Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
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Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Roi-cavalerie a écrit:
Quand on sait la capacité qu'avait Jean Joseph de La Borde à intervenir sur les marchés financiers en France et à l'international, on se doute des difficultés auxquelles Calonne a du avoir à faire face.
Le " poison de l'agiotage " n'atteignit pas que les valeurs en Bourse. Grands seigneurs et financiers prirent une part active au mouvement: le duc d'Orléans au Palais Royal, le comte de Provence à Vaugirard, le duc de Choiseul autour de la rue Vivienne, l'Ordre de Malte dans le quartier du Temple, le banquier Laborde aux environs de la Chaussée d'Antin...
( Lacour-Gayet )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Majesté a écrit:Ca me fait penser à la Comtesse de Laborde que l'on suit dans la berline de la Nuit de Varennes, interprétée par Hanna Shygulla :
C'est aussi le nom de Sidonie , la lectrice de Marie-Antoinette dans les Adieux à la Reine...
Parce qu'il y a bien une madame Laborde auprès de Marie-Antoinette, je crois en effet lectrice, qui était l'épouse de l'autre Laborde, riche Fermier génral et surtout valet de chambre de Louis XV.
D'après Wikipédia, elle figure sur le portrait de Marie-Antoinette dans sa chambre.
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Effectivement, il ne s'agit pas du même La Borde. Celui dont vous parlez est Jean-Benjamin de La Borde ( 1734-1794) premier valet de chambre du roi Louis XV, receveur général des Finances et également fermier général. Il était le fils de Jean-François de La Borde ( 1691-1769), banquier et originaire de Bayonne.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
François-Louis-Jean-Joseph de Laborde qui était le fils de Jean-Joseph de Laborde et de Rosalie de Nettines, ce grand banquier, ami de Mercy-Argenteau dont on a parlé précédemment.
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Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Chers amis,
Comme je l'ai écrit quelques poste plus haut, dans ses Mémoires, le comte François Nicolas René Pérusse des Cars ( Mémoires du duc des Cars, colonel du régiment de dragons Artois, brigadier de cavalerie, premier maitre d'hôtel du Roi Plon Librairie 1890 ), nous livre une anecdote intéressante qui apporte de l'eau au moulin de Calonne lorsque celui-ci accuse le lobby autrichien entourant la reine d'avoir faussement fait courir le bruit d'une banqueroute du Trésor royal afin de décider le roi à le renvoyer. Quitte à radoter un peu, veuillez m'en excuser, je reviens sur ce passage que j'ai eu la curiosité de lire en le détaillant car il montre à l'évidence combien, se sachant conforté par la reine, était grande l'emprise et le sentiment d'impunité du lobby autrichien dans les affaires de la France puisque celui-ci n'hésitait pas à compromettre ainsi par une manoeuvre souterraine la relation de ce pays avec le propre frère du roi de Prusse.
En effet, quelques années avant sa mise à l'écart, c'est à dire dans le courant de l'année 1785, le prince Henri de Prusse, héritier de Frédéric II et très francophile, avait sollicité du banquier Laborde, le beau père de des Cars, un prêt de 400 000 livres pour lequel ce dernier s'était engagé à trouver les moyens de lui donner satisfaction d'ici quelques temps.
" J'avoue que, jusque là, je n'avais vu dans cette affaire que le prince et mon beau-père et que je n'avais pas encore pensé à deux amis de celui-ci ; lorsque la réflexion de la nuit le les rappela, ma confiance dans le succès éprouva une baisse de plus de cinquante pour cent.L'un de ses amis était le comte de Mercy, ambassadeur de l'Empereur, l'autre l'abbé de Vermont, lecteur de la Reine. Laborde n'avait rien de caché pour eux ; l'un et l'autre venaient régulièrement chez lui tous les matins. Ils sauront tout, me disais je ; or M de Mercy connait l'influence que le prince Henri vient d'exercer dans la décision du Roi au sujet de l'Escaut ; l'abbé est son confident auprès de la Reine ; garde qu'ils ne détournent Laborde de conclure l'affaire du prince car la Reine le déteste.
