Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
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Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Chers amis,
Ne perdons pas de vue que Marie-Antoinette tente d'expliquer à son frère le peu de résultats de ses démarches et que, par le fait, elle peut être tentée de grossir les difficultés qu'elle rencontre. Avoue-t-elle une faiblesse ou cherche-t-elle tout simplement à se justifier de l'absence de résultats de son action malgré le crédit qu'on lui attribue?
Par ailleurs, cette allusion au crédit qu'elle est obligé de gonfler aux yeux du public pour conforter sa position me fait penser à cette remarque de la duchesse de Polignac au marquis de Castries à propos de l'échange avec la Bavière proposé au roi par l'empereur peu après:
"3 au 4 décembre 1784
M le maréchal de Castries voit la duchesse de Polignac qui luy demande ce qu'il pense de l'affaire mise en délibération et qui semble un secret d'état si important.Vous voyez, dit elle, quoiqu'on dise, la confiance de la reine en moi est encore entière puisque je suis si bien instruite et que je ne peux l'estre que par elle. Du reste, ajoute-t-elle M de Vergennes est d'avis de l'échange que veut faire l'empereur."
Ainsi, de la même manière, la duchesse a besoin de mettre en avant son crédit auprès de la reine pour renforcer sa position et ne pas être considérée comme entrain de le perdre ce qui bien évidemment amoindrirait sa capacité d'intervention.
Les deux femmes, dans un même contexte, c'est à dire celui de la Cour, emploient les mêmes subterfuges pour avoir plus de chances de se faire entendre.
Amusant? non!
Amicalement Roi-cavalerie
Ne perdons pas de vue que Marie-Antoinette tente d'expliquer à son frère le peu de résultats de ses démarches et que, par le fait, elle peut être tentée de grossir les difficultés qu'elle rencontre. Avoue-t-elle une faiblesse ou cherche-t-elle tout simplement à se justifier de l'absence de résultats de son action malgré le crédit qu'on lui attribue?
Par ailleurs, cette allusion au crédit qu'elle est obligé de gonfler aux yeux du public pour conforter sa position me fait penser à cette remarque de la duchesse de Polignac au marquis de Castries à propos de l'échange avec la Bavière proposé au roi par l'empereur peu après:
"3 au 4 décembre 1784
M le maréchal de Castries voit la duchesse de Polignac qui luy demande ce qu'il pense de l'affaire mise en délibération et qui semble un secret d'état si important.Vous voyez, dit elle, quoiqu'on dise, la confiance de la reine en moi est encore entière puisque je suis si bien instruite et que je ne peux l'estre que par elle. Du reste, ajoute-t-elle M de Vergennes est d'avis de l'échange que veut faire l'empereur."
Ainsi, de la même manière, la duchesse a besoin de mettre en avant son crédit auprès de la reine pour renforcer sa position et ne pas être considérée comme entrain de le perdre ce qui bien évidemment amoindrirait sa capacité d'intervention.
Les deux femmes, dans un même contexte, c'est à dire celui de la Cour, emploient les mêmes subterfuges pour avoir plus de chances de se faire entendre.
Amusant? non!
Amicalement Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Roi-cavalerie a écrit:
Le roi, qui ne partageait pas les inquiétudes de ses conseillers sur les vues belliqueuses de l'Autriche fut surpris par certaines expressions de cette lettre. Il décida de la faire lire à Marie-Antoinette qui n'eut pas de mal à convaincre son mari que ce style n'était pas convenable et qu'il fallait en écrire une autre. De sorte que Louis XVI substitua à la lettre de son ministre une note beaucoup plus amicale ......
C'était une manie, chez Marie-Antoinette, de réécrire les lettres de tout le monde ! :
Vous vous souvenez de la véhémence de Turgot pour s'opposer à la pension accordée à la comtesse d'Andlau, tante de Mme de Polignac. Turgot y était allé de l'intérêt du Trésor et de la réputation médiocre de la dame ( [i]Mémoires[/i] du marquis de Ségur ) .
Louis XVI avait pourtant décidé d'une pension de six mille livres de gratification annuelle, bienfait qui toucha plus vivement la comtesse de Polignac que toutes les faveurs personnelles qu'elle reçut par la suite ( Mémoires de la comtesse Diane ).
Alors bien sûr, Mme de Polignac écrivit à Turgot pour le remercier de cette grâce, le 13 novembre 1775, se permettant d'ajouter :
Vous mettrez le comble à ma reconnaissance si vous avez la bonté de faire dater le brevet du 1er octobre. Je n'oublie point que le Roi m'a recommandé le secret sur cette affaire . ( Document publié par Dubois de l'Estang )
Turgot s'en étrangla de fureur :
Madame, vous ne me devez point de remerciements puisque j'ai fait tout ce que j'ai pu et dû pour m'y opposer .
