La comtesse Diane de Polignac
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Re: La comtesse Diane de Polignac
Lucius a écrit:
4) Le vicomte de Polignac s'était remarié en 1777 - à 60 ans - avec cette personne, dite "Madeleine-Elisabeth de Fleury", alors âgée de 21 ans, et qui mourra en 1788 après lui avoir donné plusieurs enfants.
Mais oui . Je les mentionne juste au-dessus !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La comtesse Diane de Polignac
Je ne faisais que copier in-extenso la note. Le plus intéressant étant les dates précises et ages respectifs ....
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: La comtesse Diane de Polignac
;
Ils font peur, les âges respectifs !
C'est la même différence qu'entre M. de Sabran et moi ...
Ils font peur, les âges respectifs !
C'est la même différence qu'entre M. de Sabran et moi ...
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La comtesse Diane de Polignac
Néanmoins, c'est pour elle une superbe ascension sociale, dont elle profitera peu, il est vrai, mais cela nul ne pouvait le prévoir ....
Ça n'en fait pas moins du vicomte un fieffé coquin .... ou bien un :!,,,!!!:
Ça n'en fait pas moins du vicomte un fieffé coquin .... ou bien un :!,,,!!!:
Dernière édition par Lucius le Jeu 12 Fév 2015, 22:38, édité 1 fois
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: La comtesse Diane de Polignac
Chers amis,
Allons, allons! Un peu d'indulgence pour le vicomte. Après tout il était veuf et qui lui jetterait la pierre pour avoir recherché une compagnie à l'heure où les ombres s'allongent, compagnie qu'il a d'ailleurs épousée et donc reconnue à la face du monde. C'était parfaitement honnête. Moi, je le trouve plutôt sympathique ce vieux vicomte et je regrette qu'il n'en ait pas profité plus longtemps!
Bien à vous.
Allons, allons! Un peu d'indulgence pour le vicomte. Après tout il était veuf et qui lui jetterait la pierre pour avoir recherché une compagnie à l'heure où les ombres s'allongent, compagnie qu'il a d'ailleurs épousée et donc reconnue à la face du monde. C'était parfaitement honnête. Moi, je le trouve plutôt sympathique ce vieux vicomte et je regrette qu'il n'en ait pas profité plus longtemps!
Bien à vous.
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: La comtesse Diane de Polignac
.
Votre message est trop mignon, cher Roi-cavalerie, et j'aime beaucoup une compagnie à l'heure où les ombres s'allongent .
Je suis à cette heure tardive moi aussi, hélas ! ( mais je laisse mon jardinier travailler : )
Votre message est trop mignon, cher Roi-cavalerie, et j'aime beaucoup une compagnie à l'heure où les ombres s'allongent .
Je suis à cette heure tardive moi aussi, hélas ! ( mais je laisse mon jardinier travailler : )
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La comtesse Diane de Polignac
Chers amis,
Le Mémoire du peintre doreur Fillon pour ses travaux de peinture effectués dans les années 1785 et 1786 à la propriété de la comtesse Diane de Polignac à Montreuil nous donne un aperçu, certes très incomplet mais quand même éclairant sur la propriété et sur l'esprit qui avait présidé à la décoration de cette maison et de ses dépendances .
Voici tout d'abord l'économie générale de la propriété. Elle comprend ;
- un corps de logis visible à l'extrêmité supérieur droite sur le plan d'époque composé de deux maisons précédées par une cour fermée par une grande porte cochère et encore visible aujourd'hui sur la photo aérienne et sur les photographies extérieures que j'ai prises ( la petite maison actuelle située en face de la porte cochère à du, à mon avis, être reconstruite car, à l'époque de la comtesse, elle était séparée de l'orangerie de Mme Elisabeth par un petit passage qui permettait d'accéder au parc sans rentrer dans la maison)
- un deuxieme corps de logis abritant le jardinier, M Chatelin, est signalé dans le mémoire.
- un hermitage dans le jardin avec une ferme attenante.
Voici le plan d'époque:
la propriété dans l'état actuel dans la partie où se trouve le corps de logis principal est restée à peu près à l'identique selon moi, du moins dans son implantation au sol:
le corps de logis principal vu du jardin de l'Orangerie de Mme Elisabeth, la facade de la maison de maitre est dans le renfoncement visible sur la gauche:
le corps du logis principal vu de la rue face à la porte cochère, la maison de maitre est située sur la droite de la photo:
Selon le mémoire, les travaux de peinture suivants y ont été effectués :
Au corps de logis donnant sur le jardin au rez de chaussée :
-le passage allant à la chambre de Mademoiselle Rosny ( sans doute la dame de compagnie de la comtesse) : les lambris d'appui peints en gris de détrempe.
A l'appartement de Madame la comtesse :
- les plafonds du salon, de la chambre à coucher,du boudoir et de la salle de bain peints en bleu de ciel ;
- dans le salon peint en gris à l'huile un acrotere encadrant le plafond de 84 pieds ( 1 pied = 32 cm) de pourtour sur 4 pouces de large ( 1 pouce = 2,7 cm).