L'ambassadeur, selon son usage, ne manqua pas d'arriver vers les onze heures et l'abbé presque en même temps; de ma fenêtre je vis leurs deux voitures. M de La Borde n'eut rien de plus pressé que de leur raconter tout ce qui lui était arrivé la veille, ce que le prince Henri lui avait demandé et ce qu'il avait promis. Je ne fus pas longtemps à deviner ce qui s'était dit et passé entre eux car le jour même , sans m'en dire d'avantage, La Borde me reparlant du prince Henri, me dit « je crains qu'il ne faille bien du temps pour réussir selon ses désirs... et puis si nous avions avoir la guerre avec la Prusse et si..... "
Quelques mois après, en 1786, des Cars reçut une lettre du prince qui lui demandait où en était les démarches de son beau père concernant son prêt, lui faisant valoir qu'il était dans une situation extrêmement difficile. Emu par cette missive, et sachant le peu de désir de son beau-père à satisfaire le prince, le comte des Cars décida alors d'agir par lui même :
"Déjà convaincu que, par la crainte de M de Mercy et de l'abbé de Vermont, jamais mon beau-père n'oserait rien faire pour ce malheureux prince, je conçus le projet de lui faire rendre ce service par le Roi lui même et après avoir étudié mon thème sur ce sujet, je fus le lendemain matin voir M de Vergennes " qui se chargea d'obtenir rapidement l'accord du roi.
On comprend fort bien alors l'empressement de Vergennes qui avait pourtant la réputation d'être extrêmement prudent à rattraper l'affaire.
Ainsi, disposant de 3 sources ( Calonne, Bombelles et des Cars) qui nous décrivent un contexte tout à fait favorable à une action de ce type, il est donc tout à fait vraisemblable que les mêmes aient pu peser sur leur ami La Borde, particulièrement bien placé puisque son fils avait depuis 1777, la charge de Garde du Trésor royal, pour laisser courir des bruits alarmants sur la solvabilité du royaume afin de favoriser l'éloignement de Calonne et la nomination de leur poulain et de celui de la reine, l'archevêque de Toulouse.
Amitiés . Roi-cavalerie
Comme je l'ai écrit quelques poste plus haut, dans ses Mémoires, le comte François Nicolas René Pérusse des Cars ( Mémoires du duc des Cars, colonel du régiment de dragons Artois, brigadier de cavalerie, premier maitre d'hôtel du Roi Plon Librairie 1890 ), nous livre une anecdote intéressante qui apporte de l'eau au moulin de Calonne lorsque celui-ci accuse le lobby autrichien entourant la reine d'avoir faussement fait courir le bruit d'une banqueroute du Trésor royal afin de décider le roi à le renvoyer. Quitte à radoter un peu, veuillez m'en excuser, je reviens sur ce passage que j'ai eu la curiosité de lire en le détaillant car il montre à l'évidence combien, se sachant conforté par la reine, était grande l'emprise et le sentiment d'impunité du lobby autrichien dans les affaires de la France puisque celui-ci n'hésitait pas à compromettre ainsi par une manoeuvre souterraine la relation de ce pays avec le propre frère du roi de Prusse.
En effet, quelques années avant sa mise à l'écart, c'est à dire dans le courant de l'année 1785, le prince Henri de Prusse, héritier de Frédéric II et très francophile, avait sollicité du banquier Laborde, le beau père de des Cars, un prêt de 400 000 livres pour lequel ce dernier s'était engagé à trouver les moyens de lui donner satisfaction d'ici quelques temps.
