Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
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Lucius
Mme de Sabran
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Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Roi-cavalerie a écrit: Il se retourne donc vers la duchesse pour lui raconter ce qui s'est passé ( lettre du 27 janvier) et parle donc de lettres volées par Mme de la Motte. Puis le 10 mai 1788, Latour déclare à Calonne qu'il a bien vu les lettres échangées entre MA et Rohan qui avait été signalées dans les 2 lettre s de la Motte dont il était question dans ces courriers via Dorset. Elles sont au nombre de 29.
Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi ces faux pouvaient générer une telle angoisse à Calonne ???
Comment ne pouvait-on pas mépriser hautement les manigances et assertions glauques des la Motte ? ... surtout lorsque l'on est au-dessus de tout soupçon, comme Marie-Antoinette dans cette escroquerie crapuleuse. ( pléonasme ... boudoi29 )
Non, je ne me l'explique pas .
Roi-cavalerie a écrit: Mais, cette explication n'exclut pas toutefois que des lettres entre Fersen et MA aient pu être dérobées par ailleurs mais c'est peut être une autre histoire. Il apparait bien toutefois que Fersen et MA aient senti suite à cette affaire le vent du boulet puisqu'ils ont décidé à l'été d'adopter un chiffre.
L'évocation de Fersen ne me convainc pas non plus . Nous n'avons pas assez d'indices en ce sens . Et puis, je crois la Motte complètement obnubilée par son propre mensonge saphique qui la met tellement en vedette . Songez donc ! Marie-Antoinette folle de son corps etc ... de quoi faire bicher une cinglée, même si ce ne sont que mensonges ...
Pourquoi se laisserait-elle voler la vedette par Fersen ?
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Je souhaite maintenant revenir sur la question 5 d'outremanche sans toutefois y répondre mais en rappelant le contexte très politique du traitement de cette affaire.
5.Le baron de Breteuil était un grand ami du père d'Axel de Fersen et d'Axel lui-même. Pourquoi aurait-il arrangé la fuite de La Motte, et pour quel prix?
La plupart des historiens de ce règne s'accordent pour dire que les principaux ministres d'alors sont intervenus dans cette affaire à l'aune de leurs intérêts propres. Ainsi, en schématisant on peut dire que:
Breteuil appuyait la reine qui souhaitait un jugement exemplaire par ce qu'il avait décidé d'être le ministre de la reine.
Vergennes qui avait des liens avec la maison de Rohan souhaitait que le jugement minimise la faute du cardinal.
Calonne, très opposé à Breteuil, était du même avis parce qu'il souhaitait ainsi le mettre en difficulté. Il est d'ailleurs reconnu qu'il influença en sous-main le jugement final grâce aux relais dont il disposait au sein du Parlement.
Les historiens considèrent d'ailleurs que l'attitude maximaliste de Breteuil fut une faute au vu de la réaction du publique, des répercussions que l'attitude de la reine eut sur sa réputation et enfin, the last but the least, de la destruction de ce que l'on a appelé le "parti ministériel" au sein du Parlement, c'est à dire de la courroie de transmission qui permettait au roi et à son gouvernement de contrôler un tant soit peu les décisions du Parlement.
On peut donc effectivement se demander avec Outremanche quelles ont été les motivations de Breteuil pour faire libérer la Motte si cela a été effectivement le cas ou encore qui a eu intérêt à faire courir cette rumeur.
5.Le baron de Breteuil était un grand ami du père d'Axel de Fersen et d'Axel lui-même. Pourquoi aurait-il arrangé la fuite de La Motte, et pour quel prix?
La plupart des historiens de ce règne s'accordent pour dire que les principaux ministres d'alors sont intervenus dans cette affaire à l'aune de leurs intérêts propres. Ainsi, en schématisant on peut dire que:
Breteuil appuyait la reine qui souhaitait un jugement exemplaire par ce qu'il avait décidé d'être le ministre de la reine.
Vergennes qui avait des liens avec la maison de Rohan souhaitait que le jugement minimise la faute du cardinal.
Calonne, très opposé à Breteuil, était du même avis parce qu'il souhaitait ainsi le mettre en difficulté. Il est d'ailleurs reconnu qu'il influença en sous-main le jugement final grâce aux relais dont il disposait au sein du Parlement.
Les historiens considèrent d'ailleurs que l'attitude maximaliste de Breteuil fut une faute au vu de la réaction du publique, des répercussions que l'attitude de la reine eut sur sa réputation et enfin, the last but the least, de la destruction de ce que l'on a appelé le "parti ministériel" au sein du Parlement, c'est à dire de la courroie de transmission qui permettait au roi et à son gouvernement de contrôler un tant soit peu les décisions du Parlement.
On peut donc effectivement se demander avec Outremanche quelles ont été les motivations de Breteuil pour faire libérer la Motte si cela a été effectivement le cas ou encore qui a eu intérêt à faire courir cette rumeur.
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Roi-cavalerie a écrit:Je souhaite maintenant revenir sur la question 5 d'outremanche sans toutefois y répondre mais en rappelant le contexte très politique du traitement de cette affaire.
5.Le baron de Breteuil était un grand ami du père d'Axel de Fersen et d'Axel lui-même. Pourquoi aurait-il arrangé la fuite de La Motte, et pour quel prix?
La plupart des historiens de ce règne s'accordent pour dire que les principaux ministres d'alors sont intervenus dans cette affaire à l'aune de leurs intérêts propres. Ainsi, en schématisant on peut dire que:
Breteuil appuyait la reine qui souhaitait un jugement exemplaire par ce qu'il avait décidé d'être le ministre de la reine.
Donc, Breteuil ne pouvait en aucun cas tremper dans l'organisation de l'évasion de la Motte ! sauf à croire que Marie-Antoinette elle-même était derrière cette évasion . Nous nageons en pleine fiction .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Moi non plus mais je cherche car Outremanche a sans doute des raisons de soulever cette interrogation. Les archives de la famille de Breteuil pourraient peut être permettre de répondre à cette question. Munro Price a pu les consulter d'après ce qu'il déclare dans ses remerciements pour ceux qui l'ont aidé dans le travail de recherche qui l'a conduit à écrire The Road from Versailles. Mais ce n'est pas dans l'immédiat à notre portée.
Roi-cavalerie
Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
La Correspondance Secrète poursuit ( nous sommes toujours en été 1787 ) :
Voici l'histoire de la singulière commission dont on prétend que Mme de Polignac a été chargée par le lord Gordon. Cet audacieux et constant détracteur de la France s'est rendu le protecteur du comte de la Motte et a collectionné et signé page pour page le mémoire de ce dernier .
La veille du départ de Mme de Polignac, il l'a priée de sa charger d'un paquet adressé au baron de Breteuil. Cette dale, à peine arrivée à Paris, un domestique se présente chez elle de la part du ministre pour demander un paquet que le lord Gordon lui a remis : on le délivre.
Deux heures après, Mme de Polignac reçoit un exemplaire de " Mémoires " du sieur de la Motte avec une lettre de remerciement pour la complaisance qu'elle a eue de favoriser son introduction en France.