-les lambris, les embrasements des 3 croisées , les embrasements des 2 portes et des 2 glaces peints en gris à l'huile
- les 3 tablettes d'appui des croisées peintes en marbre et vernies
- les portes et volets peints en bois de rose ;
- dans la chambre à coucher la corniche en gris
- dans le boudoir les lambris peints en couleur bois de rose.
Au premier étage, dans la bibilothèque, 2 croisées, la partie de corniche et le plafond en gris à l'huile.
Dans l'autre maison du corps de logis attenant à la basse cour :
- au 1er étage éclairé sur la rue, la partie des lambris d'appui tenant à la porte en gris à huile.
- dans la chambre ensuite le plafond blanchi de de détrempe.,avec au dessus de la frise 2 filets noirs.
-dans l'escalier le plafond blanchi ainsi que celui du vestibule
- le noyau de l'escalier (dans un escalier à vis, c'est la partie centrale constituant un axe autour duquel sont disposées les marches), la rampe et les croisés en gris à l'huile.
- les persiennes peintes en vert à l'huile
- la cloison de la serre et le dehors des fausses portes, les solives, les poteaux en gris à l'huile.
- la porte de la vacherie, la croisée, la solive au dessus de la pierre à laver, le dedans de l'autre porte, la porte des commodités en gris à l'huile.
-feint sur les dites portes en vert à huile un faux treillage
-la porte cochère peinte en vert à l'huile ainsi que le treillage du dessus de la faisanderie.
- avoir peint en grisaille à plomb le piedestal et le vase au dessus du bassin
A l'autre corps de logis occupé par M Chatelin, jardinier :
-au rez de chaussée dans la laiterie le plafond est blanchi.
-les murs peints en couleur de pierre à l'huile...à observer les décors de pierre sont faits avec des joints gravés en blancs lesquels sont nuancés, veinés en coloris imité de celle naturelles.
A l'Hermitage :
- les 3 chasses de croisée, couleur de vieux bois de chêne ;
- peint en coloris un coq en fer blanc pour mettre au dessus de l'Hermitage ( il s'agit d'une girouette)
- pour le jardin peint en gris à l'huile un gradin pour mettre des fleurs.
- peintes en vert à l'huile deux caisses pour mettre des fleurs.
- dans le dit jardin en face de la ferme peint à l'imitation du vieux bois de chêne la barrière en croix de Saint André.
Dans la ferme attenante à l'Hermitage située dans le jardin :
- le plafond peint en bleu de ciel en détrempe, les murs peints en vert d'eau, feint en moulure un faux lambris sur le fond vert d'eau et rechampis en blanc....
- feint idem un faux lambris d'appui contenant 25 panneaux compris les dessus des portes.
- feint idem en moulure une cimaise ( cimaise à lambris est une moulure constituant le haut d'une corniche ou bordant le haut des lambris).
- la petite croisée peinte à l'imitation du bois d'acajou ainsi que les plinthes au bas des lambris et le chambranle de la cheminée.
- le contre coeur peint en gris d'ardoise ( contre-mur dans le foyer d'une cheminée)
- les 9 pièces de ferrures en noir vernies
-au dehors de la dite ferme avoir peint 2 bancs en couleur de bois.
Quelques pièces du mobilier se trouvant dans la maison :
- peints en petit gris de chipolin (la détrempe vernie, dite «Chipolin », une très belle technique ancienne du décor peint en vogue au XVIIIe siècle qui passe pour être la plus belle peinture d’appartement. C’est avec elle que l’on réalise les décors les plus fins et les plus fouillés ) 2 dormeuses formant canapé ornées de rubans tournant, pois et feuilles d'acanthe, un bois de lit à 2 dossiers avec traverses ornées de sculptures, 2 bois de fauteuil ornées de rubans tournant de feuille d'acanthe en rosette.
-avoir doré d'or bruni 2 bordures pour mettre les tableaux de M Robert ( sans aucun doute Hubert Robert que la comtesse appréciait beaucoup) enrichi de culots en coque avec pois enfilés, le groupe orné de petites canelures avec des feuilles d'acanthe aux angles, la gorge en dessous ornée d'entrelas avec plate bande en gorge pour l'une de 10 pieds de pourtour et 7 pouces de développement et pour l'autre respectivement de 16 pieds 1 pouce et 9 pouces 6 lignes.
La visite de la propriété est terminée. N'oubliez pas le guide également d'époque!Le Mémoire du peintre doreur Fillon pour ses travaux de peinture effectués dans les années 1785 et 1786 à la propriété de la comtesse Diane de Polignac à Montreuil nous donne un aperçu, certes très incomplet mais quand même éclairant sur la propriété et sur l'esprit qui avait présidé à la décoration de cette maison et de ses dépendances .
