'envoyer 2 copies de celui que vous m'avez donné faites par le même peintre.
Les fêtes de Pâques sont passées, la Quasimodo est passée, jugez de l'impatience avec laquelle je compte les moments, mais cette impatience a plus d'un motif et comme je ne doute pas que vous n'ayez actuellement reçu ma lettre du 14 mars, vous devez m'entendre sans que j'aie besoin de m'expliquer davantage .
Ma santé, dont vous me demandez des nouvelles, est bonne quand au fond, mais j'ai dans ce moment-ci une petite attaque de goutte. C'est un ennemi avec lequel il faut bien savoir vivre .

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Mme de Sabran- Messages : 45853
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Gouverneur Morris- Messages : 7996
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Les amis, il savait tirer l'épée, Provence ? Bon, il a appris comme ses frères, jeune... A mon avis, il n'aimait pas cela, il n'aimait pas se dépenser, je crois qu'il était paresseux comme une couleuvre, même pour marcher.
Je suis mauvaise langue là du coup...

Dominique Poulin- Messages : 4745
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Un peu oui
Son état lui imposait le port de l'épée, que cela lui plaise ou non.

Son état lui imposait le port de l'épée, que cela lui plaise ou non.
Lucius- Messages : 10417
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 29
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Merci Gouv' !
Etonnant, tout de même, que la poignée de cette épée ne fut apparemment pas réalisée par un orfèvre français...
Etonnant, tout de même, que la poignée de cette épée ne fut apparemment pas réalisée par un orfèvre français...

La nuit, la neige- Messages : 14767
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Très très joli, cette association or et chrysoprase ! ( qui me rappelle la couleur du céladon )

Provence était-il superstitieux comme Alexandre ?

Albertus Magnus nous rapporte qu'Alexandre le Grand portait toujours une pierre de chrysoprase à la ceinture lors de ses batailles, et ce bien sûr en vue de s’assurer succès et victoires militaires. Il croyait en effet qu’elle stimulait sa clairvoyance et qu’elle l’aidait notamment à prendre les bonnes décisions, lors des campagnes stratégiques importantes. Ce jusqu’au jour où, voulant traverser une rivière, un serpent venu de nulle part mordit la selle d’Alexandre : dans l’action, l’amulette si utile tomba dans l’eau toute proche. On devine la suite de l’histoire : l’aventure malencontreuse fut synonyme de mauvais présage pour lui, qui, ne pouvant retrouver la pierre malgré ses recherches, ne put plus jamais gagner la moindre bataille…
Longtemps plus tard, au Moyen-âge, on croyait qu’elle avait le pouvoir de nous rendre invisible : il fallait pour cela la placer dans sa bouche. D’autres encore, lui voyait des vertus salvatrices contre le poison par exemple : ainsi, lorsque la pierre perdait ses couleurs, c’était pour indiquer la présence d’un poison non loin de soi. Il était par ailleurs de notoriété publique que la fameuse pierre verte avait le pouvoir de soulager certains maux comme la goutte.
Bien entendu, Alexandre ne fut pas le seul à porter un intérêt tout particulier à la pierre chrysoprase : Frédéric II de Prusse l’aimait tant qu’il a voulu l’utiliser pour la décoration de son palais : sans doute la pierre semi-précieuse devait-elle être particulièrement dans les codes esthétiques de son époque, puisque même certaines pièces de son mobilier en étaient serties.
https://www.france-mineraux.fr/vertus-des-pierres/pierre-chrysoprase/
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Mme de Sabran- Messages : 45853
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Les collections du marquis de Breteuil recèlent quelques beaux portraits du prince comme du souverain.
De (ou d'après ?) Maurice Quentin de la Tour (l'original est au Louvre) :
Et d'autres, en majesté, notamment d'après Gérard pour les deux premiers :
Rappelons qu'est également exposé à Breteuil l'authentique fauteuil à roulette utilisé par le royal podagre aux Tuileries, et que l'on reconnaît sur ce tableau bien connu de Jean-Baptiste Thomas conservé au château de Versailles :