...................... " Sin non e vero, e ben trovato ! "
Quoiqu'il en soit, une personne dernièrement arrivée de Londres, affirme avoir vu le comte de la Motte et sa femme jouissant d'une bonne santé .
Peut-on avoir, à ce point, grugé Mme de Polignac et le baron de Breteuil ?
Toujours est-il qu'en août, on parle toujours du libelle de lord Gordon. Il y a des personnes très curieuses qui ont donné dix louis pour le lire : il existe donc ! On croyait que Mme de Polignac s'était assurée que ces écrits ne paraîtraient pas. Aujourd'hui, l'abbé de Vermond est allé à Londres et l'on attribue encore le même objet à son voyage .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Cet épisode, digne d’un livre d’Alexandre Dumas, est très intriguant.Mme de Sabran a écrit:
Donc, Breteuil ne pouvait en aucun cas tremper dans l'organisation de l'évasion de la Motte !
Personnellement, je ne parviens pas à donner du crédit à toutes les rumeurs « romanesques » qui circulent autour de cette évasion : Breteuil, la princesse de Lamballe, Orléans et les franc-macs etc.
Il me paraît plus vraisemblable de considérer que les La Motte, et en particulier le mari, ont fréquenté toutes les « racailles » et escrocs du temps, bénéficiant de nombreuses complicités, y compris au sein même de la police dont le comte a été (aussi), et pendant longtemps, l’une des mouches. Et l’on sait, qu’à l’époque, les frontières étaient très minces entre le monde policier et celui des truands, espions, maîtres chanteurs etc.
Il n’y a qu’à voir comment le comte de La Motte est rentré en France, en 1789, sans être nullement inquiété.
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
5.Le baron de Breteuil était un grand ami du père d'Axel de Fersen et d'Axel lui-même. Pourquoi aurait-il arrangé la fuite de La Motte, et pour quel prix?
Lacour Gayet (l'un des biographes autorisés de Calonne) indique que Latour avait obtenu des La Motte qu'ils détruiraient toutes les pièces compromettantes en leur possession, qu'ils ne publierait pas le mémoire annoncé qu' ils "garderaient un silence éternel" et qu'ils se retireraient même en Amérique si on leur faisait toucher l'indemnité qu'ils avaient réclamée au baron de Breteuil. Lacour Gayet ajoute, je le cite: "on avait beaucoup dit qu'au début de 1787 le ministre de la Maison du Roi était, lui aussi entré en contact avec La Motte, toujours en vue de mettre la main sur la prétendue correspondance entre la reine et le cardinal. Les milieux bien informés de Versailles ajoutaient même que l'évasion de Mme de la Motte et un versement de 4000 louis, effectué par la duchesse de Polignac sous le couvert d'une cure à Bath, auraient été les conditions du marché. Marché de dupe, d'ailleurs car, en contre partie, Breteuil n'aurait obtenu que la livraison d'un libelle, auquel bien entendu n'était joint aucune lettre "
Le seul fait concret allant dans le sens de cette thèse est la coincidence étonnante qui existe entre le déplacement inhabituel de la duchesse de Polignac et la libération de Mme de la Motte. Néanmoins, l'hypothèse d'une intervention de Breteuil afin de récupérer des documents dont les témoins avaient fait état lors du procès afin qu'ils ne puissent pas être diffusés, n'est pas, à mon avis, complètement à rejeter. En effet, les historiens ont fait remarquer que durant le procès Breteuil avait tout fait pour faire en sorte que les complices des La Motte ne puissent être entendus car leurs auditions aurait pu conforter la thèse selon laquelle le cardinal avait été le dupe des escrocs ce qui l'innocentait du moins relativement. C'est bien d'ailleurs, il me semble ce qui se passa puisque, si je ne me trompe pas, il fut acquitté par le tribunal. On peut donc penser qu'en 1787, et bien que l'affaire fut close, il ait cherché à empêcher la diffusion de documents qui relançeraient dans le public des spéculations sur le rôle de la reine. D'où cette éventuelle tentative.
N'oublions pas que Breteuil, diplomate et ancien membre du Secret du roi Louis XV, n'hésitait pas à utiliser des méthodes peu orthodoxes lorsqu'il les pensaient nécessaires. Ce faisant, toutefois, s'il l'a effectivement mise en oeuvre, il empiétait sur le domaine de Vergennes qui a déployé de grands efforts tout au long de sa carrière de ministre pour surveiller et poursuivre les libellistes opérant à partir de l'étranger. Ainsi, selon Munro Price, l'historien anglais, en avril 1786, et peu avant que le jugement ne soit prononcé, La Motte le mari, ayant été repéré en Angleterre par un informateur du comte d'Adhémar, l'ambassadeur en poste, un projet d'enlèvement fut proposé à Vergennes qui l'aurait présenté au roi et aurait obtenu sa permission (Vergennes à Adhémar du 4 avril 1786) pour le faire. Mais l'affaire ne fut finalement pas jouée car trop risquée pour les opérateurs et même pour Vergennes. En effet, l'ambassade donc lui même aurait pu être impliqué dans l'enlèvement d'un quidam sur le sol anglais si le complot avait été découvert. Tout ceci, pour dire que les ministres de l'époque n'hésitaient pas à recourir à des méthodes de voyous lorsqu'ils le jugeaint utiles. Alors, pourquoi Breteuil n'aurait-il pas cherché à traiter avec les La Motte si la réputation de la reine était en jeu?
Nota : Mme Lever ( L'affaire du collier) nuance le rôle de Vergennes dans cette dernière affaire, mais ce sont là des querelles d'historiens.
Roi cavalerie
Lacour Gayet (l'un des biographes autorisés de Calonne) indique que Latour avait obtenu des La Motte qu'ils détruiraient toutes les pièces compromettantes en leur possession, qu'ils ne publierait pas le mémoire annoncé qu' ils "garderaient un silence éternel" et qu'ils se retireraient même en Amérique si on leur faisait toucher l'indemnité qu'ils avaient réclamée au baron de Breteuil. Lacour Gayet ajoute, je le cite: "on avait beaucoup dit qu'au début de 1787 le ministre de la Maison du Roi était, lui aussi entré en contact avec La Motte, toujours en vue de mettre la main sur la prétendue correspondance entre la reine et le cardinal. Les milieux bien informés de Versailles ajoutaient même que l'évasion de Mme de la Motte et un versement de 4000 louis, effectué par la duchesse de Polignac sous le couvert d'une cure à Bath, auraient été les conditions du marché. Marché de dupe, d'ailleurs car, en contre partie, Breteuil n'aurait obtenu que la livraison d'un libelle, auquel bien entendu n'était joint aucune lettre "
Le seul fait concret allant dans le sens de cette thèse est la coincidence étonnante qui existe entre le déplacement inhabituel de la duchesse de Polignac et la libération de Mme de la Motte. Néanmoins, l'hypothèse d'une intervention de Breteuil afin de récupérer des documents dont les témoins avaient fait état lors du procès afin qu'ils ne puissent pas être diffusés, n'est pas, à mon avis, complètement à rejeter. En effet, les historiens ont fait remarquer que durant le procès Breteuil avait tout fait pour faire en sorte que les complices des La Motte ne puissent être entendus car leurs auditions aurait pu conforter la thèse selon laquelle le cardinal avait été le dupe des escrocs ce qui l'innocentait du moins relativement. C'est bien d'ailleurs, il me semble ce qui se passa puisque, si je ne me trompe pas, il fut acquitté par le tribunal. On peut donc penser qu'en 1787, et bien que l'affaire fut close, il ait cherché à empêcher la diffusion de documents qui relançeraient dans le public des spéculations sur le rôle de la reine. D'où cette éventuelle tentative.