Voici tout d'abord l'économie générale de la propriété. Elle comprend ;
- un corps de logis visible à l'extrêmité supérieur droite sur le plan d'époque composé de deux maisons précédées par une cour fermée par une grande porte cochère et encore visible aujourd'hui sur la photo aérienne et sur les photographies extérieures que j'ai prises ( la petite maison actuelle située en face de la porte cochère à du, à mon avis, être reconstruite car, à l'époque de la comtesse, elle était séparée de l'orangerie de Mme Elisabeth par un petit passage qui permettait d'accéder au parc sans rentrer dans la maison)
- un deuxieme corps de logis abritant le jardinier, M Chatelin, est signalé dans le mémoire.
- un hermitage dans le jardin avec une ferme attenante.
Voici le plan d'époque:
la propriété dans l'état actuel dans la partie où se trouve le corps de logis principal est restée à peu près à l'identique selon moi, du moins dans son implantation au sol:
le corps de logis principal vu du jardin de l'Orangerie de Mme Elisabeth, la facade de la maison de maitre est dans le renfoncement visible sur la gauche:
le corps du logis principal vu de la rue face à la porte cochère, la maison de maitre est située sur la droite de la photo:
Selon le mémoire, les travaux de peinture suivants y ont été effectués :
Au corps de logis donnant sur le jardin au rez de chaussée :
-le passage allant à la chambre de Mademoiselle Rosny ( sans doute la dame de compagnie de la comtesse) : les lambris d'appui peints en gris de détrempe.
A l'appartement de Madame la comtesse :
- les plafonds du salon, de la chambre à coucher,du boudoir et de la salle de bain peints en bleu de ciel ;
- dans le salon peint en gris à l'huile un acrotere encadrant le plafond de 84 pieds ( 1 pied = 32 cm) de pourtour sur 4 pouces de large ( 1 pouce = 2,7 cm).
-les lambris, les embrasements des 3 croisées , les embrasements des 2 portes et des 2 glaces peints en gris à l'huile
- les 3 tablettes d'appui des croisées peintes en marbre et vernies
- les portes et volets peints en bois de rose ;
- dans la chambre à coucher la corniche en gris
- dans le boudoir les lambris peints en couleur bois de rose.
Au premier étage, dans la bibilothèque, 2 croisées, la partie de corniche et le plafond en gris à l'huile.
Dans l'autre maison du corps de logis attenant à la basse cour :
- au 1er étage éclairé sur la rue, la partie des lambris d'appui tenant à la porte en gris à huile.
- dans la chambre ensuite le plafond blanchi de de détrempe.,avec au dessus de la frise 2 filets noirs.
-dans l'escalier le plafond blanchi ainsi que celui du vestibule
- le noyau de l'escalier (dans un escalier à vis, c'est la partie centrale constituant un axe autour duquel sont disposées les marches), la rampe et les croisés en gris à l'huile.
- les persiennes peintes en vert à l'huile
- la cloison de la serre et le dehors des fausses portes, les solives, les poteaux en gris à l'huile.
- la porte de la vacherie, la croisée, la solive au dessus de la pierre à laver, le dedans de l'autre porte, la porte des commodités en gris à l'huile.
-feint sur les dites portes en vert à huile un faux treillage
-la porte cochère peinte en vert à l'huile ainsi que le treillage du dessus de la faisanderie.
- avoir peint en grisaille à plomb le piedestal et le vase au dessus du bassin
A l'autre corps de logis occupé par M Chatelin, jardinier :
-au rez de chaussée dans la laiterie le plafond est blanchi.
-les murs peints en couleur de pierre à l'huile...à observer les décors de pierre sont faits avec des joints gravés en blancs lesquels sont nuancés, veinés en coloris imité de celle naturelles.
A l'Hermitage :
- les 3 chasses de croisée, couleur de vieux bois de chêne ;
- peint en coloris un coq en fer blanc pour mettre au dessus de l'Hermitage ( il s'agit d'une girouette)
- pour le jardin peint en gris à l'huile un gradin pour mettre des fleurs.
- peintes en vert à l'huile deux caisses pour mettre des fleurs.
- dans le dit jardin en face de la ferme peint à l'imitation du vieux bois de chêne la barrière en croix de Saint André.
Dans la ferme attenante à l'Hermitage située dans le jardin :
- le plafond peint en bleu de ciel en détrempe, les murs peints en vert d'eau, feint en moulure un faux lambris sur le fond vert d'eau et rechampis en blanc....
- feint idem un faux lambris d'appui contenant 25 panneaux compris les dessus des portes.
- feint idem en moulure une cimaise ( cimaise à lambris est une moulure constituant le haut d'une corniche ou bordant le haut des lambris).
- la petite croisée peinte à l'imitation du bois d'acajou ainsi que les plinthes au bas des lambris et le chambranle de la cheminée.