(C) Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin
De (ou d'après ?) Maurice Quentin de la Tour (l'original est au Louvre) :
Et d'autres, en majesté, notamment d'après Gérard pour les deux premiers :
Rappelons qu'est également exposé à Breteuil l'authentique fauteuil à roulette utilisé par le royal podagre aux Tuileries, et que l'on reconnaît sur ce tableau bien connu de Jean-Baptiste Thomas conservé au château de Versailles :
(C) Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin
Gouverneur Morris- Messages : 7996
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
En effet, Louis XVIII souffrait de plus en plus de terribles crises de goutte qui l'empêchaient de marcher. Il s'appelait lui-même le « roi fauteuil ». Ce fauteuil roulant fut légué par le roi en personne, en 1824, à Charles cinquième marquis de Breteuil.
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Mme de Sabran- Messages : 45853
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Gouverneur Morris a écrit:
Rappelons qu'est également exposé à Breteuil l'authentique fauteuil à roulette utilisé par le royal podagre aux Tuileries,
Je plains les pauvres bougres qui devaient déplacer ce fauteuil qui semble déjà bien lourd à vide.

La nuit, la neige- Messages : 14767
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
La nuit, la neige a écrit:
Je plains les pauvres bougres qui devaient déplacer ce fauteuil qui semble déjà bien lourd à vide.
D'autant que Louis XVIII, à la fin de sa pendable vie, ne pesait pas moins de cent-trente kilos !!!

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Mme de Sabran- Messages : 45853
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Gouverneur Morris a écrit:
Rappelons qu'est également exposé à Breteuil l'authentique fauteuil à roulette utilisé par le royal podagre aux Tuileries, et que l'on reconnaît sur ce tableau bien connu de Jean-Baptiste Thomas conservé au château de Versailles :
Merci, mon cher Momo .

Dans cette scénette, Louis XVIII est en présence du marquis Charles de Breteuil, préfet de Chartres puis de Bordeaux, et de Élie Louis Decazes, ce petit chouchou du roi qui l'appelait " mon fils ". ( et qu'il aimait de toutes ses " paternelles entrailles " !

« Se fait-il dans le cœur des monarques isolés, un vide qu’ils remplissent avec le premier objet qu’ils trouvent ? Est-ce sympathie, affinité d’une nature analogue à la leur ? Est-ce une amitié qui leur tombe du ciel pour consoler leur grandeur ? Est-ce un penchant pour un esclave qui se donne corps et âme, devant lequel on ne se cache de rien, esclave qui devient un vêtement, un jouet, une idée fixe, liée à tous sentiments, à tous les goûts, à tous les caprices de celui qu’elle a soumis et qu’elle tient sous l’empire d’une fascination invincible ? Plus le favori est bas et intime, moins on le peut renvoyer, parce qu’il est en possession de secrets qui feraient rougir s’ils étaient divulgués. »
Chateaubriand, les Mémoires d'outre-tombe
http://encreviolette.unblog.fr/2017/04/26/il-etait-une-fois-le-chateau-de-breteuil/
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Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Selon l'historien anglais Philip Mansel qui a consacré une biographie remarquée de Louis XVIII vers 1980, c'est en Angleterre que le roi aurait pris ce poids impressionnant en devenant perclus et impotent à moins de soixante ans.
Dominique Poulin- Messages : 4745
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Ouh ! Terrible ce passage des Mémoires de Chateaubriand, je ne m'en souvenais plus.
La nuit, la neige- Messages : 14767
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Il me semble me souvenir que Louis XVIII était diabétique.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1141
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Il était diabétique, en effet. L'obésité surcharge le pancréas et aggrave, ou révèle, le diabète .
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Mme de Sabran- Messages : 45853
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
C'est d'ailleurs aujourd'hui le 195ème anniversaire de sa mort

Gouverneur Morris- Messages : 7996
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Toutes mes condoléances pour la 195ème fois.

Duc d'Ostrogothie- Messages : 2756
Date d'inscription : 04/11/2017
Louis XVIII et l'Ordre de la Jarretière
Présentée prochainement en vente aux enchères...
- Louis XVIII, roi de France (1755-1824).
Gravure, vers 1814
H. 27 x L. 19,5 cm (à vue). Dans un cadre en bois naturel.