" J'avoue que, jusque là, je n'avais vu dans cette affaire que le prince et mon beau-père et que je n'avais pas encore pensé à deux amis de celui-ci ; lorsque la réflexion de la nuit le les rappela, ma confiance dans le succès éprouva une baisse de plus de cinquante pour cent.L'un de ses amis était le comte de Mercy, ambassadeur de l'Empereur, l'autre l'abbé de Vermont, lecteur de la Reine. Laborde n'avait rien de caché pour eux ; l'un et l'autre venaient régulièrement chez lui tous les matins. Ils sauront tout, me disais je ; or M de Mercy connait l'influence que le prince Henri vient d'exercer dans la décision du Roi au sujet de l'Escaut ; l'abbé est son confident auprès de la Reine ; garde qu'ils ne détournent Laborde de conclure l'affaire du prince car la Reine le déteste.
L'ambassadeur, selon son usage, ne manqua pas d'arriver vers les onze heures et l'abbé presque en même temps; de ma fenêtre je vis leurs deux voitures. M de La Borde n'eut rien de plus pressé que de leur raconter tout ce qui lui était arrivé la veille, ce que le prince Henri lui avait demandé et ce qu'il avait promis. Je ne fus pas longtemps à deviner ce qui s'était dit et passé entre eux car le jour même , sans m'en dire d'avantage, La Borde me reparlant du prince Henri, me dit « je crains qu'il ne faille bien du temps pour réussir selon ses désirs... et puis si nous avions avoir la guerre avec la Prusse et si..... "
Quelques mois après, en 1786, des Cars reçut une lettre du prince qui lui demandait où en était les démarches de son beau père concernant son prêt, lui faisant valoir qu'il était dans une situation extrêmement difficile. Emu par cette missive, et sachant le peu de désir de son beau-père à satisfaire le prince, le comte des Cars décida alors d'agir par lui même :
"Déjà convaincu que, par la crainte de M de Mercy et de l'abbé de Vermont, jamais mon beau-père n'oserait rien faire pour ce malheureux prince, je conçus le projet de lui faire rendre ce service par le Roi lui même et après avoir étudié mon thème sur ce sujet, je fus le lendemain matin voir M de Vergennes " qui se chargea d'obtenir rapidement l'accord du roi.
On comprend fort bien alors l'empressement de Vergennes qui avait pourtant la réputation d'être extrêmement prudent à rattraper l'affaire.
Ainsi, disposant de 3 sources ( Calonne, Bombelles et des Cars) qui nous décrivent un contexte tout à fait favorable à une action de ce type, il est donc tout à fait vraisemblable que les mêmes aient pu peser sur leur ami La Borde, particulièrement bien placé puisque son fils avait depuis 1777, la charge de Garde du Trésor royal, pour laisser courir des bruits alarmants sur la solvabilité du royaume afin de favoriser l'éloignement de Calonne et la nomination de leur poulain et de celui de la reine, l'archevêque de Toulouse.
Amitiés . Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
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Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Et ce monsieur de Laborde, Français, n'avait pas scrupules à suivre les ordres d'un ambassadeur étranger plutôt que les intérêts de la France ?
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
.
Rooh, tu sais ! il n'aura pas de scrupules non plus à financer la lutte des Exagérés hébertistes contre la Convention . boudoi29
Cher Roi-cavalerie, vos posts sont toujours remarquablement intéressants et documentés . Chapeau !!!
Rooh, tu sais ! il n'aura pas de scrupules non plus à financer la lutte des Exagérés hébertistes contre la Convention . boudoi29
Cher Roi-cavalerie, vos posts sont toujours remarquablement intéressants et documentés . Chapeau !!!
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Mme de Sabran a écrit:.
Rooh, tu sais ! il n'aura pas de scrupules non plus à financer la lutte des Exagérés hébertistes contre la Convention . boudoi29
Non ? !!!
Soit Marie-Antoinette choisissait décidément très mal ses amis (ou les amis de ses amis), soit cela rejoindrait la théorie un peu particulière qui dit qu'Hébert aurait au contraire voulu sauver la reine. je n'y crois guère mais avec cet élément, il y a de quoi se poser la question. àè-è\':
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Oui, je tiens aussi à remercier Roi-Cavalerie pour son formidable travail de recherche et de souhaiter le partager.