Mme de Polignac, justement blessée, griffonna sur l'heure une réponse verte et haute qu'elle eut l'idée de soumettre à Maurepas avant que de la faire parvenir .
Maurepas la parcourut et s'exclama :
Si jamais vous êtes mécontente de moi, donnez-moi deux soufflets, mais ne m'écrivez point pareille lettre ! Cependant il faut en amuser le Roi; remettez-la à la Reine . ( Mémoires du marquis de Ségur )
La Reine communiqua au Roi cette production de la comtesse dont ils rirent beaucoup; puis elle dit à celle-ci : " Mon coeur, il ne faut pas envoyer cette lettre : je vais vous en faire une autre . "
Et elle l'écrivit de sa main, bien plus forte et plus piquante que ne l'était la première . Le contrôleur général pensa en mourir de rage . ( Mes Souvenirs de Jacob-Nicolas Moreau )
Cette lettre de Marie-Antoinette recopiée de la main de la comtesse Jules sera retrouvée plus tard parmi les papiers de Turgot .
La voici :
Versailles, 14 décembre 1775.
Je reprends mon remerciement, Monsieur, je conçois que je ne vous en dois à aucun égard . Votre ton augmente ma reconnaissance pour les bontés du Roi . Je ne me serais jamais attendue que, sur une affaire décidée, vous me feriez des reproches qui blâment en même temps la conduite du Roi. Au reste, Monsieur, la preuve que la grâce que j'ai demandée pour madame la comtesse d'Andlau était juste, c'est que le Roi me l'a accordée .
( La disgrâce de Turgot , Edgar Faure )
Roi-cavalerie a écrit:
Alors, certes, elle n'était pas aidée avec " son bonhomme" comme elle écrivait au comte de Rosenberg, mais jouait-t-elle réellement franc-jeu avec lui.
Ce n'était pas son bonhomme, mais pire : le pauvre homme ...
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Ah oui, Eléonore, vous avez raison, je ne sais pourquoi, je pensais au "Mon Raymond" de Carla.
Amitiés. Roi-cavalerie
Amitiés. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
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Fichtre ! Je ne connaissais pas ... Je me suis demandé, tenaillée par l'angoisse, mais qui est ce Raymond ? :
N'ayant pas le courage d'écouter la chanson en entier, j'ai simplement demandé ses paroles à Google .
Ouf ! Carlita ne trompe pas Nicolas qui n'est autre que son Raymond .
.
Fichtre ! Je ne connaissais pas ... Je me suis demandé, tenaillée par l'angoisse, mais qui est ce Raymond ? :
N'ayant pas le courage d'écouter la chanson en entier, j'ai simplement demandé ses paroles à Google .
Ouf ! Carlita ne trompe pas Nicolas qui n'est autre que son Raymond .
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Roi-cavalerie a écrit:
La tâche qui lui était assignée par sa famille n'était donc pas du tout évidente. Mais, il me semble clair que la lettre que vous citez est un plaidoyer pro domo afin de justifier auprès de son frère le manque de résultats de son action, ce qui ne l'exempte pas d'avoir eu l'intention d'agir comme il lui avait été demandé c'est dire si nous le disons en termes diplomatiques à chercher à rapprocher les intérêts de la France de ceux de l'Autriche et en terme plus directs à chercher à influencer son auguste époux en faveur de l'Autriche.
C'est tout à fait ça. La reine cherchait désespérément à se justifier auprès de son frère, dans l'unique but de se débarrasser de cette mission affreusement délicate et pénible. Elle aurait pu résister dès le début aux instances de son frère, surtout après la mort de l'impératrice, en lui faisant comprendre qu'il n'en était plus question qu'elle le soutienne et que c'est les intérêts de la France qui comptent désormais pour elle, mais l'affection pour son frère prime sur toute autre considération. Elle a peut-être même un peu peur de lui (inutile de rappeler les grandes discussions de 1777 et les vives reproches de son frère qui avaient chamboulées la reine), et Joseph en sait tirer profit, surtout en insistant sur la sacro-sainte alliance franco-autrichienne. Il va même jusqu'à prétendre que c'est grâce à lui que l'équilibre en Europe n'est pas brisé. Il sait très bien que sa sœur ne brille pas par des connaissances aiguës en affaires politiques et essaie par tous les moyens de l'impressionner, elle et le roi, avec sa supériorité dans ce domaine.
Comme Majesté le dit, elle était dans une cage dorée et que même dans ce que Imbert de Saint-Amand appelle si joliment ses "beaux jours", elle était accablée par des besognes politiques et diplomatiques, tiraillée constamment entre la France et l'Autriche.