N'oublions pas que Breteuil, diplomate et ancien membre du Secret du roi Louis XV, n'hésitait pas à utiliser des méthodes peu orthodoxes lorsqu'il les pensaient nécessaires. Ce faisant, toutefois, s'il l'a effectivement mise en oeuvre, il empiétait sur le domaine de Vergennes qui a déployé de grands efforts tout au long de sa carrière de ministre pour surveiller et poursuivre les libellistes opérant à partir de l'étranger. Ainsi, selon Munro Price, l'historien anglais, en avril 1786, et peu avant que le jugement ne soit prononcé, La Motte le mari, ayant été repéré en Angleterre par un informateur du comte d'Adhémar, l'ambassadeur en poste, un projet d'enlèvement fut proposé à Vergennes qui l'aurait présenté au roi et aurait obtenu sa permission (Vergennes à Adhémar du 4 avril 1786) pour le faire. Mais l'affaire ne fut finalement pas jouée car trop risquée pour les opérateurs et même pour Vergennes. En effet, l'ambassade donc lui même aurait pu être impliqué dans l'enlèvement d'un quidam sur le sol anglais si le complot avait été découvert. Tout ceci, pour dire que les ministres de l'époque n'hésitaient pas à recourir à des méthodes de voyous lorsqu'ils le jugeaint utiles. Alors, pourquoi Breteuil n'aurait-il pas cherché à traiter avec les La Motte si la réputation de la reine était en jeu?
Nota : Mme Lever ( L'affaire du collier) nuance le rôle de Vergennes dans cette dernière affaire, mais ce sont là des querelles d'historiens.
Roi cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Pourvu que je trouve le temps de lire au moins les cinq dernières pages de ce passionnant sujet aujourd'hui ! àè-è\':
Invité- Invité
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Outremanche a dit:
4.Les courriers de Calonne et ses intermédiaires sont les amis et intimes de Marie-Antoinette et de Mme de Polignac, et ils savaient tout sur la vie privée de la reine et surtout sa relation avec Fersen.
5.Le baron de Breteuil était un grand ami du père d'Axel de Fersen et d'Axel lui-même.
Selon Munro Price, Axel de Fersen fut l'un des grands amis suédois du baron de Breteuil qui l'avait aidé à prendre pied à Versailles et le considérait presque comme un ami de la famille. La fille du baron avait le même âge qu'Axel et ils s'appelaient l'un l'autre 'frère' et 'soeur'. Il a même été question d'un mariage entre eux. A partir du début des années 80, cet historien anglais affirme même que Breteuil fut à la fois le protecteur et l'ami de Fersen tout en étant l'un des confidents de la reine qui, quelques fois même a été jusqu'à l'appeler 'Papa Breteuil'. Il estime donc que s'il y en a bien un qui a connu le secret des relations de Fersen avec la reine, c'est bien lui.
Mais, il faut également savoir que Breteuil était lié à la maison d'Orléans par son oncle, l'abbé de Breteuil, qui avait, si je ne me trompes pas, été chancelier, garde des sceaux et intendant des domaines du précédent duc d'Orléans. Ce lien aura son importance dans l'achat de Saint Cloud et ultérieurement dans les tractations que le baron de Breteuil a tenté de mener avec le duc d'Orléans dans le court espace de temps qui a séparé sa nomination comme principal ministre le 11 juillet et son départ en émigration.
Lorsqu'Outremanche évoque les courriers de Calonne et ses intermédiaires, je pense qu'elle veut parler du duc de Dorset et de la duchesse de Polignac. Il me semble effectivement possible que le duc de Dorset, "trainant ses guêtres" journellement à Versailles lorsqu'il était en France, ait eu vent de cette liaison. Si cela est le cas, il en aura peut être parlé à la duchesse de Devonshire.
Quant à la duchesse de Polignac, ayant été au moins jusqu'en 1783, la confidente intime de la reine, il est vraisemblable qu'elle ait reçu de son amie des confidences sur son inclination pour le suédois. En tous les cas, amie très sûre, comme la définissait Bombelles, elle emportera, à ma connaissance (je vous rassure qui est bien modeste), ce secret dans sa tombe.
Pour ma part, je ne suis pas certain que beaucoup d'autres personnes aient été au courant de cette liaison, mais alors là, je ne m'avancerai pas car je ne connais pas assez le dossier.
4.Les courriers de Calonne et ses intermédiaires sont les amis et intimes de Marie-Antoinette et de Mme de Polignac, et ils savaient tout sur la vie privée de la reine et surtout sa relation avec Fersen.
5.Le baron de Breteuil était un grand ami du père d'Axel de Fersen et d'Axel lui-même.
Selon Munro Price, Axel de Fersen fut l'un des grands amis suédois du baron de Breteuil qui l'avait aidé à prendre pied à Versailles et le considérait presque comme un ami de la famille. La fille du baron avait le même âge qu'Axel et ils s'appelaient l'un l'autre 'frère' et 'soeur'. Il a même été question d'un mariage entre eux. A partir du début des années 80, cet historien anglais affirme même que Breteuil fut à la fois le protecteur et l'ami de Fersen tout en étant l'un des confidents de la reine qui, quelques fois même a été jusqu'à l'appeler 'Papa Breteuil'. Il estime donc que s'il y en a bien un qui a connu le secret des relations de Fersen avec la reine, c'est bien lui.
Mais, il faut également savoir que Breteuil était lié à la maison d'Orléans par son oncle, l'abbé de Breteuil, qui avait, si je ne me trompes pas, été chancelier, garde des sceaux et intendant des domaines du précédent duc d'Orléans. Ce lien aura son importance dans l'achat de Saint Cloud et ultérieurement dans les tractations que le baron de Breteuil a tenté de mener avec le duc d'Orléans dans le court espace de temps qui a séparé sa nomination comme principal ministre le 11 juillet et son départ en émigration.
Lorsqu'Outremanche évoque les courriers de Calonne et ses intermédiaires, je pense qu'elle veut parler du duc de Dorset et de la duchesse de Polignac. Il me semble effectivement possible que le duc de Dorset, "trainant ses guêtres" journellement à Versailles lorsqu'il était en France, ait eu vent de cette liaison. Si cela est le cas, il en aura peut être parlé à la duchesse de Devonshire.