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Fils de Jean-Joseph de Laborde, nous dit WIKI, l’un des plus opulents financiers du règne de Louis XVI, et de Mlle de Nettine fille de la banquière de l’Emprereur, il porta le nom de « Méréville », de l’immense domaine du château de Méréville acquis, sous Louis XVI, par son père en Beauce.
;;;;;;;;
Il participa à la Guerre d'indépendance des États-Unis sous les ordres de Rochambeau.
Membre en 1789 du Comité des Trente qui se réunit chez Adrien Duport pour préparer l’élection des députés aux États généraux. Élu député du Tiers d’Étampes.
Il était cousin du prince de Poix et donc parent, par sa sœur Nathalie, du général La Fayette. Il aima Mlle Cabarrus - devenue la marquise de Fontenay - qui fut probablement sa maîtresse au début de la Révolution.
Il organise la vente et le transport vers l’Angleterre de la collection de tableaux des ducs d’Orléans.
Procureur général et spécial de son père pour des habitations à Saint-Domingue.
En association avec les banquiers proches des politiques, Walter Boyd et William Ker, de la maison Boyd, Ker & Cie, rue de Grammont, il organise le réseau de distribution d’argent qui touchera de plein fouet un certain nombre de conventionnels et d’administrateurs de la Commune de Paris.
Entré après le 10 août dans la clandestinité contre-révolutionnaire, en relation avec Calonne, ancien ministre de Louis XVI, son oncle maternel .
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Il participa à la Guerre d'indépendance des États-Unis sous les ordres de Rochambeau.
Membre en 1789 du Comité des Trente qui se réunit chez Adrien Duport pour préparer l’élection des députés aux États généraux. Élu député du Tiers d’Étampes.
Il était cousin du prince de Poix et donc parent, par sa sœur Nathalie, du général La Fayette. Il aima Mlle Cabarrus - devenue la marquise de Fontenay - qui fut probablement sa maîtresse au début de la Révolution.
Il organise la vente et le transport vers l’Angleterre de la collection de tableaux des ducs d’Orléans.
Procureur général et spécial de son père pour des habitations à Saint-Domingue.
En association avec les banquiers proches des politiques, Walter Boyd et William Ker, de la maison Boyd, Ker & Cie, rue de Grammont, il organise le réseau de distribution d’argent qui touchera de plein fouet un certain nombre de conventionnels et d’administrateurs de la Commune de Paris.
Entré après le 10 août dans la clandestinité contre-révolutionnaire, en relation avec Calonne, ancien ministre de Louis XVI, son oncle maternel .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Teresa Cabarrus, madame Tallien, notre princesse de Chimay fut sa maîtresse ? !!! Décidément !
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Reinette a écrit:Et ce monsieur de Laborde, Français, n'avait pas scrupules à suivre les ordres d'un ambassadeur étranger plutôt que les intérêts de la France ?
Chère Reinette,
Pour ma part, je vois plusieurs explications au comportement de Jean Joseph de Laborde.
1/ il était extrêmement lié au duc de Choiseul, l'homme de l'alliance autrichienne auquel il devait son ascension foudroyante dans le monde des affaires et de la haute finance. C'est lui qui lui avait, entre autres, obtenu sous Louis XV la charge de banquier de la Cour qu'il occupa jusqu'en 1767. Ce sera Laborde qui le conseillera dans la gestion de son patrimoine et lui donnera les moyens de surmonter les énormes dettes dont l'ex ministre était accablé.
2/ il était également très lié au comte de Mercy qui était l'un de ses clients mais avec lequel il souhaitait sans doute pour des raisons professionnelles conserver d'excellentes relations et par le fait même lui était un tant soit peu obligé.
3/ par son mariage avec la fille de la banquière de Marie Thérèse pour les Pays Bas, Mme Stoupy épouse Nettines, il s'était lié aux mondes de la finance autrichienne avec lesquels il avait des intérêts communs.