Roi-cavalerie a écrit:
Il me semble donc pour schématiser ce qui en soi peut vous paraître procéder d'une vision par trop simpliste des choses qu'elle était encore à cette époque plus autrichienne que française et ce malgré la naissance du Dauphin. Effectivement, un peu plus tard, son comportement se modifiera, et elle se refusera à donner suite à certaines pression de ses parents.
Je vous l'accorde, à sa décharge, répétons que sa propre famille l'avait effectivement placée dans une situation très difficile et ajoutons qu'elle n'était vraisemblablement pas pénétrée d'un réel sentiment d'amour pour son mari ce qui également peut se comprendre..
Quand on lit dans sa lettre citée ci-dessus : «... mais je ne veux vous rien cacher, afin que vous puissiez me juger autant qu'il est possible de la distance affreuse, où mon sort m'a éloignée de vous. » on y lit toute l'affection qu'elle porte à son frère et sa famille en Autriche, parlant de "sort" qui l'a éloignée de lui et de l'Autriche.
Je suis d'ailleurs du même avis que c'est le manque de solidité amoureuse voire l'absence d'amour dans le couple royal qui a fait que la reine ne s'est peut-être jamais engagée à 100% dans les intérêts de la France. Mais d'autre part, je crois que c'est aussi le côté désintéressé de la reine qui a fait qu'elle a voulu contenter tout le monde. Mais à force de vouloir contenter tout le monde, elle a fini par se trouver dans une situation compliquée pour elle qui, par conséquent, a mécontenté tout le monde.
Le fait qu'elle s'est entourée le plus possible d'étrangers à la cour (à part la ville Jules) se comprend aisément : elle voulait éviter au maximum d'être mêlée encore d'affaires et intrigues politiques dans son intérieur.
Dernière édition par Comte d'Hézècques le Ven 06 Mar 2015, 18:27, édité 1 fois
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Ma foi que ce débat est intéressant! Il me semble que, par petites touches successives, on brosse un portrait de la Reine que je crois assez fidèle; continuons...
Oui la Reine y apparaît fragile, vulnérable, essayant de faire de son mieux.
Il est vrai qu'il y a conflit en elle entre les intérêts de sa nation d'origine et ceux de sa nation d'adoption. On peut même dire qu'elle est l'incarnation de ce conflit, puisqu'elle n'existe politiquement que par ce traité d'alliance. Certes, par le passé, toutes les reines d'origine étrangères étaient plus ou moins dans la même situation. La différence, avec Marie Antoinette, c'est qu'elle se fait un devoir de répondre aux sollicitations politiques, un peu sur le modèle de sa mère, qui était une femme de pouvoir: il y a des prétentions féministes (avant la lettre), chez elle. Voilà pourquoi il faut qu'on croie qu'elle a du crédit, alors qu'elle sait très bien qu' elle en a si peu...
Oui la Reine y apparaît fragile, vulnérable, essayant de faire de son mieux.
Il est vrai qu'il y a conflit en elle entre les intérêts de sa nation d'origine et ceux de sa nation d'adoption. On peut même dire qu'elle est l'incarnation de ce conflit, puisqu'elle n'existe politiquement que par ce traité d'alliance. Certes, par le passé, toutes les reines d'origine étrangères étaient plus ou moins dans la même situation. La différence, avec Marie Antoinette, c'est qu'elle se fait un devoir de répondre aux sollicitations politiques, un peu sur le modèle de sa mère, qui était une femme de pouvoir: il y a des prétentions féministes (avant la lettre), chez elle. Voilà pourquoi il faut qu'on croie qu'elle a du crédit, alors qu'elle sait très bien qu' elle en a si peu...
Vicq d Azir- Messages : 3676
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Localisation : Paris x
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Flûte de flûte, je n'ai pas le temps de lire tout ça ! àè-è\': Je m'en occupe ce week-end.
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Je vois sept fois le message de Reinette ! Je n'ai pourtant pas bu !!! :
Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Attends, j'efface. J'explique pourquoi dans Problèmes techniques.
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
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Je voudrais bien rebondir dans ce sujet-ci, mais pas le temps, pas le temps !!!
Demain, sans faute ! :n,,;::::!!!:
Je voudrais bien rebondir dans ce sujet-ci, mais pas le temps, pas le temps !!!
Demain, sans faute ! :n,,;::::!!!:
Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Les coups bas de la reine
Bien à vous. Roi-cavalerie
Je reviens sur le renvoi de Calonne. La manière dont il a eu lieu, nous démontre que la reine, en intervenant directement auprès de son mari, est ainsi pleinement entrée, cette fois encore, à cette occasion, dans le champ politique.