Présentation :
Rare gravure rehaussée figurant Louis XVIII en pied, de profil gauche, portant l'ordre de la Jarretière qu'il a reçu par décret particulier le 21 avril 1814.
"Se promenant dans le parc de sa maison de plaisance près de Londres" (Hartwell House, où il résida entre 1809 et 1814).
* Source et infos complémentaires : Auction Art Remy Le Fur & Associés - Vente Collection Olivier Aaron (8 oct. 2019)
J'ignorais que le comte de Lille en exil (aka le comte de Provence, Louis XVIII) fut chevalier de l'Ordre de la Jarretière.
Les Français ne durent pas être nombreux durant l'histoire de cet ordre...
Pour info :
L'Ordre de la Jarretière
Le très noble ordre de la Jarretière (Most Noble Order of the Garter) est le plus élevé des ordres de chevalerie britanniques, fondé le 23 avril 1348 le jour de la Saint Georges, en pleine guerre de Cent Ans, par le roi Édouard III.
Selon la légende, la création de cet ordre aurait été décidée par le roi Édouard III lors d'un bal à Calais, où il dansait avec sa maîtresse, la comtesse de Salisbury.
Celle-ci ayant, en dansant, fait tomber sa jarretière, le roi, galamment, la ramassa sous les quolibets des danseurs, la mit à son genou et coupa court aux railleries par ces mots :
« Messieurs, honi soit qui mal y pense. Ceux qui rient maintenant seront très honorés d'en porter une semblable, car ce ruban sera mis en tel honneur que les railleurs eux-mêmes le chercheront avec empressement. »

Emblème de l'Ordre de la Jarretière au Château de Windsor, Angleterre
Image : Bernard Gagnon - Wikipedia
Cet ordre de chevalerie, le plus ancien qui subsiste encore au XXIe siècle, rassemblait autour du souverain vingt-cinq chevaliers, membres à part entière. Les hommes sont appelés « chevaliers compagnons ».
Des femmes ont été associées à l'ordre, mais n'ont jamais été membres avant le règne d'Édouard VII au tournant du xxe siècle. Elles sont alors nommées « dames de la Jarretière ».
Depuis 1987, les femmes peuvent être reçues à un grade équivalent à celui de chevalier, et peuvent faire partie des 25 membres. Elles sont nommées « dames compagnons ».
L'ordre inclut aussi des membres supplémentaires (de la famille royale ou des souverains étrangers) depuis 1813, appelés « chevaliers et dames surnuméraires ».
La devise de l'ordre est : « Honi soit qui mal y pense », avec un seul « n », selon l'orthographe de l'époque.
Les chevaliers et dames de l'ordre sont nommés par la reine sans consultation du Premier ministre.
Il s'agit du plus grand honneur du Royaume-Uni, à l'exception de l’ordre du Chardon en Écosse.
(...)
Lors des cérémonies officielles de l'ordre, telles que la journée annuelle de la Jarretière, les membres portent des vêtements et des accessoires spécifiques :
(...)
- La jarretière est portée, lors des grandes occasions, autour du mollet gauche pour les chevaliers et autour du bras gauche pour les dames. Il est également représenté sur plusieurs insignes.
La Jarretière est une boucle, faite de velours bleu foncé (bleu clair, à l'origine) et portant la devise de l’ordre en lettres d’or. Il arrivait que les dames et les chevaliers étrangers de la jarretière aient des jarretières brodées de pierres précieuses.
- La plaque, qui se porte épinglée à gauche de la poitrine, a été introduite au XVIIe siècle par le roi Charles Ier.
Il s’agit d'une reproduction en émail coloré de l’écusson de la croix de saint Georges, cerclée par la jarretière, elle-même ceinte de huit pointes argentées.
Chaque pointe est composée d’un faisceau de rayons. Les quatre pointes suivant les directions cardinales sont plus longues que les quatre pointes intermédiaires. Les plaques des dames et des chevaliers étrangers étaient autrefois ornées de pierres précieuses.

Une plaque de l'ordre anglais de la jaretière, avec des diamants.
Musée National de la Légion d'Honneur et des Ordres de Chevalerie, Paris.
Image : Jebulon / Wikipedia
En raison de sa prééminence, la plaques de l’ordre doit être portée au-dessus des autres plaques dont le membre pourrait être décoré.
Que nenni sur notre gravure. Tout de même !
* Source, extrait de l'article : L'Ordre de la Jarretière - Wikipedia
Si vous souhaitez savoir qui fut honoré au cours des siècles, la liste des membres de cet ordre est consultable ici :
Liste des chevaliers de la Jarretière depuis le XIVe siècle - Wikipedia
Aucun Français au XVIIIe siècle...
Et pour le XIXe siècle : Louis XVIII, Charles X, Louis-Philippe 1er, Napoléon III.
- Louis XVIII, roi de France (1755-1824).
Gravure, vers 1814
H. 27 x L. 19,5 cm (à vue). Dans un cadre en bois naturel.