4/ enfin, Laborde était un homme du grand large c.a.d de l'international que son métier amenait à traiter avec l'Europe entière qui était devenu un peu son terrain de jeu. Il n'avait donc pas la vision étroite du pré carré que le XIX° siècle nous imposera avec la montée des nationalismes si destructeurs de la Pax Europeana anglo-autrichienne que le congrès de Vienne s'efforca de mettre en place en 1814.
J'ai trouvé dans ma bibliothèque municipale une excellente biographie sur ce fascinant personnage, à la fois, banquier, diplomate, mécène et grand négociant. Il s'agit du livre de François d'Ormesson et Jean Pierre Thomas intitulé:
Jean-Joseph de Laborde, banquier de Louis XV, mécène des Lumières, paru chez Perrin en 2002.
Il existe également un article assez complet sur jstor
http://www.jstor.org/discover/10.2307/23406504?uid=3738016&uid=2&uid=4&sid=21105965861361
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Bien amicalement. Roi cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Le pire, c'est que j'ai lu cette biographie. :
Mais alors, elle ne m'a pas du tout marquée. Peut-être un peu sur ses jardins... boudoi29
C'est un peu comme une sur le cardinal de Bernis. Je n'ai rien retenu du tout.
Mais alors, elle ne m'a pas du tout marquée. Peut-être un peu sur ses jardins... boudoi29
C'est un peu comme une sur le cardinal de Bernis. Je n'ai rien retenu du tout.
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Chers amis,
Sur les menées du lobby autrichien dans l'entourage de la reine Marie-Antoinette j'ai trouvé dans la biographie de Laborde que je vous ai signalée dans un post précédent, ce passage assez significatif sur les relations Laborde-Mercy-Vermond:
" Par Mercy, Laborde bénéficie ainsi de toute la confiance de la jeune reine avec laquelle il est encore en relation régulière grâce à l'entremise de son lecteur, l'abbé Mathieu de Vermond, bibliothécaire au collége des Quatre Nations et ancien précepteur, à la Ferté-Vidame, de l'ainé de ses fils, lui qui a été, à son initiative et à celle de Mercy, envoyé à Vienne par Choiseul pour former la jeune archiduchesse à la pratique de la langue et des usages de la Cour de France. C'est par l'intermédiaire de cet être ambitieux, dans lequel Mme Campan voit le mauvais génie de la souveraine, - au reste bientôt accouchée par son frère -, que Laborde fera bientôt tenir à Marie-Antoinette une lettre de crédit de 300 000 livres à toucher, en cas de besoin, chez les principaux banquiers d'Europe, et dont elle le remercie en lui offrant, en 1780, son propre portrait qui, désormais, trône rue d'Artois, en pendant de celui de sa mère, Marie-Thérèse."
Ainsi, si les affirmations si dessus sont avérées, on découvre que Laborde a été en partie à l'origine du recrutement de Vermond comme lecteur de l'archiduchesse et, en tout cas, qu'il le connaissait très bien puisque ce dernier avait été quelques temps le précepteur de son fils.
Bien amicalement. Roi-cavalerie
Sur les menées du lobby autrichien dans l'entourage de la reine Marie-Antoinette j'ai trouvé dans la biographie de Laborde que je vous ai signalée dans un post précédent, ce passage assez significatif sur les relations Laborde-Mercy-Vermond:
" Par Mercy, Laborde bénéficie ainsi de toute la confiance de la jeune reine avec laquelle il est encore en relation régulière grâce à l'entremise de son lecteur, l'abbé Mathieu de Vermond, bibliothécaire au collége des Quatre Nations et ancien précepteur, à la Ferté-Vidame, de l'ainé de ses fils, lui qui a été, à son initiative et à celle de Mercy, envoyé à Vienne par Choiseul pour former la jeune archiduchesse à la pratique de la langue et des usages de la Cour de France. C'est par l'intermédiaire de cet être ambitieux, dans lequel Mme Campan voit le mauvais génie de la souveraine, - au reste bientôt accouchée par son frère -, que Laborde fera bientôt tenir à Marie-Antoinette une lettre de crédit de 300 000 livres à toucher, en cas de besoin, chez les principaux banquiers d'Europe, et dont elle le remercie en lui offrant, en 1780, son propre portrait qui, désormais, trône rue d'Artois, en pendant de celui de sa mère, Marie-Thérèse."