Bien sûr, Calonne a chuté parce que, se trouvant en position de faiblesse, il avait demandé aux Notables d'approuver des mesures qui, certes, lèseraient leurs intérêts mais auraient créé une monarchie véritablement absolue préfigurant celle que créera un peu plus tard Napoléon, comme l'a écrit John Hardmann dans son remarquable French Politics 1774-1789. Mais, dans le renvoi de Calonne et le choix de son remplaçant, l’entrée en lice de Marie-Antoinette fut déterminante.
Son départ, le 8 avril 1787, est survenu alors qu'il avait proposé au roi un remaniement ministériel. Il l'avait en particulier décidé à renvoyer Miromesnil, le garde des Sceaux, qui oeuvrait en sous main contre lui et à le remplacer par Lamoignon qui lui était acquis. Il souhaitait aussi éloigner Breteuil auquel succèderait Lenoir, Ségur qui laisserait sa place à Puységur et Castries à l'amiral d'Estaing. John Hardmann s'appuyant sur ce passage du Journal du marquis de Castries :
"Calonne ayant réclamé la démission de Breteuil le 5 (avril 1787), le roi avait sa main prête à lui écrire, ayant expédié le garde des Sceaux ; il remit sa décision à plus tard et dans l'intervalle il parla à la Reine qui... ne le laissa pas jusqu'à ce qu'elle eut sauvé le baron de Breteuil et renversé le contrôleur général."
Cela nous précise que la reine pour sauver "son" ministre Breteuil réussit à faire pencher la balance en faveur d'une décision que l'opposition des Notables travaillés par le clergé, par les partisans de Necker et la "perfidie*"de Miromesnil avaient largement préparée et que la fausse rumeur d'une banqueroute avait peut-être précipitée :
" et finalement l'allégation invraisemblable glissée dans l'oreille du roi selon laquelle dans une semaine, il n'y aurait plus un sous dans le trésor royal.* "
* Lettre de Calonne à d'Angivilliers, juillet 1787.
L'historien Joël Félix nous révèle ce qui, selon lui, a peut-être été l'argument final que la reine employa pour déterminer le roi à se résoudre à ce renvoi. Le voici :
"Informé par Louis XVI de son entretien avec Miromesnil, Calonne exigea le renvoi immédiat du garde des Sceaux et du baron de Breteuil; Depuis longtemps les relations entre Calonne et le secrétaire d'Etat de la Maison du roi étaient exécrables. Au mois de décembre 1786, Breteuil avait donné des ordres secrets pour tâcher de constater s'il était vrai, comme le disait la rumeur que le contrôleur général avait étendu illégalement plusieurs emprunts. En s'en prenant à Breteuil, Calonne commit une grossière erreur. A son avènement le roi avait accordé à Marie-Antoinette un droit de regard sur la nomination du secrétaire d'Etat en charge de la Cour et des Maisons royales. Il alla donc naturellement voir son épouse pour l'informer de son intention d'exiger le renvoi de Breteuil, un ministre que la reine protégeait en sa qualité d'ancien ambassadeur français à Vienne. La reine, profondément meurtrie depuis l'affaire du Collier, saisit cette occasion idoine pour tenter de rétablir son image dans le public. Dès les premiers jours de l'Assemblée des notables, elle avait compris que le seul moyen de regagner l'affection des Français serait de frapper au moment opportun Calonne, qu'elle n'aimait pas du tout et à qui elle reprochait d'avoir suggéré l'acquisition de Saint Cloud malgré les difficultés du Trésor*. A Castries qui lui avait demandé tôt d'agir pour obtenir le renvoi du contrôleur général, la reine avait toujours répondu qu'il fallait attendre, qu'il ne fallait pas brusquer son mari et qu'elle se déterminerait lorsque le moment serait venu.
* Roi-cavalerie: Munro Price, n'est pas d'accord avec cette affirmation. Selon lui, ce n'est pas Calonne mais vraisemblablement Breteuil qui aurait suggéré à la reine d'acquérir Saint Cloud: " it is unclear whether the idea of buying Saint Cloud from the duc d'Orléans came from the queen herself or from Breteuil. It is certain that on 7 september Breteuil extracted from the duc d'Orléans his aggreement to sell the property. He did not, however, consult Calonne about this prodigal use of royal funds. Calonne was furious: he had no wish to share the blame for an unpopular initiative of which he had not even been informed"
Ce moment arriva le vendredi saint 6 avril 1787. La reine qui jusqu'alors s'était renfermé dans un profond silence sur les notables et avait refusé d'assister à la séance d'ouverture, alerta son mari sur « la folie et les dangers où Calonne entraînait le royaume ». Elle s'assura de son renvoi en confiant à Louis XVI que le contrôleur général avait envoyé une copie de l'Avertissement au curé de Saint Eustache, confesseur de Louis XVI, avec une lettre personnelle lui demandant de dire au roi que ce texte avait fait le plus grand et le meilleur effet à Paris. Cette révélation de la part de la reine aurait alors vivement surpris son époux parce que Calonne avait fait un usage exact de ces mots en lui apprenant que tel était l'avis de son confesseur au sujet de l'Avertissement. Ce fait divers est avéré par deux sources dignes de la plus grande confiance : Loménie de Brienne qui avait l'oreille de la reine par l'intermédiaire de l'abbé de Vermond, et le maréchal de Castries. Ce dernier raconta à sa maitresse que Louis XVI, après s'être confessé au curé de Saint Eustache, l'inerrogea pour savoir s'il avait reçu l'avis de M de Calonne. « Oui, sire, aurait répondu le curé en ajoutant : mais je n'en ai fait aucun usage, je l'ai gardé pour moi ». A quoi Louis XVI aurait dit en le quittant : Ha ! Vous avez bien fait, vous avez bien fait ! » Le roi était désormais convaincu ; Calonne avait sciemment cherché à le manipuler."