Présentation :
Rare gravure rehaussée figurant Louis XVIII en pied, de profil gauche, portant l'ordre de la Jarretière qu'il a reçu par décret particulier le 21 avril 1814.
"Se promenant dans le parc de sa maison de plaisance près de Londres" (Hartwell House, où il résida entre 1809 et 1814).
* Source et infos complémentaires : Auction Art Remy Le Fur & Associés - Vente Collection Olivier Aaron (8 oct. 2019)
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Les Français ne durent pas être nombreux durant l'histoire de cet ordre...


Pour info :
L'Ordre de la Jarretière
Le très noble ordre de la Jarretière (Most Noble Order of the Garter) est le plus élevé des ordres de chevalerie britanniques, fondé le 23 avril 1348 le jour de la Saint Georges, en pleine guerre de Cent Ans, par le roi Édouard III.
Selon la légende, la création de cet ordre aurait été décidée par le roi Édouard III lors d'un bal à Calais, où il dansait avec sa maîtresse, la comtesse de Salisbury.
Celle-ci ayant, en dansant, fait tomber sa jarretière, le roi, galamment, la ramassa sous les quolibets des danseurs, la mit à son genou et coupa court aux railleries par ces mots :
« Messieurs, honi soit qui mal y pense. Ceux qui rient maintenant seront très honorés d'en porter une semblable, car ce ruban sera mis en tel honneur que les railleurs eux-mêmes le chercheront avec empressement. »

Emblème de l'Ordre de la Jarretière au Château de Windsor, Angleterre
Image : Bernard Gagnon - Wikipedia
Cet ordre de chevalerie, le plus ancien qui subsiste encore au XXIe siècle, rassemblait autour du souverain vingt-cinq chevaliers, membres à part entière. Les hommes sont appelés « chevaliers compagnons ».
Des femmes ont été associées à l'ordre, mais n'ont jamais été membres avant le règne d'Édouard VII au tournant du xxe siècle. Elles sont alors nommées « dames de la Jarretière ».
Depuis 1987, les femmes peuvent être reçues à un grade équivalent à celui de chevalier, et peuvent faire partie des 25 membres. Elles sont nommées « dames compagnons ».
L'ordre inclut aussi des membres supplémentaires (de la famille royale ou des souverains étrangers) depuis 1813, appelés « chevaliers et dames surnuméraires ».
La devise de l'ordre est : « Honi soit qui mal y pense », avec un seul « n », selon l'orthographe de l'époque.
Les chevaliers et dames de l'ordre sont nommés par la reine sans consultation du Premier ministre.
Il s'agit du plus grand honneur du Royaume-Uni, à l'exception de l’ordre du Chardon en Écosse.
(...)
Lors des cérémonies officielles de l'ordre, telles que la journée annuelle de la Jarretière, les membres portent des vêtements et des accessoires spécifiques :
(...)
- La jarretière est portée, lors des grandes occasions, autour du mollet gauche pour les chevaliers et autour du bras gauche pour les dames. Il est également représenté sur plusieurs insignes.
La Jarretière est une boucle, faite de velours bleu foncé (bleu clair, à l'origine) et portant la devise de l’ordre en lettres d’or. Il arrivait que les dames et les chevaliers étrangers de la jarretière aient des jarretières brodées de pierres précieuses.
- La plaque, qui se porte épinglée à gauche de la poitrine, a été introduite au XVIIe siècle par le roi Charles Ier.
Il s’agit d'une reproduction en émail coloré de l’écusson de la croix de saint Georges, cerclée par la jarretière, elle-même ceinte de huit pointes argentées.
Chaque pointe est composée d’un faisceau de rayons. Les quatre pointes suivant les directions cardinales sont plus longues que les quatre pointes intermédiaires. Les plaques des dames et des chevaliers étrangers étaient autrefois ornées de pierres précieuses.

Une plaque de l'ordre anglais de la jaretière, avec des diamants.
Musée National de la Légion d'Honneur et des Ordres de Chevalerie, Paris.
Image : Jebulon / Wikipedia
En raison de sa prééminence, la plaques de l’ordre doit être portée au-dessus des autres plaques dont le membre pourrait être décoré.
Que nenni sur notre gravure. Tout de même !