- le contre coeur peint en gris d'ardoise ( contre-mur dans le foyer d'une cheminée)
- les 9 pièces de ferrures en noir vernies
-au dehors de la dite ferme avoir peint 2 bancs en couleur de bois.
Quelques pièces du mobilier se trouvant dans la maison :
- peints en petit gris de chipolin (la détrempe vernie, dite «Chipolin », une très belle technique ancienne du décor peint en vogue au XVIIIe siècle qui passe pour être la plus belle peinture d’appartement. C’est avec elle que l’on réalise les décors les plus fins et les plus fouillés ) 2 dormeuses formant canapé ornées de rubans tournant, pois et feuilles d'acanthe, un bois de lit à 2 dossiers avec traverses ornées de sculptures, 2 bois de fauteuil ornées de rubans tournant de feuille d'acanthe en rosette.
-avoir doré d'or bruni 2 bordures pour mettre les tableaux de M Robert ( sans aucun doute Hubert Robert que la comtesse appréciait beaucoup) enrichi de culots en coque avec pois enfilés, le groupe orné de petites canelures avec des feuilles d'acanthe aux angles, la gorge en dessous ornée d'entrelas avec plate bande en gorge pour l'une de 10 pieds de pourtour et 7 pouces de développement et pour l'autre respectivement de 16 pieds 1 pouce et 9 pouces 6 lignes.
Bien à vous. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: La comtesse Diane de Polignac
Chers amis,
Un dernier post pour ce soir, afin de souligner les liens qui existaient entre le peintre Hubert Robert et la comtesse Diane de Polignac.
HUBERT ROBERT Paris 1733 – 1808 Vente Drouot 2011
1 - La découverte par Cicéron de la tombe d'Archimède à Syracuse, près de la porte d'Agrigente. Huile sur toile (Rentoilage) Monogrammé en haut à droite sur la métope du temple au sein d'une inscription latine: «.AF Dianae Polignac H. R Consecravit». En bas à droite sur un haut relief: Archimède. H. 78 - L. 65,4 cm 2 - Homère aveugle chantant sous la statue de Diane. Huile sur toile (Rentoilage; quelques restaurations) H. 78,5 - L. 64,6 cm Les 2 oeuvres: La première composition comporte sur la métope du temple une dédicace à Diane de Polignac (1746 - 1818), au milieu de laquelle Hubert Robert a inséré son monogramme. Diane de Polignac était la belle soeur de Yolande de Polignac, sa cadette de sept ans, qui avait épousé son frère Jules de Polignac (1746 - 1817), qu'elle présenta à la cour. Yolande de Polignac devint dame d'honneur de Madame Elisabeth, et l'une des compagnes favorites de la reine Marie -Antoinette. Le bas-relief sur lequel s'appuie la colonne porte le nom d'Archimède, surmontant un diagramme représentant un cercle avec une ellipse. Il s'agit de la traduction de la célèbre formule d'Archimède suivant laquelle le volume de la sphère correspond au deux - tiers du volume de l'ellipse qu'elle circonscrit. Archimède estimant qu'il s'agissait de la plus importante de ses découvertes avait demandé qu'elle fût gravée sur sa tombe; ce que fit réaliser le général romain Marcellus, après la prise de Syracuse où le savant trouva la mort (212 av. J - C) (Cf. William Noel & Reviel Netz, le codex d'Archimède; chapitre 4, p. 123 et suiv. - Paris 2007). La tombe d'Archimède fut découverte en l'an 75 av. J C par Cicéron lorsqu'il était questeur en Sicile. Il en a laissé le récit complet dans ses Tusculanes (V. XXIII, 64). C'est en s'appuyant précisément sur la gravure de la sphère avec un cylindre qu'il parvint à l'identifier, à la porte d'Agrigente, et, entouré des notables syracusains, conduisit ses travaux de dégagement. «C'est ainsi, conclut Cicéron, que la plus illustre cité de la Grande Grèce, jadis même la plus savante, aurait ignoré le tombeau de son concitoyen le plus intelligent si un homme d'Arpinum ne leur avait révélé». La composition d'Hubert Robert est la transcription picturale, fidèle, de cet évènement. La seconde composition, formant paire avec la précédente, est consacrée à Homère. Le plus grand des poètes de la civilisation grecque est mis en parallèle avec le plus important de ses savants, à la fois mathématicien, physicien et ingénieur. L'aède est représentée aveugle, telle que la tradition nous l'a transmise, sa lyre dans les mains, sous la grande statue en bronze de Diane, reprenant ainsi le thème de la dédicace du précédant tableau. C'est à Homère en effet que l'on attribue les Hymnes dits homériques, dont deux étaient consacrés à Diane (Artémis), tandis que sa figure est évoquée dans neuf des chants de l'Odyssée. Hubert Robert est ainsi parvenu à entrelacer librement deux thèmes bien différents à partir de la figure de Diane, ou plutôt Diane de Polignac, celui de l?architecture à travers le temple qu'il dit lui «consacrer» et de la statuaire antique, puis celui des deux figures majeures de la Grèce, Homère et Archimède, symboles de l'Art et de la Science. Ces deux compositions, étroitement associées, éclairent d'une lumière tout à fait nouvelle, par leur hauteur intellectuelle, l'oeuvre d'un artiste considéré parfois d'une manière un peu rapide comme un simple virtuose de la peinture de ruines.