Quant à la duchesse de Polignac, ayant été au moins jusqu'en 1783, la confidente intime de la reine, il est vraisemblable qu'elle ait reçu de son amie des confidences sur son inclination pour le suédois. En tous les cas, amie très sûre, comme la définissait Bombelles, elle emportera, à ma connaissance (je vous rassure qui est bien modeste), ce secret dans sa tombe.
Pour ma part, je ne suis pas certain que beaucoup d'autres personnes aient été au courant de cette liaison, mais alors là, je ne m'avancerai pas car je ne connais pas assez le dossier.
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Mme de Sabran a écrit:
Calonne to Madame de Polignac
[...]
Vous ne m'avez jamais rien dit des cinq lettres originales que les la Motte ont conservées et dont le public aurait déjà connaissance sans les mesures que j'ai prises pour l'empêcher. Cette conduite de ma part et dans les circonstances où je me trouve devrait, il me semble, paraître généreuse, honnête et même touchante. Si on la juge autrement, je ne me repentirais pas d'avoir bien fait, mais je ne m'en mêlerai plus en aucune sorte. J'ai eu crainte que, si je m'adressais à vous, la reine ne crût que vous m'aviez confié ce que vous ne m'aviez jamais laissé même entrevoir, et ce que vous ne deviez pas me dire. J'ai cru qu'elle trouverait mieux que je la laisse elle seule maîtresse absolue de son secret.
Et ça maintenant! Qu'est-ce que ça signifie...?
Le fait de ne pas avoir les réponses à ces lettres rend plus difficile à mes yeux de ne pas avoir l'impression que Calonne s'obstine et harcèle Mme de Polignac avec ces histoires...
Merci Mme de Sabran pour les précisions, il n'y a donc que les Mémoires Secrets et la rumeur qui alimentent la thèse de la rançon donnée en échange des lettres, écrits ou autres mémoires délirants.
Je remarque que dans la dernière lettre, Calonne avance le chiffre de 10000 livres, qu'il se propose d'avancer, même d'offrir (!!) pour la réputation de la Reine! Il le fait d'une manière qui semble exclure un précédent dont Mme de Polignac aurait eu vent. Est-ce que cela ne vient pas à l'encontre de l'hypothèse selon laquelle elle aurait été l'année précédente régler cette affaire? Ou alors elle s'y est mal prise (oui elle est rentrée en catastrophe mais si c'était le but du voyage elle y avait tout de même passé déjà deux mois...)
Si d'aventure...- Messages : 38
Date d'inscription : 30/07/2014
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Je n'en suis pour l'instant qu'à la page trois de ce sujet et ma question aura peut-être l'air d'être complètement hors sujet. 40544810
Mais une idée me vient à la lecture du récapitulatif https://marie-antoinette.forumactif.org/t1316p30-lettres-de-calonne-a-la-duchesse-de-polignac ci-joint que nous propose Roi-cavalerie tiré de Lacour Gayet (que je n'ai jamais lu). Au passage : un grand merci !!! C'est extraordinaire !!! :n,,;::::!!!:
Nous savons que lors d'une autre lettre beaucoup plus tardive (1792 si je ne m'abuse), madame de Polignac exprime à Calonne (ou parle de lui, je ne sais plus...) à quel point elle déteste Breteuil, au point de l'accuser de ne plus dormir de la nuit à cause de lui ou quelque chose comme ça d'après mes souvenirs. Quand on sait à quel point sa santé est fragile... àè-è\':
Nous savons qu'ils furent longtemps proches au point d'envisager de marier mademoiselle de Matignon, petite-fille de Breteuil à Armand de Polignac, étant une très riche héritière de surcroît. Les fiançailles capotent car les Polignac et les Breteuil ne se mettent pas d'accord sur l'âge de la future mariée, les futurs beaux-parents voulant l'avoir auprès d'eux dès ses douze-treize ans afin de l'éduquer à leur manière et Breteuil préférant que sa petite-fille ait au moins atteint ses seize ans.
Nous avons ces infos par le journal de Bombelles, très proche de Breteuil dont il est le disciple politique mais aussi assez lié aux Polignac chez qui il est toujours très bien reçu.
Mais si le problème entre eux était bien plus grave que des fiançailles ? Si Bombelles ne savait pas tout ? Ou ne veut pas tout écrire... Car il se retrouve également coincé par sa femme et sa belle-mère fidèles des Rohan... En bref, et si la rupture avait pour origine l'affaire du collier ? Quel que soit le rôle joué par chacun. J'espère que la suite de ma lecture très en retard sur ce sujet m'apprendra plus.
Il faudrait peut-être vérifier dans le Journal de Bombelles si les dates correspondent plus ou moins.
Mais une idée me vient à la lecture du récapitulatif https://marie-antoinette.forumactif.org/t1316p30-lettres-de-calonne-a-la-duchesse-de-polignac ci-joint que nous propose Roi-cavalerie tiré de Lacour Gayet (que je n'ai jamais lu). Au passage : un grand merci !!! C'est extraordinaire !!! :n,,;::::!!!:
Nous savons que lors d'une autre lettre beaucoup plus tardive (1792 si je ne m'abuse), madame de Polignac exprime à Calonne (ou parle de lui, je ne sais plus...) à quel point elle déteste Breteuil, au point de l'accuser de ne plus dormir de la nuit à cause de lui ou quelque chose comme ça d'après mes souvenirs. Quand on sait à quel point sa santé est fragile... àè-è\':
Nous savons qu'ils furent longtemps proches au point d'envisager de marier mademoiselle de Matignon, petite-fille de Breteuil à Armand de Polignac, étant une très riche héritière de surcroît. Les fiançailles capotent car les Polignac et les Breteuil ne se mettent pas d'accord sur l'âge de la future mariée, les futurs beaux-parents voulant l'avoir auprès d'eux dès ses douze-treize ans afin de l'éduquer à leur manière et Breteuil préférant que sa petite-fille ait au moins atteint ses seize ans.
Nous avons ces infos par le journal de Bombelles, très proche de Breteuil dont il est le disciple politique mais aussi assez lié aux Polignac chez qui il est toujours très bien reçu.
Mais si le problème entre eux était bien plus grave que des fiançailles ? Si Bombelles ne savait pas tout ? Ou ne veut pas tout écrire... Car il se retrouve également coincé par sa femme et sa belle-mère fidèles des Rohan... En bref, et si la rupture avait pour origine l'affaire du collier ? Quel que soit le rôle joué par chacun. J'espère que la suite de ma lecture très en retard sur ce sujet m'apprendra plus.
Il faudrait peut-être vérifier dans le Journal de Bombelles si les dates correspondent plus ou moins.
Invité- Invité
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Tout à fait d'accord avec vous Si d'aventure...
Effectivement, il semble bien que Calonne s'obstine à vouloir obtenir des réponses de Mme de Polignac ou même comme on le voit dans la lettre du 8 juin vouloir carrément lui faire donner son avis sur la manoeuvre qu'il s'apprête à faire en achetant le silence des La Motte avec une rente de 10000 livres.