J'en conclus, si du moins cette anecdote est authentique, que la reine n'a pas hésité à " mettre les mains dans le cambouis" pour arriver à ses fins ou disons le de manière plus élégante, aider le roi à prendre ses responsabilités. Bien sûr, Calonne a chuté parce que, se trouvant en position de faiblesse, il avait demandé aux Notables d'approuver des mesures qui, certes, lèseraient leurs intérêts mais auraient créé une monarchie véritablement absolue préfigurant celle que créera un peu plus tard Napoléon, comme l'a écrit John Hardmann dans son remarquable French Politics 1774-1789. Mais, dans le renvoi de Calonne et le choix de son remplaçant, l’entrée en lice de Marie-Antoinette fut déterminante.
Son départ, le 8 avril 1787, est survenu alors qu'il avait proposé au roi un remaniement ministériel. Il l'avait en particulier décidé à renvoyer Miromesnil, le garde des Sceaux, qui oeuvrait en sous main contre lui et à le remplacer par Lamoignon qui lui était acquis. Il souhaitait aussi éloigner Breteuil auquel succèderait Lenoir, Ségur qui laisserait sa place à Puységur et Castries à l'amiral d'Estaing. John Hardmann s'appuyant sur ce passage du Journal du marquis de Castries :
"Calonne ayant réclamé la démission de Breteuil le 5 (avril 1787), le roi avait sa main prête à lui écrire, ayant expédié le garde des Sceaux ; il remit sa décision à plus tard et dans l'intervalle il parla à la Reine qui... ne le laissa pas jusqu'à ce qu'elle eut sauvé le baron de Breteuil et renversé le contrôleur général."
Cela nous précise que la reine pour sauver "son" ministre Breteuil réussit à faire pencher la balance en faveur d'une décision que l'opposition des Notables travaillés par le clergé, par les partisans de Necker et la "perfidie*"de Miromesnil avaient largement préparée et que la fausse rumeur d'une banqueroute avait peut-être précipitée :
" et finalement l'allégation invraisemblable glissée dans l'oreille du roi selon laquelle dans une semaine, il n'y aurait plus un sous dans le trésor royal.* "
* Lettre de Calonne à d'Angivilliers, juillet 1787.
L'historien Joël Félix nous révèle ce qui, selon lui, a peut-être été l'argument final que la reine employa pour déterminer le roi à se résoudre à ce renvoi. Le voici :
"Informé par Louis XVI de son entretien avec Miromesnil, Calonne exigea le renvoi immédiat du garde des Sceaux et du baron de Breteuil; Depuis longtemps les relations entre Calonne et le secrétaire d'Etat de la Maison du roi étaient exécrables. Au mois de décembre 1786, Breteuil avait donné des ordres secrets pour tâcher de constater s'il était vrai, comme le disait la rumeur que le contrôleur général avait étendu illégalement plusieurs emprunts. En s'en prenant à Breteuil, Calonne commit une grossière erreur. A son avènement le roi avait accordé à Marie-Antoinette un droit de regard sur la nomination du secrétaire d'Etat en charge de la Cour et des Maisons royales. Il alla donc naturellement voir son épouse pour l'informer de son intention d'exiger le renvoi de Breteuil, un ministre que la reine protégeait en sa qualité d'ancien ambassadeur français à Vienne. La reine, profondément meurtrie depuis l'affaire du Collier, saisit cette occasion idoine pour tenter de rétablir son image dans le public. Dès les premiers jours de l'Assemblée des notables, elle avait compris que le seul moyen de regagner l'affection des Français serait de frapper au moment opportun Calonne, qu'elle n'aimait pas du tout et à qui elle reprochait d'avoir suggéré l'acquisition de Saint Cloud malgré les difficultés du Trésor*. A Castries qui lui avait demandé tôt d'agir pour obtenir le renvoi du contrôleur général, la reine avait toujours répondu qu'il fallait attendre, qu'il ne fallait pas brusquer son mari et qu'elle se déterminerait lorsque le moment serait venu.