Ainsi, si les affirmations si dessus sont avérées, on découvre que Laborde a été en partie à l'origine du recrutement de Vermond comme lecteur de l'archiduchesse et, en tout cas, qu'il le connaissait très bien puisque ce dernier avait été quelques temps le précepteur de son fils.
Bien amicalement. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
.
Effarant !!!
Je suis absolument sidérée, cher Roi-cavalerie, quant à ces relations très étroites Laborde-Mercy-Vermond. Mais qu'est-ce que c'est que cette mafia ! boudoi32
Ainsi Vermond avait été le précepteur du fils aîné de Laborde . Et Laborde a pesé dans le choix de cet abbé pour devenir celui de la future dauphine ?!! Ce sont autant de scoops pour moi .
Que le frère ait été l'accoucheur de la reine, de cela je me souviens bien . Il semble donc que ce soit l'abbé qui ait su placer son frère à ce post éminent et non l'inverse .
Qu'est-ce à dire ? Ma parole, mais il achète Marie-Antoinette ?!!
Elle était tyrannisée par ce que vous appelez le lobby autrichien . Cela n'échappait pas à ses détracteurs qui exploitaient sans vergogne cette faiblesse de la reine pour la perdre dans l'opinion publique .
.
Effarant !!!
Je suis absolument sidérée, cher Roi-cavalerie, quant à ces relations très étroites Laborde-Mercy-Vermond. Mais qu'est-ce que c'est que cette mafia ! boudoi32
Ainsi Vermond avait été le précepteur du fils aîné de Laborde . Et Laborde a pesé dans le choix de cet abbé pour devenir celui de la future dauphine ?!! Ce sont autant de scoops pour moi .
Que le frère ait été l'accoucheur de la reine, de cela je me souviens bien . Il semble donc que ce soit l'abbé qui ait su placer son frère à ce post éminent et non l'inverse .
Roi-cavalerie a écrit:
C'est par l'intermédiaire de cet être ambitieux, dans lequel Mme Campan voit le mauvais génie de la souveraine, - au reste bientôt accouchée par son frère -, que Laborde fera bientôt tenir à Marie-Antoinette une lettre de crédit de 300 000 livres à toucher, en cas de besoin, chez les principaux banquiers d'Europe, et dont elle le remercie en lui offrant, en 1780, son propre portrait qui, désormais, trône rue d'Artois, en pendant de celui de sa mère, Marie-Thérèse."
Qu'est-ce à dire ? Ma parole, mais il achète Marie-Antoinette ?!!
Elle était tyrannisée par ce que vous appelez le lobby autrichien . Cela n'échappait pas à ses détracteurs qui exploitaient sans vergogne cette faiblesse de la reine pour la perdre dans l'opinion publique .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Mme de Sabran a écrit:.
Effarant !!!
Je suis absolument sidérée, cher Roi-cavalerie, quant à ces relations très étroites Laborde-Mercy-Vermond. Mais qu'est-ce que c'est que cette mafia ! boudoi32
Ainsi Vermond avait été le précepteur du fils aîné de Laborde . Et Laborde a pesé dans le choix de cet abbé pour devenir celui de la future dauphine ?!! Ce sont autant de scoops pour moi .Roi-cavalerie a écrit:
C'est par l'intermédiaire de cet être ambitieux, dans lequel Mme Campan voit le mauvais génie de la souveraine, - au reste bientôt accouchée par son frère -, que Laborde fera bientôt tenir à Marie-Antoinette une lettre de crédit de 300 000 livres à toucher, en cas de besoin, chez les principaux banquiers d'Europe, et dont elle le remercie en lui offrant, en 1780, son propre portrait qui, désormais, trône rue d'Artois, en pendant de celui de sa mère, Marie-Thérèse."
Qu'est-ce à dire ? Ma parole, mais il achète Marie-Antoinette ?!!