Nota: La lettre à laquelle vous faites référence dans laquelle Calonne évoque 5 lettres originales que les La Motte ont conservées ne date pas du printemps 1788 comme cela est écrit mais de la deuxième quinzaine de Janvier ou de la première quinzaine de février car le retour à Paris de Mme de Chabanne dont il parle comme un évènement qui vient d'avoir lieu s'est effectué sans doute durant cette période. Il est en effet signalé dans le Journal Politique ou Gazette des Gazettes de la seconde quinzaine février 1788. Calonne à ce moment ne sait pas qu'ils affirment détenir 29 lettres.Il l'apprendra lors de son entrevue du 10 mai 1788 avec l'intermédiaire Serre de Latour.
Effectivement, il semble bien que Calonne s'obstine à vouloir obtenir des réponses de Mme de Polignac ou même comme on le voit dans la lettre du 8 juin vouloir carrément lui faire donner son avis sur la manoeuvre qu'il s'apprête à faire en achetant le silence des La Motte avec une rente de 10000 livres.
Nota: La lettre à laquelle vous faites référence dans laquelle Calonne évoque 5 lettres originales que les La Motte ont conservées ne date pas du printemps 1788 comme cela est écrit mais de la deuxième quinzaine de Janvier ou de la première quinzaine de février car le retour à Paris de Mme de Chabanne dont il parle comme un évènement qui vient d'avoir lieu s'est effectué sans doute durant cette période. Il est en effet signalé dans le Journal Politique ou Gazette des Gazettes de la seconde quinzaine février 1788. Calonne à ce moment ne sait pas qu'ils affirment détenir 29 lettres.Il l'apprendra lors de son entrevue du 10 mai 1788 avec l'intermédiaire Serre de Latour.
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Mme de Sabran a écrit:
Du reste, je sursaute aussi en lisant :
Quant à moi, lorsqu'au dernier moment je serais obligé de signer l'acte et de me faire connaître, les La M…. trouveront sans doute étrange que je fasse ce sacrifice gratuitement pour empêcher la publication de leur mémoire. Mais tout ce qu'ils en pourront conclure, et que je leur laisserai penser, c'est que je le fais par une suite de mon attachement pour vous, qui y seriez compromise, ou peut-être dans l'espérance que quelque jour je pourrais m'en faire un mérite .
Allons bon !
En quoi est-ce que Mme de Polignac pourrait être compromise, le savez-vous ?
.
Calonne peut certainement craindre à juste titre que madame de Polignac soit dépeinte sous les couleurs les plus noires dans les écrits que se propose de publier la La Motte. Les libelles, caricatures et pamphlets du temps ne l'épargnent guère... Bref, encore plus que sa fidélité à la reine, à la monarchie, c'est son amitié envers madame de Polignac qui le pousse à ces tractations envers ces personnes ignobles.
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Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
La nuit, la neige a écrit:
Mais l’on peut d’ores et déjà supposer aussi qu’ils ne l’étaient pas (originaux) ; surtout si l’on considère leur provenance !
Enfin, je veux bien imaginer des « pertes » ou vols de courrier (encore que Marie-Antoinette auraient bien mal choisi ses émissaires !), mais supposer que ces papiers soient tombés, qui plus est, dans les mains des La Motte ou celle de Calonne me laisse très dubitatif...
C'est ce que je pense aussi. Ce ne serait vraiment pas de chance ! :
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Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
De toute façon, si madame de Polignac quitte son poste de gouvernante, laisse les enfants royaux, dont une mourante ou tout juste décédée, c'est qu'elle a l'accord du roi. Donc il en connaît la raison.
Par conséquent, elle ne peut se rendre en Angleterre pour récupérer des lettres compromettantes entre Marie-Antoinette et Fersen. C'est le roi qui l'envoie en mission. Pas la reine.
Par conséquent, elle ne peut se rendre en Angleterre pour récupérer des lettres compromettantes entre Marie-Antoinette et Fersen. C'est le roi qui l'envoie en mission. Pas la reine.
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Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Mme de Sabran a écrit:La nuit, la neige a écrit:
Comme le souligne Majesté, je suis étonné que la duchesse de Polignac se soit rendue en Angleterre au moment où la petite Madame Sophie s’éteint (si j’ai bien suivi la chronologie àè-è\': ).
Connaît-on les circonstance de la mort de la petite Sophie ?
Ce que nous disent les mémoires de la comtesse Diane, c'est que Mme de Polignac était en Angleterre depuis deux mois ( !!! ) ( c'est énorme ! ) quand elle rentre sur les chapeaux de roues en apprenant le décès de la petite princesse .
L'enfant était-elle malade ?
Elle peut avoir été la victime de ce que l'on appelle la mort du nourrisson, auquel cas la veille encore elle devait se porter comme un charme .
.
Non, la mort subite du nourrisson concerne les moins de trois mois. Et Marie-Antoinette précise que la petite ne s'était jamais vraiment développée. A la princesse de Hesse : "J'ai été bien sensible de la part que vous avez prise à la perte de ma fille cadette.J'en ai été très affligée. Malheureusement, presque depuis sa naissance, je m'y attendais, cette enfant n'ayant jamais profité ni avancé pour son âge."Par conséquent, que ce soit Marie-Antoinette, Louis XVI ou madame de Polignac, aucun des trois ne pouvaient ignorer qu'il y avait un risque que la petite pouvait rendre l'âme à tout moment.
Pour le dauphin, déjà mal au point, elle n'en avait plus la charge. C'était son gouverneur le duc d'Harcourt qui en était responsable.
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Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
En réponse à la question de Reinette:
La lettre à laquelle vous faites allusion, ma chère Reinette, écrite à Calonne par Mme de Polignac le 1er Mars 1792, évoque le dernier coup du baron de Breteuil ( ce diable de baron comme elle le désigne). Dans celle-ci, elle fait manifestement allusion à Breteuil lorsqu’elle écrit “ ce vilain baron” dont le dernier avatar semble lui avoir causé une insomnie. Pour éclairer le contexte de cette lettre, je m'étais amusé à rechercher ce qui pouvait l’avoir entrainé à faire cette remarque. La plupart des ouvrages traitant de l’émigration et notamment celui de Monro Price ainsi que la biographie de Calonne par Lacour-Gayet considèrent comme un fait marquant, dans l’aggravation des divisions qui existèrent au sein de l’émigration, l’envoi, au début de l’année 1792, par le baron de Breteuil du marquis de Bombelles à Moscou afin de tenter d’engager l’impératrice dans une aide plus concrète à Louis XVI. Les faits sont les suivants:
Breteuil avait reçu du Roi en novembre 1790 une lettre lui donnant des pleins pouvoirs pour négocier en son nom avec les différentes cours européennes. Cette initiative avait été défavorablement accueillie par le comte d’Artois qui estimait qu’ils auraient du lui revenir. S’en était suivi, un net refroidissement avec le marquis de Bombelles, pris entre deux feux car chargé d’une double mission auprès de l’Empereur à la fois par le comte d’Artois et, également par le baron de Breteuil au nom du Roi. Artois avait appris cette double allégeance par l’intermédiaire de Calonne, heureux de pouvoir ainsi tailler des croupières au baron avec lequel il ne s’entendait pas ( c'est ce que j'appelle l'incident de Vicenza en Italie).