* Roi-cavalerie: Munro Price, n'est pas d'accord avec cette affirmation. Selon lui, ce n'est pas Calonne mais vraisemblablement Breteuil qui aurait suggéré à la reine d'acquérir Saint Cloud: " it is unclear whether the idea of buying Saint Cloud from the duc d'Orléans came from the queen herself or from Breteuil. It is certain that on 7 september Breteuil extracted from the duc d'Orléans his aggreement to sell the property. He did not, however, consult Calonne about this prodigal use of royal funds. Calonne was furious: he had no wish to share the blame for an unpopular initiative of which he had not even been informed"
Ce moment arriva le vendredi saint 6 avril 1787. La reine qui jusqu'alors s'était renfermé dans un profond silence sur les notables et avait refusé d'assister à la séance d'ouverture, alerta son mari sur « la folie et les dangers où Calonne entraînait le royaume ». Elle s'assura de son renvoi en confiant à Louis XVI que le contrôleur général avait envoyé une copie de l'Avertissement au curé de Saint Eustache, confesseur de Louis XVI, avec une lettre personnelle lui demandant de dire au roi que ce texte avait fait le plus grand et le meilleur effet à Paris. Cette révélation de la part de la reine aurait alors vivement surpris son époux parce que Calonne avait fait un usage exact de ces mots en lui apprenant que tel était l'avis de son confesseur au sujet de l'Avertissement. Ce fait divers est avéré par deux sources dignes de la plus grande confiance : Loménie de Brienne qui avait l'oreille de la reine par l'intermédiaire de l'abbé de Vermond, et le maréchal de Castries. Ce dernier raconta à sa maitresse que Louis XVI, après s'être confessé au curé de Saint Eustache, l'inerrogea pour savoir s'il avait reçu l'avis de M de Calonne. « Oui, sire, aurait répondu le curé en ajoutant : mais je n'en ai fait aucun usage, je l'ai gardé pour moi ». A quoi Louis XVI aurait dit en le quittant : Ha ! Vous avez bien fait, vous avez bien fait ! » Le roi était désormais convaincu ; Calonne avait sciemment cherché à le manipuler."
Bien à vous. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
;
Ce fut drôlement houleux !
Lord Hollande se fait l'écho d'une anecdote qu'il dit tenir de Calonne lui-même qui s'était plaint à Louis XVI de l'hostilité de la reine :
Louis XVI haussa d'abord les épaules à l'idée que la reine ( " une femme " comme il l'appelait ) se formât ou hasardât une opinion à ce sujet. Puis, M. de Calonne lui certifiant que la reine avait parlé de son projet et l'avait censuré, le roi fit appeler Sa Majesté, et, après l'avoir durement et même grossièrement réprimandée de ce qu'elle se mêlait d'affaires " auxquelles les femmes n'ont rien à voir ", il la prit par les deux épaules et, au grand ébahissement de Calonne, la fit sortir de l'appartement, comme un enfant pris en faute : " Me voilà perdu " se dit Calonne .
La scène dont il avait eu le malheur d'être témoin, écrit Lacour-Gayet, n'était pas en effet de celles qu'une femme pardonne et moins encore Marie-Antoinette.
Ce fut drôlement houleux !
Lord Hollande se fait l'écho d'une anecdote qu'il dit tenir de Calonne lui-même qui s'était plaint à Louis XVI de l'hostilité de la reine :
Louis XVI haussa d'abord les épaules à l'idée que la reine ( " une femme " comme il l'appelait ) se formât ou hasardât une opinion à ce sujet. Puis, M. de Calonne lui certifiant que la reine avait parlé de son projet et l'avait censuré, le roi fit appeler Sa Majesté, et, après l'avoir durement et même grossièrement réprimandée de ce qu'elle se mêlait d'affaires " auxquelles les femmes n'ont rien à voir ", il la prit par les deux épaules et, au grand ébahissement de Calonne, la fit sortir de l'appartement, comme un enfant pris en faute : " Me voilà perdu " se dit Calonne .
La scène dont il avait eu le malheur d'être témoin, écrit Lacour-Gayet, n'était pas en effet de celles qu'une femme pardonne et moins encore Marie-Antoinette.
Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Quel panier de crabes !!