Serviteur. Roi-cavalerie
Un dernier post pour ce soir, afin de souligner les liens qui existaient entre le peintre Hubert Robert et la comtesse Diane de Polignac.
HUBERT ROBERT Paris 1733 – 1808 Vente Drouot 2011
1 - La découverte par Cicéron de la tombe d'Archimède à Syracuse, près de la porte d'Agrigente. Huile sur toile (Rentoilage) Monogrammé en haut à droite sur la métope du temple au sein d'une inscription latine: «.AF Dianae Polignac H. R Consecravit». En bas à droite sur un haut relief: Archimède. H. 78 - L. 65,4 cm 2 - Homère aveugle chantant sous la statue de Diane. Huile sur toile (Rentoilage; quelques restaurations) H. 78,5 - L. 64,6 cm Les 2 oeuvres: La première composition comporte sur la métope du temple une dédicace à Diane de Polignac (1746 - 1818), au milieu de laquelle Hubert Robert a inséré son monogramme. Diane de Polignac était la belle soeur de Yolande de Polignac, sa cadette de sept ans, qui avait épousé son frère Jules de Polignac (1746 - 1817), qu'elle présenta à la cour. Yolande de Polignac devint dame d'honneur de Madame Elisabeth, et l'une des compagnes favorites de la reine Marie -Antoinette. Le bas-relief sur lequel s'appuie la colonne porte le nom d'Archimède, surmontant un diagramme représentant un cercle avec une ellipse. Il s'agit de la traduction de la célèbre formule d'Archimède suivant laquelle le volume de la sphère correspond au deux - tiers du volume de l'ellipse qu'elle circonscrit. Archimède estimant qu'il s'agissait de la plus importante de ses découvertes avait demandé qu'elle fût gravée sur sa tombe; ce que fit réaliser le général romain Marcellus, après la prise de Syracuse où le savant trouva la mort (212 av. J - C) (Cf. William Noel & Reviel Netz, le codex d'Archimède; chapitre 4, p. 123 et suiv. - Paris 2007). La tombe d'Archimède fut découverte en l'an 75 av. J C par Cicéron lorsqu'il était questeur en Sicile. Il en a laissé le récit complet dans ses Tusculanes (V. XXIII, 64). C'est en s'appuyant précisément sur la gravure de la sphère avec un cylindre qu'il parvint à l'identifier, à la porte d'Agrigente, et, entouré des notables syracusains, conduisit ses travaux de dégagement. «C'est ainsi, conclut Cicéron, que la plus illustre cité de la Grande Grèce, jadis même la plus savante, aurait ignoré le tombeau de son concitoyen le plus intelligent si un homme d'Arpinum ne leur avait révélé». La composition d'Hubert Robert est la transcription picturale, fidèle, de cet évènement. La seconde composition, formant paire avec la précédente, est consacrée à Homère. Le plus grand des poètes de la civilisation grecque est mis en parallèle avec le plus important de ses savants, à la fois mathématicien, physicien et ingénieur. L'aède est représentée aveugle, telle que la tradition nous l'a transmise, sa lyre dans les mains, sous la grande statue en bronze de Diane, reprenant ainsi le thème de la dédicace du précédant tableau. C'est à Homère en effet que l'on attribue les Hymnes dits homériques, dont deux étaient consacrés à Diane (Artémis), tandis que sa figure est évoquée dans neuf des chants de l'Odyssée. Hubert Robert est ainsi parvenu à entrelacer librement deux thèmes bien différents à partir de la figure de Diane, ou plutôt Diane de Polignac, celui de l?architecture à travers le temple qu'il dit lui «consacrer» et de la statuaire antique, puis celui des deux figures majeures de la Grèce, Homère et Archimède, symboles de l'Art et de la Science. Ces deux compositions, étroitement associées, éclairent d'une lumière tout à fait nouvelle, par leur hauteur intellectuelle, l'oeuvre d'un artiste considéré parfois d'une manière un peu rapide comme un simple virtuose de la peinture de ruines.
Serviteur. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: La comtesse Diane de Polignac
Roi-cavalerie a écrit:Après tout il était veuf et qui lui jetterait la pierre pour avoir recherché une compagnie à l'heure où les ombres s'allongent, compagnie qu'il a d'ailleurs épousée et donc reconnue à la face du monde. C'était parfaitement honnête.
Bien à vous.