Suite à la tentative d’évasion du Roi le 20 juin 1791, le comte de Provence avait réussi à s’échapper de France et était venu rejoindre son frère à Coblence, aggravant les dissensions déjà existantes entre les deux camps. En effet, s’estimant désormais investi de la mission de représenter le Roi , il demanda au baron de Breteuil, début juillet, de considérer les pouvoirs qu’il détenait du Roi comme obsolètes ( le baron de Breteuil alors installé à Soleure en Suisse avait été chargé par Marie Antoinette d'assurer la diplomatie secrète du roi auprès des différentes puissances européennes). Après de nombreuses tergiversations qui jetèrent la confusion dans le camp des émigrés et amenèrent les Princes à publier une lettre dans laquelle ils mettaient en doute la liberté du Roi et appelaient à ne plus considérer ses déclarations comme fiables. Face à cette prise de position pour le moins imprudente, le Roi confirma son appui à Breteuil comme seul représentant dans les négociations visant à lui fournir une aide de la part des autres puissances.
Fort de cette confiance renouvelée, Breteuil qui avait senti la frilosité de l’Autriche dans le projet de Congrès armé, se tourna vers la Suède et la Russie pour tenter d’obtenir une aide financière et militaire de leur part et de contenir les initiatives des frères du Roi considérées par lui comme dangereuses. Il s’était chargé lui même des négociations avec le roi Gustave III de Suède qui le tenait en amitié. Ces efforts dans ce sens échouèrent en raison de l’assassinat du roi de Suède par sa noblesse. Le Roi, de son côté, conscient du danger crée par cette division entre ses frères et Breteuil, demanda, en novembre 1791, au maréchal de Castries d’essayer de trouver un terrain d’entente entre eux mais cette manœuvre fit long feu devant la fermeté de Breteuil qui souhaitait que rien ne fusse initié sans que cela n’ait été étroitement coordonné avec lui et surtout par ce que, concomitamment , Provence et Artois, apprirent début février l’arrivée à Moscou d’un envoyé de Breteuil, le marquis de Bombelles, chargé de négocier avec Catherine II. L’affaire fut très mal prise par les Princes qui entretenaient déjà un représentant à Moscou en la personne du comte Esterhazy et étaient ainsi mis devant le fait accompli. Par ailleurs, le choix de Breteuil, fut interprété comme une provocation calculée de la part du baron en raison du précédent de Vicenza. Pour bien juger du sentiment de trahison qui en résulta, il n’ait qu’à relire la lettre qu’Artois écrivit à sa soeur, Elisabeth, restée auprès du Roi. “Nous avisons notre illustre protectrice [Catherine II] de ne pas ajouter fois à ce que M de Bombelles dira... C’est le moment où nous sacrifions opinion et amour propre pour céder aux désirs du Roi [ tentative de réconciliation ci-dessus] et de la Reine, qu’on envoie M de Bombelles à notre insu, et où, en Russie! La juste douleur que nous éprouvons ne fera que redoubler le dévouement sans borne et la vraie tendresse que nous portons à nos malheureux parents. Mais nous vouons une haine éternelle au monstre qui n’a jamais cessé de nous tromper et le Roi et nous; et nous déclarons avec une respectueuse fermeté que jamais nous n’aurons aucun communication quelconque avec un homme aussi vil et aussi infâme.”
Ainsi, en deux étapes (Vicenza et Moscou), la messe était dite et les communications rompues entre les deux partis au détriment de leur cause commune! L’intervention de Breteuil en Russie que Calonne considérait comme une chasse gardée en raison de l’accueil que la cause de Princes avait reçu de Catherine II mais aussi par ce qu’il s’était rendu compte, comme Breteuil, que l’aide autrichienne tardait à se manifester, avait provoqué cette rupture.
Pour en revenir notre objet c’est-à-dire à la lettre de la duchesse, écrite début mars, il m’apparaît vraisemblable qu’elle fasse allusion à ce grave incident lorsqu’elle évoqua le “vilain baron”. Cet incident eut un impact émotionnel très important dans le milieu des émigrés attachés aux Princes.
Toutefois il s'agit d'une interprétation personnelle qui peut être entachée d'erreur.
Serviteur et amitiés .
Roi-cavalerie
La lettre à laquelle vous faites allusion, ma chère Reinette, écrite à Calonne par Mme de Polignac le 1er Mars 1792, évoque le dernier coup du baron de Breteuil ( ce diable de baron comme elle le désigne). Dans celle-ci, elle fait manifestement allusion à Breteuil lorsqu’elle écrit “ ce vilain baron” dont le dernier avatar semble lui avoir causé une insomnie. Pour éclairer le contexte de cette lettre, je m'étais amusé à rechercher ce qui pouvait l’avoir entrainé à faire cette remarque. La plupart des ouvrages traitant de l’émigration et notamment celui de Monro Price ainsi que la biographie de Calonne par Lacour-Gayet considèrent comme un fait marquant, dans l’aggravation des divisions qui existèrent au sein de l’émigration, l’envoi, au début de l’année 1792, par le baron de Breteuil du marquis de Bombelles à Moscou afin de tenter d’engager l’impératrice dans une aide plus concrète à Louis XVI. Les faits sont les suivants:
Breteuil avait reçu du Roi en novembre 1790 une lettre lui donnant des pleins pouvoirs pour négocier en son nom avec les différentes cours européennes. Cette initiative avait été défavorablement accueillie par le comte d’Artois qui estimait qu’ils auraient du lui revenir. S’en était suivi, un net refroidissement avec le marquis de Bombelles, pris entre deux feux car chargé d’une double mission auprès de l’Empereur à la fois par le comte d’Artois et, également par le baron de Breteuil au nom du Roi. Artois avait appris cette double allégeance par l’intermédiaire de Calonne, heureux de pouvoir ainsi tailler des croupières au baron avec lequel il ne s’entendait pas ( c'est ce que j'appelle l'incident de Vicenza en Italie).
Suite à la tentative d’évasion du Roi le 20 juin 1791, le comte de Provence avait réussi à s’échapper de France et était venu rejoindre son frère à Coblence, aggravant les dissensions déjà existantes entre les deux camps. En effet, s’estimant désormais investi de la mission de représenter le Roi , il demanda au baron de Breteuil, début juillet, de considérer les pouvoirs qu’il détenait du Roi comme obsolètes ( le baron de Breteuil alors installé à Soleure en Suisse avait été chargé par Marie Antoinette d'assurer la diplomatie secrète du roi auprès des différentes puissances européennes). Après de nombreuses tergiversations qui jetèrent la confusion dans le camp des émigrés et amenèrent les Princes à publier une lettre dans laquelle ils mettaient en doute la liberté du Roi et appelaient à ne plus considérer ses déclarations comme fiables. Face à cette prise de position pour le moins imprudente, le Roi confirma son appui à Breteuil comme seul représentant dans les négociations visant à lui fournir une aide de la part des autres puissances.