On ne s’étonnera pas que l’Assemblée des Notables (Not able(s) comme disait La Fayette... :) se soit soldée par un fiasco. àè-è\':
On ne s’étonnera pas que l’Assemblée des Notables (Not able(s) comme disait La Fayette... :) se soit soldée par un fiasco. àè-è\':
La nuit, la neige- Messages : 18054
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
La nuit, la neige a écrit: comme disait La Fayette... :
Et Chamfort :
On avait laissé tranquille M. de Calonne quand il a mis le feu et on l'a puni quand il a sonné le tocsin .
Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Roi-cavalerie a écrit:
J'en conclus, si du moins cette anecdote est authentique, que la reine n'a pas hésité à " mettre les mains dans le cambouis" pour arriver à ses fins ou disons le de manière plus élégante, aider le roi à prendre ses responsabilités.
... en somme Vénus, auprès de Vulcain, retroussant ses manches !
Roi-cavalerie a écrit: A sa décharge si elle avait bien été programmée, pour jouer au plus haut niveau le rôle d'un agent d'influence de l'Autriche, il est vraisemblable qu'elle n'avait pas été préparée à assumer celui d'un mentor dont avait manifestement encore besoin le roi.
Sur le rôle de Marie-Antoinette comme agent de l'Autriche à la Cour de France, il faut reconnaître que sa position était nuancée et fluctuante .
A la mort de l'électeur de Bavière, elle n'en mène pas large et ne peut ouvertement blâmer la politique d'ingérence de Joseph.
Elle mande à Mme de Polignac qu'elle craint bien, dans la situation présente, que son frère ne fasse des siennes .
Ce sont les termes, écrit Mercy, qui, dans les vingt-quatre heures, me furent rapportés par des voies au moyen desquelles rien ne peut m'échapper .
Ce qui signifie clairement que l'ambassadeur a placé un espion à sa solde auprès de la comtesse Jules .
Et Mercy de dire à Marie-Antoinette que si un propos de cette nature était connu des ministres français, ils ne manqueraient pas d'en conclure que la Reine, loin d'adopter les vues de son auguste Maison l'Autriche, et de les soutenir, les craint et les désapprouve.
Incroyable ! Il semble vouloir que Marie-Antoinette fasse de l'intimidation ?!! ... soit ouvertement pro-autrichienne ?!!
Au lieu de cela, depuis que la reine a reçu la nouvelle de l'invasion des troupes prussiennes en Bohême, dit une correspondance du temps, elle a perdu toute sa gaieté ordinaire . Elle est rêveuse, soupire, cherche la solitude .
Son angoisse agit sur ses nerfs, le roi la trouve parfois en larmes dans sa chambre .
Comme elle regimbe à servir les visées impérialistes de sa maison et patrie, Mercy et Marie-Thérèse lui font un oppressant chantage sentimental . Elle est écartelée entre ses deux patries, comme elle proteste faiblement .
Marie-Thérèse va jusqu'à l'assurer que la victoire du roi de Prusse lui donnerait la mort !
Et la reine se compromet gravement en convoquant Maurepas et Vergennes pour défendre bec et ongles la politique de l'Autriche, tenter de les forcer à s'y rallier, agonir ces ministres, mais en vain ...
Elle ne réussit qu'à produire dans le public un effet désastreux .
.
Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Mme de Sabran a écrit:
Sur le rôle de Marie-Antoinette comme agent de l'Autriche à la Cour de France, il faut reconnaître que sa position était nuancée et fluctuante . A la mort de l'électeur de Bavière, elle n'en mène pas large et ne peut ouvertement blâmer la politique d'ingérence de Joseph.
Elle mande Mme de Polignac qu'elle craint bien, dans la situation présente, que son frère ne fasse des siennes .
Ce sont les termes, écrit Mercy, qui, dans les vingt-quatre heures, me furent rapportés par des voies au moyen desquelles rien ne peut m'échapper .
Ce qui signifie clairement que l'ambassadeur a placé un espion à sa solde auprès de la comtesse Jules .
Là, je nuancerais chère Eléonore, auprès de la comtesse Jules, peut être, mais, pour ma part, je pencherais plutôt tout simplement auprès de la reine. Celui-ci, par exemple un valet ou une femme de chambre, aura entendu la conversation et l'aura rapportée. Mais là, je chinoise! A la reflexion, je ne pense pas que Mercy ait pu infiltrer le cercle intime des Polignac car on s'en apercevrait dans ses dépêches qui, alors, contiendraient beaucoup plus de détails sur leurs faits et gestes.