* Source, extrait de l'article : L'Ordre de la Jarretière - Wikipedia


Aucun Français au XVIIIe siècle...

Et pour le XIXe siècle : Louis XVIII, Charles X, Louis-Philippe 1er, Napoléon III.
La nuit, la neige- Messages : 14767
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
La gravure ci-dessous a fait l’objet de l’énigme d’aujourd’hui :
Au début de la Restauration, est publié un livre qui a pour sujet la fuite de Louis XVI, et celle de son frère Provence le 21 juin 1791. On rappellera que chacun est parti de son côté, que l’un rejoindra son objectif, et que l’autre sera arrêté à Varennes...
Le livre présente en exergue le portrait du Comte de Provence déguisé, portant perruque, prêt à quitter Paris. Comme, lors de la publication de cet ouvrage, Provence est devenu Louis XVIII, la gravure porte la simple légende « le Roi ». Sortie de son contexte, des historiens feront ensuite volontiers une erreur d’identification, pensant qu’il s’agissait de Louis XVI, le « Roi » à l’époque de Varennes...
A. Castelot, dans son ouvrage sur Varennes, identifie correctement le personnage, et reproduit cette gravure comme étant bien Provence, dans le chapitre qu’il lui consacre, à la fin de son ouvrage sur Varennes.
On voit sur cette gravure un Provence encore jeune, pas encore obèse, portant une perruque et un habit ordinaire. Rappelons que Provence était chauve et portait donc perruque ( poudrée au temps de sa splendeur ), contrairement à son frère Louis Auguste, qui avait conservé sa belle chevelure, qu’on frisait et poudrait quotidiennement, tout simplement...

Au début de la Restauration, est publié un livre qui a pour sujet la fuite de Louis XVI, et celle de son frère Provence le 21 juin 1791. On rappellera que chacun est parti de son côté, que l’un rejoindra son objectif, et que l’autre sera arrêté à Varennes...
Le livre présente en exergue le portrait du Comte de Provence déguisé, portant perruque, prêt à quitter Paris. Comme, lors de la publication de cet ouvrage, Provence est devenu Louis XVIII, la gravure porte la simple légende « le Roi ». Sortie de son contexte, des historiens feront ensuite volontiers une erreur d’identification, pensant qu’il s’agissait de Louis XVI, le « Roi » à l’époque de Varennes...
A. Castelot, dans son ouvrage sur Varennes, identifie correctement le personnage, et reproduit cette gravure comme étant bien Provence, dans le chapitre qu’il lui consacre, à la fin de son ouvrage sur Varennes.
On voit sur cette gravure un Provence encore jeune, pas encore obèse, portant une perruque et un habit ordinaire. Rappelons que Provence était chauve et portait donc perruque ( poudrée au temps de sa splendeur ), contrairement à son frère Louis Auguste, qui avait conservé sa belle chevelure, qu’on frisait et poudrait quotidiennement, tout simplement...

Vicq d Azir- Messages : 3196
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 72
Localisation : Paris x
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Vous avez bien raison cher Vicq de sauvegarder ici cette intéressante anecdote !
Pour en revenir à la Jarretière, il me semble que les derniers français à l’avoir reçu avant Louis XVIII l’obtinrent des derniers Stuart.
L’absence de liens du sang et la différence de religion s’opposèrent ensuite tout le long du XVIIIeme à de telles attributions.
Notre spécialiste de l’histoire Jacobite, Eléonore, sait-elle si les Stuart en exil l’ont cependant attribuée de leur côté ?
Pour en revenir à la Jarretière, il me semble que les derniers français à l’avoir reçu avant Louis XVIII l’obtinrent des derniers Stuart.
L’absence de liens du sang et la différence de religion s’opposèrent ensuite tout le long du XVIIIeme à de telles attributions.
Notre spécialiste de l’histoire Jacobite, Eléonore, sait-elle si les Stuart en exil l’ont cependant attribuée de leur côté ?
Gouverneur Morris- Messages : 7996
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Stanislas, comte de Provence, et futur roi Louis XVIII
Tu crois que les Stuart, en exil, avaient encore ce pouvoir ( royal ) d'attribuer la jarretière ?
Cela m'étonnerait bien un peu, mais bon, je n'y connais rien ...
Cela m'étonnerait bien un peu, mais bon, je n'y connais rien ...
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Mme de Sabran- Messages : 45853
Date d'inscription : 21/12/2013
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