Fort de cette confiance renouvelée, Breteuil qui avait senti la frilosité de l’Autriche dans le projet de Congrès armé, se tourna vers la Suède et la Russie pour tenter d’obtenir une aide financière et militaire de leur part et de contenir les initiatives des frères du Roi considérées par lui comme dangereuses. Il s’était chargé lui même des négociations avec le roi Gustave III de Suède qui le tenait en amitié. Ces efforts dans ce sens échouèrent en raison de l’assassinat du roi de Suède par sa noblesse. Le Roi, de son côté, conscient du danger crée par cette division entre ses frères et Breteuil, demanda, en novembre 1791, au maréchal de Castries d’essayer de trouver un terrain d’entente entre eux mais cette manœuvre fit long feu devant la fermeté de Breteuil qui souhaitait que rien ne fusse initié sans que cela n’ait été étroitement coordonné avec lui et surtout par ce que, concomitamment , Provence et Artois, apprirent début février l’arrivée à Moscou d’un envoyé de Breteuil, le marquis de Bombelles, chargé de négocier avec Catherine II. L’affaire fut très mal prise par les Princes qui entretenaient déjà un représentant à Moscou en la personne du comte Esterhazy et étaient ainsi mis devant le fait accompli. Par ailleurs, le choix de Breteuil, fut interprété comme une provocation calculée de la part du baron en raison du précédent de Vicenza. Pour bien juger du sentiment de trahison qui en résulta, il n’ait qu’à relire la lettre qu’Artois écrivit à sa soeur, Elisabeth, restée auprès du Roi. “Nous avisons notre illustre protectrice [Catherine II] de ne pas ajouter fois à ce que M de Bombelles dira... C’est le moment où nous sacrifions opinion et amour propre pour céder aux désirs du Roi [ tentative de réconciliation ci-dessus] et de la Reine, qu’on envoie M de Bombelles à notre insu, et où, en Russie! La juste douleur que nous éprouvons ne fera que redoubler le dévouement sans borne et la vraie tendresse que nous portons à nos malheureux parents. Mais nous vouons une haine éternelle au monstre qui n’a jamais cessé de nous tromper et le Roi et nous; et nous déclarons avec une respectueuse fermeté que jamais nous n’aurons aucun communication quelconque avec un homme aussi vil et aussi infâme.”
Ainsi, en deux étapes (Vicenza et Moscou), la messe était dite et les communications rompues entre les deux partis au détriment de leur cause commune! L’intervention de Breteuil en Russie que Calonne considérait comme une chasse gardée en raison de l’accueil que la cause de Princes avait reçu de Catherine II mais aussi par ce qu’il s’était rendu compte, comme Breteuil, que l’aide autrichienne tardait à se manifester, avait provoqué cette rupture.
Pour en revenir notre objet c’est-à-dire à la lettre de la duchesse, écrite début mars, il m’apparaît vraisemblable qu’elle fasse allusion à ce grave incident lorsqu’elle évoqua le “vilain baron”. Cet incident eut un impact émotionnel très important dans le milieu des émigrés attachés aux Princes.
Toutefois il s'agit d'une interprétation personnelle qui peut être entachée d'erreur.
Serviteur et amitiés .
Roi-cavalerie
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Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
outremanche a écrit:Mme de Sabran a écrit:
La mort du comte de la Motte trouve son explication dans le pamphlet du Voyage à découvert.
Ce " Voyage à découvert " est celui de M. de Polignac à Londres, où il est allé, prétend-on, pour acheter à M. de la Motte des libelles contre Marie-Antoinette. N'ayant pu le corrompre il l'a fait assassiner, ce qui paraît pour le moins exagéré, puisque le sieur de la Motte a, de longues années encore, continué à jouir d'une insolente et florissante santé .
( Hector Fleischmann : Madame de Polignac et la Cour galante de Marie-Antoinette )
boudoi29 boudoi29 boudoi29
Mais Jeanne de La Motte, n'était elle pas tombée à sa mort d'une fenêtre au troisième étage à Londres? Je ne me souviens plus des détails, mais croyez-moi, c'est presque impossible de tomber par une de ces fenêtres là par accident. Il doit exister des documents relatifs à cela dans nos archives. Je croyais que son mari est parti après pour l'Amérique et l'oubli, mais encore je ne suis pas certaine. Peut-être la 'mort' de Mme de La Motte n'était que pour la permettre de disparaître quand les agents des gouvernements français et anglais voulaient qu'elle quitte la scène.
J'ai également l'idée qu'ils habitaient tous (Calonne et les La Motte) pas loin de chez moi à Londres. Je pourrais y aller prendre les photos un jour.
J'avais lu à la Conciergerie un témoignage, à prendre certainement avec des princettes, que la La Motte aurait simuler son décès, aurait pris une nouvelle identité et serait finalement morte des années plus tard, avec je crois encore des aventures à travers l'Europe. Sans y croire formellement, cela me paraît tout à fait vraisemblable de sa part.
Evidemment, je ne peux croire que ce pauvre Jules aurait été capable de l'assassiner... àè-è\': Enfin devant une bête aussi nuisible... :\\\\\\\\:
Invité- Invité
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Je suis désolée de le prendre comme ça et j'espère que la suite où vous me prouverez le contraire, mais j'ai le regret de dire que pour moi Calonne fait du chantage à Marie-Antoinette à travers de madame de Polignac ! Le retour des honneurs ou alors menaces graves ! A propos de quel secret inavouable ? Fersen ? Autre chose ? En tout cas suffisamment pour que Marie-Antoinette semble préférer mettre son mari au courant.
J'espère me tromper ! àè-è\':
J'espère me tromper ! àè-è\':
Invité- Invité
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Mme de Sabran a écrit:Roi-cavalerie a écrit: Il se retourne donc vers la duchesse pour lui raconter ce qui s'est passé ( lettre du 27 janvier) et parle donc de lettres volées par Mme de la Motte. Puis le 10 mai 1788, Latour déclare à Calonne qu'il a bien vu les lettres échangées entre MA et Rohan qui avait été signalées dans les 2 lettre s de la Motte dont il était question dans ces courriers via Dorset. Elles sont au nombre de 29.
Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi ces faux pouvaient générer une telle angoisse à Calonne ???
Comment ne pouvait-on pas mépriser hautement les manigances et assertions glauques des la Motte ? ... surtout lorsque l'on est au-dessus de tout soupçon, comme Marie-Antoinette dans cette escroquerie crapuleuse. ( pléonasme ... boudoi29 )
Non, je ne me l'explique pas .
.
Oui, je trouve cela étrange. Mais peut-être ce qui pour nous est une évidence ne l'était pas pour des relativement proches de Marie-Antoinette ?
Invité- Invité
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
En réponse à la deuxième question de Reinette:
De mémoire, la rupture du projet de mariage entre le fils de Mme de Polignac et Mlle de Matignon, la petite fille du baron de Breteuil, date selon Bombelles et d'autres mémorialistes, de l'année 1785. Je ne pense pas que la mésentente entre la duchesse et Breteuil soit liée à l'affaire du Collier mais au projet de mariage raté. Toutefois, je crois avoir lu que la société de la Reine était plutôt opposée à l'attitude du baron de Breteuil dans le traitement de cette affaire. C'est notamment le cas de leur protégé Calonne.