Le fait n'a rien de malhonnête. Mais il semblerait, d'après Bombelles, qu'avant de l'épouser, il lui avait déjà fait beaucoup de bêtises, en plus de lui en apprendre (pour reprendre les mots de Scarron) : "qu'il a corrompue dès qu'elle a atteint l'âge de 15 ans"
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: La comtesse Diane de Polignac
Roi-cavalerie a écrit:
La visite de la propriété est terminée. N'oubliez pas le guide également d'époque!
Déjà ?!!
La comtesse n'est donc pas là pour nous offrir le thé ?
Merci au super-guide !!! :n,,;::::!!!:
Drouot a écrit: Diane de Polignac était la belle soeur de Yolande de Polignac, sa cadette de sept ans, qui avait épousé son frère Jules de Polignac (1746 - 1817), qu'elle présenta à la cour. Yolande de Polignac devint dame d'honneur de Madame Elisabeth, et l'une des compagnes favorites de la reine Marie -Antoinette.
Yolande de Polignac devint dame d'honneur de Madame Elisabeth ?!!! ... euh !
Bon, ce n'est pas grave, nous pardonnons car la suite est palpitante !
Drouot a écrit:
L'aède est représentée aveugle, telle que la tradition nous l'a transmise, sa lyre dans les mains, sous la grande statue en bronze de Diane, reprenant ainsi le thème de la dédicace du précédant tableau. C'est à Homère en effet que l'on attribue les Hymnes dits homériques, dont deux étaient consacrés à Diane (Artémis), tandis que sa figure est évoquée dans neuf des chants de l'Odyssée. Hubert Robert est ainsi parvenu à entrelacer librement deux thèmes bien différents à partir de la figure de Diane, ou plutôt Diane de Polignac, celui de l'architecture à travers le temple qu'il dit lui «consacrer» et de la statuaire antique, puis celui des deux figures majeures de la Grèce, Homère et Archimède, symboles de l'Art et de la Science.
... chapeau !!!
.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La comtesse Diane de Polignac
Lucius a écrit:Roi-cavalerie a écrit:Après tout il était veuf et qui lui jetterait la pierre pour avoir recherché une compagnie à l'heure où les ombres s'allongent, compagnie qu'il a d'ailleurs épousée et donc reconnue à la face du monde. C'était parfaitement honnête.
Bien à vous.
Le fait n'a rien de malhonnête. Mais il semblerait, d'après Bombelles, qu'avant de l'épouser, il lui avait déjà fait beaucoup de bêtises, en plus de lui en apprendre (pour reprendre les mots de Scarron) : "qu'il a corrompue dès qu'elle a atteint l'âge de 15 ans"
Autrefois l'on disait fêter Pâques avant les Rameaux .
C'est charmant ... mais entre gens du même âge .
Je trouve notre vicomte un peu-beaucoup sur le retour ...
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La comtesse Diane de Polignac
.
... sans compter que, si Madeleine est vraiment la fille de ce brave homme de jardinier de Claye, il y a de la part du vicomte un abus de pouvoir, tout de même caractérisé. Car enfin, avec cinquante ans de plus, il ne doit pas être follement affriolant .
La demoiselle sacrifie sa vertu à l'autorité.
A moins que Marc ne soit de parti-pris et ne dénigre le vicomte ? Quand il relate ces faits, il est encore dans sa phase anti-Polignac .
Par la suite, il apprend à les connaître et met de l'eau dans son vin .
Si Madeleine est bien la fille du jardinier, c'est imaginatif et même poétique aux Polignac de lui avoir donné du Fleury !
.
... sans compter que, si Madeleine est vraiment la fille de ce brave homme de jardinier de Claye, il y a de la part du vicomte un abus de pouvoir, tout de même caractérisé. Car enfin, avec cinquante ans de plus, il ne doit pas être follement affriolant .
La demoiselle sacrifie sa vertu à l'autorité.
A moins que Marc ne soit de parti-pris et ne dénigre le vicomte ? Quand il relate ces faits, il est encore dans sa phase anti-Polignac .
Par la suite, il apprend à les connaître et met de l'eau dans son vin .
Si Madeleine est bien la fille du jardinier, c'est imaginatif et même poétique aux Polignac de lui avoir donné du Fleury !
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La comtesse Diane de Polignac
Mme de Sabran a écrit:.
... sans compter que, si Madeleine est vraiment la fille de ce brave homme de jardinier de Claye, il y a de la part du vicomte un abus de pouvoir, tout de même caractérisé. Car enfin, avec cinquante ans de plus, il ne doit pas être follement affriolant .
La demoiselle sacrifie sa vertu à l'autorité.