Elle était tyrannisée par ce que vous appelez le lobby autrichien .
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Certes, chère Eléonore, cela demande à être vérifié. Mais je crois Messieurs d'Ormesson et Thomas suffisamment sérieux pour avoir levé ces 2 scoops ( le préceptorat de Vermond chez les Laborde et la lettre de crédit à la reine), à bonne source dans les papiers de Laborde puisqu'ils fournissent une importante liste de sources manuscrites et notamment:
- archives de la maison de Noailles : archives de Jean Joseph de Laborde et de ses descendants ;
- archives nationales : registres de la banque de la Cour, procès de Jean-Joseph de Laborde, pièces de séquestre
-Bibliothèque de l'Arsenal : notes de l'inspecteur Meunier sur les Fermiers généraux
-ect...
J'emploie le terme de lobby autrichien parce que Mercy et de son fidèle Vermond en dehors de leurs activités d'espionnage proprement dites au profit de l'Autriche sur la reine de France, se livraient à un travail d'influence sur celle-ci ce qui correspond bien à l'action d'un lobby que l'on définit généralement comme un groupe de pression cherchant à influencer les décisions d'une autorité en faveur de tels ou tels intérets.
Quant à la lettre de crédit de Laborde au profit de la reine et quelque soit le sentiment d'admiration qu'il pouvait avoir pour elle et l'honneur qui lui en revenait, cela me semble être le réflexe assez normal d'un opérateur économique qui s'assure ainsi de la faveur de la reine qui pourra toujours lui être utile pour arranger certaines de ses affaires. Il faudrait par contre se demander à qui en revient l'initiative: Mercy/Vermond ou la reine elle même? La question se pose!
Amicalement. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Enfin dernier point, et non le moindre, chère Eléonore, n'oublions pas que Choiseul sert de trait d'union entre ces trois hommes: Mercy, Laborde et Vermond. C'est lui qui est à l'origine de l'alliance autrichienne, c'est lui qui recherche un précepteur pour l'archiduchesse sans doute à la demande de Mercy, et c'est bien évidemment lui qui, en dernier ressort, connaissant bien Laborde dont il a favorisé l'ascension à Paris à la fin des années cinquante, a dû considérer que les références de quelqu'un qui a servi ce maître exigeant ne peuvent être que bonnes!
En écrivant cela, j'extrapole un peu sur le dernier point de ma tirade mais accordez-moi que je ne suis peut-être pas loin de la vérité!
Bien à vous. Roi-cavalerie
En écrivant cela, j'extrapole un peu sur le dernier point de ma tirade mais accordez-moi que je ne suis peut-être pas loin de la vérité!
Bien à vous. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Mille mercis (pour Marie Antoinette, un seul suffisait !!!) pour ces témoignages et les liens que vous faites...
Ceci confirme le vampirisme de Madame Mère, dont la devise de son Empire n'a jamais été plus vraie qu'en ce temps là:
A . E . I . O . U ......
Ceci confirme le vampirisme de Madame Mère, dont la devise de son Empire n'a jamais été plus vraie qu'en ce temps là:
A . E . I . O . U ......
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Roi-cavalerie a écrit:... mais accordez-moi que je ne suis peut-être pas loin de la vérité!
Je vous accorde que vous êtes for-mi-da-ble !!!
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
"Austria est imperare orbi universo" ou "Il appartient à l'Autriche de régner sur le monde entier". Merci, cher Vicq d'Azur, de nous remémorer cette devise que , bien sûr, nous connaissons tous!
Amitiés. Roi-cavalerie
Amitiés. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Vicq d Azir a écrit: la devise de son Empire n'a jamais été plus vraie ......
... comme aussi cette autre : Tutto a te mi guida ! ( )
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Oui, vous avez raison: j'ai repris la même formule sans m'en rendre compte; poussons la comparaison: la première devise est de fer, c'est le dictat maternel... La deuxième, illustrée par un poisson volant, c'est l'amour, la liberté, le rêve...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
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