De mémoire, la rupture du projet de mariage entre le fils de Mme de Polignac et Mlle de Matignon, la petite fille du baron de Breteuil, date selon Bombelles et d'autres mémorialistes, de l'année 1785. Je ne pense pas que la mésentente entre la duchesse et Breteuil soit liée à l'affaire du Collier mais au projet de mariage raté. Toutefois, je crois avoir lu que la société de la Reine était plutôt opposée à l'attitude du baron de Breteuil dans le traitement de cette affaire. C'est notamment le cas de leur protégé Calonne.
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
J'ai l'impression que madame de Polignac préfère ne pas encourager Calonne dans cette mission, qu'elle-même sait que c'est inutile, comme Eléonore le souligne, les paroles des La Motte, nous savons quoi en penser... Evidemment, c'est facile de penser cela puisque nous n'avons pas ses réponses.
Enfin avec ce passage, cela me paraît assez clair :
J'avais bien résolu, Madame la duchesse, de rester dans l'inaction qui m'était prescrite sur l'objet par rapport auquel j'avais cru devoir exposer ce que j'avais appris, et proposer ce que je pouvais faire; je m'étais pénétré du sentiment de mépris qu'on avait jugé être le seul que dussent exciter les menaces des L.M. et les écrits dont ils avaient annoncé la prochaine publication...
D'où je trouve un ton menaçant de sa part, ayant l'impression de ne pas être suffisamment pris au sérieux pour une affaire qu'il juge extrêmement importante. Mais a priori madame de Polignac (et nous pouvons donc penser le roi et la reine) ne pensent pas comme lui. : Du coup, il enrage !
Si madame de Polignac reste une simple intermédiaire, elle doit certainement souffrir de faire endurer une telle torture à Calonne. A-t-elle finalement réussi à prouver le danger clamé par Calonne ? D'où sa mission en Angleterre ?
Enfin avec ce passage, cela me paraît assez clair :
J'avais bien résolu, Madame la duchesse, de rester dans l'inaction qui m'était prescrite sur l'objet par rapport auquel j'avais cru devoir exposer ce que j'avais appris, et proposer ce que je pouvais faire; je m'étais pénétré du sentiment de mépris qu'on avait jugé être le seul que dussent exciter les menaces des L.M. et les écrits dont ils avaient annoncé la prochaine publication...
D'où je trouve un ton menaçant de sa part, ayant l'impression de ne pas être suffisamment pris au sérieux pour une affaire qu'il juge extrêmement importante. Mais a priori madame de Polignac (et nous pouvons donc penser le roi et la reine) ne pensent pas comme lui. : Du coup, il enrage !
Si madame de Polignac reste une simple intermédiaire, elle doit certainement souffrir de faire endurer une telle torture à Calonne. A-t-elle finalement réussi à prouver le danger clamé par Calonne ? D'où sa mission en Angleterre ?
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Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Mme de Sabran a écrit:
La Correspondance Secrète poursuit ( nous sommes toujours en été 1787 ) :
Voici l'histoire de la singulière commission dont on prétend que Mme de Polignac a été chargée par le lord Gordon. Cet audacieux et constant détracteur de la France s'est rendu le protecteur du comte de la Motte et a collectionné et signé page pour page le mémoire de ce dernier .
La veille du départ de Mme de Polignac, il l'a priée de sa charger d'un paquet adressé au baron de Breteuil. Cette dale, à peine arrivée à Paris, un domestique se présente chez elle de la part du ministre pour demander un paquet que le lord Gordon lui a remis : on le délivre.
Deux heures après, Mme de Polignac reçoit un exemplaire de " Mémoires " du sieur de la Motte avec une lettre de remerciement pour la complaisance qu'elle a eue de favoriser son introduction en France.
...................... " Sin non e vero, e ben trovato ! "
Quoiqu'il en soit, une personne dernièrement arrivée de Londres, affirme avoir vu le comte de la Motte et sa femme jouissant d'une bonne santé .
Peut-on avoir, à ce point, grugé Mme de Polignac et le baron de Breteuil ?
Toujours est-il qu'en août, on parle toujours du libelle de lord Gordon. Il y a des personnes très curieuses qui ont donné dix louis pour le lire : il existe donc ! On croyait que Mme de Polignac s'était assurée que ces écrits ne paraîtraient pas. Aujourd'hui, l'abbé de Vermond est allé à Londres et l'on attribue encore le même objet à son voyage .
.
Alors là tu m'en bouches un coin ! Car lady Gordon était certainement la pire ennemie de Georgiana ! En tout cas, Georgiana était bien au-dessus de ses basses intrigues mesquines. Lady Gordon rêvait d'être Georgiana auprès du parti tori. Evidemment, ce n'était pas possible ! :
Invité- Invité
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
En réponse au message de Reinette de 16h46 qui cite Mme de Sabran se demandant pour quelles raisons ces faux pouvaient générer une telle angoisse chez Calonne, voici la conclusion de Lacour Gayet à la fin de son châpitre sur l'affaire du collier:
" L'affaire fit long feu. Elle est plus instructive encore que l'escroquerie du Collier .Qu'un homme de la classe de Calonne se soit laissé prendre, à son tour,aux machinations des La Motte est, à priori, incomprehensible. Une seule explication mérite, croyons nous, d'être retenue. Il fallait que la reine eut vraiment une bien médiocre réputation pour qu'un ancien ministre n'ait pas absolument refusé de croire qu'elle ait pu échanger avec un cardinal une correspondance clandestine. Mais il fallait aussi que la séduction de Marie Antoinette fût irrésistible et son influence décisive, pour que Calonne, comme Rohan, se laissa aller à de telles extrêmités dans l'espoir de reconquérir ses faveurs"
" L'affaire fit long feu. Elle est plus instructive encore que l'escroquerie du Collier .Qu'un homme de la classe de Calonne se soit laissé prendre, à son tour,aux machinations des La Motte est, à priori, incomprehensible. Une seule explication mérite, croyons nous, d'être retenue. Il fallait que la reine eut vraiment une bien médiocre réputation pour qu'un ancien ministre n'ait pas absolument refusé de croire qu'elle ait pu échanger avec un cardinal une correspondance clandestine. Mais il fallait aussi que la séduction de Marie Antoinette fût irrésistible et son influence décisive, pour que Calonne, comme Rohan, se laissa aller à de telles extrêmités dans l'espoir de reconquérir ses faveurs"
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Merci pour cet éclairage. Je crois que c'est tout à fait ça. Ce qui est je trouve assez désespérant.
C'est pour cela que Calonne ne veut pas que le roi soit au courant. Alors que Marie-Antoinette sait qu'elle n'a rien à craindre vis-à-vis de son mari.
C'est pour cela que Calonne ne veut pas que le roi soit au courant. Alors que Marie-Antoinette sait qu'elle n'a rien à craindre vis-à-vis de son mari.
Invité- Invité
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