Eléonore, Lucius,
Sans vouloir poursuivre ce débat trop longtemps et m'ériger en défenseur de mauvaise foi de ce vicomte, je vous trouve bien moralistes. Assumant ses responsabilités, il en a quand même fait une vicomtesse de sa paysanne ( si d'ailleurs elle l'était réellement ce qui reste à prouver), et cela n'était pas rien pour la dame qui devenait ainsi l'épouse de l'ambassadeur de Sa Majesté très Chrétienne dans les cantons, gouverneur de la ville du Puy, commandant pour le roi en Velay, et ci-devant colonel du prestigieux Dauphin-cavalerie. Et puis il avait été à bonne école, puisque son père, lieutenant général des armées du roi, avait convolé en deuxième noces avec Francois de Mailly-Rubempré, à peine âgée de 15 ans alors que, lui même, en avait 50. Sans compter l'exemple donné par son ci-devant roi, qui fréquentait des tendrons d'une excessive jeunesse sans pour autant convoler en justes noces, n'est-ce pas. Il en est d'ailleurs mort si l'on en croit la rumeur, d'une petite vérole que lui avait passée une trop jeune fille. Enfin, les mémoires du temps sont remplis de l'histoire de ces mariages entre vieux grisons et jeunettes ce qui, à l'époque, ne dérangeait pas outre mesure. Alors ne souscrivons pas aux propos de contemporains qui étaient seulement choqués par la mésalliance.
Amitiés. Roi-cavalerie.
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: La comtesse Diane de Polignac
.
... oui, oui, certainement ! Mais, voyez-vous, je me mets simplement à la place de la petite ...
Je ne voudrais pas être vicomtesse à ce prix là .
Je ne sautais déjà pas de bonheur de devenir comtesse de Sabran avec un époux de cinquante ans de plus que moi, pour lequel j'avais une affection quasi-filiale, et qui m'a fait deux enfants ... bon, ce n'était pas insurmontable : la preuve ! j'y ai survécu .
Mais aucune jeune femme au monde ne désire un vieillard . Aucune.
... et inversement ...
.
... oui, oui, certainement ! Mais, voyez-vous, je me mets simplement à la place de la petite ...
Je ne voudrais pas être vicomtesse à ce prix là .
Je ne sautais déjà pas de bonheur de devenir comtesse de Sabran avec un époux de cinquante ans de plus que moi, pour lequel j'avais une affection quasi-filiale, et qui m'a fait deux enfants ... bon, ce n'était pas insurmontable : la preuve ! j'y ai survécu .
Mais aucune jeune femme au monde ne désire un vieillard . Aucune.
... et inversement ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La comtesse Diane de Polignac
Il vous reste, chère Eléonore, deux beaux enfants que vous devez chérir.
Charly Chaplin et sa dernière épouse avaient eux aussi une grande différence d'âge (elle environ 16 ans et lui dans la cinquantaine). Madame lui a donné de nombreux enfants et est restée jusqu'à la fin avec son époux. Donc, parfois....
Regardons notre Johnny national, presque le même cliché. :
Charly Chaplin et sa dernière épouse avaient eux aussi une grande différence d'âge (elle environ 16 ans et lui dans la cinquantaine). Madame lui a donné de nombreux enfants et est restée jusqu'à la fin avec son époux. Donc, parfois....
Regardons notre Johnny national, presque le même cliché. :
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: La comtesse Diane de Polignac
Roi-cavalerie a écrit:Mme de Sabran a écrit:.
Cependant, en cet été 1786, les Polignac avaient un tout autre souci qui les distrayait de l'affaire du Collier, en les touchant plus directement, c'est celle des alluvions de Guyenne .
Les Mémoires Secrets en donne les détails.
.
Pour tout vous dire, ma chère Eléonore, je suis assez méfiants avec les Mémoires secrets et pour les affaires de Fenestrange et du fief de Puy Paulin, je fais plus confiance à Calonne, bien qu'il soit partie prenante dans cette affaire.
... un autre écho dans L'Autrichienne de Claude Emile Laurent
( ou les mémoires apocryphes d'une demoiselle de Mirecourt ) :
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La comtesse Diane de Polignac
j'espère que ce sont bien des mémoires apocryphes qui racontent n'importe quoi. Parce que sinon, il faudrait croire que Louis XVI était prêt à de tels bras de fer avec ses parlements pour défendre les privilèges qu'il accordait au duc de Polignac. Ce serait tout de même très grave. àè-è\':
Invité- Invité
Re: La comtesse Diane de Polignac
Je trouve aussi !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La comtesse Diane de Polignac
"M. de Polignac, dont les domaines sont en Gascogne"
de quoi parlent ils ?
de quoi parlent ils ?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: La comtesse Diane de Polignac
Ce serait d'autant plus surprenant que, s'il y a bien un droit inaliénable sous l'ancien régime, c'est bien celui de la propriété, au point qu'on n'osera jamais lancer de procédure pour racheter les terrains entre le Louvre et les Tuileries, car il n'y avait pas de moyens d'obliger les propriétaires à céder.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: La comtesse Diane de Polignac
C'est en faisant une toute autre recherche, que je suis tombé par hasard sur cet extrait des Mémoires de la baronne d'Oberkirch... :
Je cite :
Après ces visites, j'allais voir madame la comtesse du Nord dans son appartement.
Je la trouvai fort choquée d'un propos indiscret tenu par la comtesse Diane de Polignac, chez Madame Elisabeth, dont elle était dame d'honneur.
Madame la grande-duchesse ayant fait une visite à cette princesse, la comtesse Diane fut chargée de la reconduire, ainsi que cela se doit, jusqu'en dehors de l'appartement.
Madame la comtesse du Nord loua beaucoup les grâces, l'amabilité et le charmant visage de Madame Elisabeth.
- Oui, répondit madame de Polignac, elle a de la beauté, mais l'embonpoint gâte tout.
Ce propos était doublement maladroit, car, s'il y avait quelque chose à critiquer dans ma princesse, ce serait justement cet embonpoint, que sa haute et riche taille dissimule heureusement.
Il lui déplut, on le conçoit ; aussi quitta-t-elle la comtesse en lui disant assez sèchement :
- J'ai trouvé Madame Elisabeth on ne peut mieux, madame, et je n'ai pas été frappée du défaut dont vous parlez.
La comtesse Diane n'était ni mariée, ni chanoinesse, bien qu'elle portât la croix honoraire d'un chapitre de Lorraine.
Le roi lui donna un brevet de dame, ce qui ne s'était point fait encore.
Elle n'était ni belle, ni bien faite : sa mise n'était pas élégante, mais son esprit et sa sensibilité la faisait aimer de tous.
Un rien la troublait, elle rougissait comme une pensionnaire.
Elle avait pourtant beaucoup de caractère, et ceux qui la croyaient faible se trompaient grossièrement.
Elle aimait et soutenait sa famille avec une énergie et une ardeur au-dessus de tout éloge.
La séduction de son esprit créait des amis aux Polignac, pendant qu'elle imposait silence aux sots et aux méchants en se faisant craindre.
Je cite :
Après ces visites, j'allais voir madame la comtesse du Nord dans son appartement.
Je la trouvai fort choquée d'un propos indiscret tenu par la comtesse Diane de Polignac, chez Madame Elisabeth, dont elle était dame d'honneur.
Madame la grande-duchesse ayant fait une visite à cette princesse, la comtesse Diane fut chargée de la reconduire, ainsi que cela se doit, jusqu'en dehors de l'appartement.
Madame la comtesse du Nord loua beaucoup les grâces, l'amabilité et le charmant visage de Madame Elisabeth.
- Oui, répondit madame de Polignac, elle a de la beauté, mais l'embonpoint gâte tout.
Ce propos était doublement maladroit, car, s'il y avait quelque chose à critiquer dans ma princesse, ce serait justement cet embonpoint, que sa haute et riche taille dissimule heureusement.
Il lui déplut, on le conçoit ; aussi quitta-t-elle la comtesse en lui disant assez sèchement :
- J'ai trouvé Madame Elisabeth on ne peut mieux, madame, et je n'ai pas été frappée du défaut dont vous parlez.
La comtesse Diane n'était ni mariée, ni chanoinesse, bien qu'elle portât la croix honoraire d'un chapitre de Lorraine.
Le roi lui donna un brevet de dame, ce qui ne s'était point fait encore.
Elle n'était ni belle, ni bien faite : sa mise n'était pas élégante, mais son esprit et sa sensibilité la faisait aimer de tous.
Un rien la troublait, elle rougissait comme une pensionnaire.
Elle avait pourtant beaucoup de caractère, et ceux qui la croyaient faible se trompaient grossièrement.
Elle aimait et soutenait sa famille avec une énergie et une ardeur au-dessus de tout éloge.
La séduction de son esprit créait des amis aux Polignac, pendant qu'elle imposait silence aux sots et aux méchants en se faisant craindre.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La comtesse Diane de Polignac
Cette franchise à l'emporte-pièce de la comtesse Diane la faisait redouter de tous ... y compris Louis XVI ! :
Il faudrait que je retrouve un extrait ( peut-être bien de Bombelles ) où l'on voit le roi contrarier plutôt sa sœur Élisabeth que la comtesse Diane .
Ce qui est très drôle, sous la plume de la baronne, c'est :
Ce propos était doublement maladroit, car, s'il y avait quelque chose à critiquer dans ma princesse, ce serait justement cet embonpoint ...
Il faudrait que je retrouve un extrait ( peut-être bien de Bombelles ) où l'on voit le roi contrarier plutôt sa sœur Élisabeth que la comtesse Diane .
Ce qui est très drôle, sous la plume de la baronne, c'est :
Ce propos était doublement maladroit, car, s'il y avait quelque chose à critiquer dans ma princesse, ce serait justement cet embonpoint ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La comtesse Diane de Polignac
Oui, elle se prend doublement les pieds dans le tapis !
Il fallait le faire... :
Il fallait le faire... :
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La comtesse Diane de Polignac
Quant à l'embonpoint de la princesse, on ne peut pas dire que Joseph II ait fait dans la dentelle lui non plus ...
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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