La seule personne proche de la duchesse de Polignac avec laquelle il déclare avoir une bonne relation serait, selon ce qu'il écrit dans une dépêche de 1775, sa grand mère. Or, si vous examinez la question, les grand-mères de la duchesse du côté paternel comme du côté maternel étaient décédées lorsque celle-ci est arrivée à la Cour. Il a donc du se tromper ou bien se vanter d'un contact qui n'existait pas. A moins qu'il est pris la comtesse d'Andlau pour la grand-mère de la duchesse ce qui n'est pas très galant pour Marie-Henriette de Polastron bien qu'elle est eu l'âge d'être grand-mère ( 62 ans en 1975). Cette hypothèse peut être confortée par le fait que les d'Andlau étaient barons du Saint Empire Germanique, donc un peu lié à l'Empire. Mais là, je m'avance et j'attends des précisions sur ce point de notre ami Lucius
Bien à vous. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Roi-cavalerie a écrit:
La seule personne proche de la duchesse de Polignac avec laquelle il déclare avoir une bonne relation serait, selon ce qu'il écrit dans une dépêche de 1775, sa grand mère. Or, si vous examinez la question, les grand-mères de la duchesse du côté paternel comme du côté maternel étaient décédées lorsque celle-ci est arrivée à la Cour.
... grand-mère oui, cher Roi-cavalerie ! mais de Jules, voilà pourquoi . : N'était-ce pas Mme de Mailly ?
Il me semble bien . Il l'écrit à Marie-Thérèse .
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Mme de Sabran a écrit:... grand-mère oui, cher Roi-cavalerie ! mais de Jules, voilà pourquoi . : N'était-ce pas Mme de Mailly ?
Il me semble bien . Il l'écrit à Marie-Thérèse .
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La sulfureuse Françoise de Mailly Rubempré,vicomtesse de Polignac et grand-mère du côté paternel de Jules était décédée en 1767. Ce ne peut donc être elle. Reste sa grand-mère du côté maternelle, née Anne-Louise de Noailles ( 1695-1773), épouse de Jacques- Hippolyte, marquis de Mancini, possible mais alors son carnet d'adresses n'était pas à jour!
Amitiés. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
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Si, si, même si cette brave dame est morte depuis belle lurette .
Il faut que je retrouve ...
Si, si, même si cette brave dame est morte depuis belle lurette .
Il faut que je retrouve ...
Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Roi-cavalerie a écrit:La sulfureuse Françoise de Mailly Rubempré,vicomtesse de Polignac et grand-mère du côté paternel de Jules
C'est un nom que l'on connaît par le Lucien, personnage de la Comédie humaine d’Honoré de Balzac. Il est le héros des Illusions perdues, paru en 1838. :
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Roi-cavalerie a écrit:
La sulfureuse Françoise de Mailly Rubempré,vicomtesse de Polignac et grand-mère du côté paternel de Jules était décédée en 1767.
... comme vous dites ! : : :
C'est la fameuse dame qui affronte en duel Mme de Vintimille pour les beaux yeux du duc de Richelieu !
Allez, zou ! Eliminons Mme de Mailly !
Voici très exactement les termes de Mercy :
( ... ) Mme de Polignac, avec très peu d'esprit, est conduite par des entours fort dangereux, nommément par la comtesse d'Andlau, sa tante, intrigante reconnue, et qui, passé vingt ans, fut renvoyée de la Cour et du service de Mme Adélaïde, pour avoir procuré à cette princesse des livres obscènes. La reine n'ignore rien de tout cela, et j'ai grand soin d'appuyer sur toutes les réflexions qui en résultent, au reste cette comtesse d'Andlau n'est plus dans le cas de paraître à la Cour, et comme la comtesse de Polignac a une grand-mère qui est mon amie particulière et femme fort honnête, et qui a d'ailleurs une influence définitive sur sa petite fille, je me trouve en mesure de parer de ce côté-là ...
Nul doute, cette grand-mère semble bien vivante ?!! Mais alors, c'est kiki ???
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Reste Mme d'Andlau, c'est à mon humble avis la seule possible, comme je vous le disez plus haut, ma chère Eleonore, ce qui tendrait à prouver que les fiches bio de Mercy n'etaient pas exactes!
Roi-cavalerie
Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
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Eh bien voilà, Mercy fait confusion !
Mais il ne semble pas vraiment porter la comtesse d'Andlau dans son coeur . Hum ...
Eh bien voilà, Mercy fait confusion !
Mais il ne semble pas vraiment porter la comtesse d'Andlau dans son coeur . Hum ...
Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Roi-cavalerie a écrit:Mme de Sabran a écrit:
Ce qui signifie clairement que l'ambassadeur a placé un espion à sa solde auprès de la comtesse Jules .
Là, je nuancerais chère Eléonore, auprès de la comtesse Jules, peut être, mais, pour ma part, je pencherais plutôt tout simplement auprès de la reine. Celui-ci, par exemple un valet ou une femme de chambre, aura entendu la conversation et l'aura rapportée. Mais là, je chinoise! A la reflexion, je ne pense pas que Mercy ait pu infiltrer le cercle intime des Polignac car on s'en apercevrait dans ses dépêches qui, alors, contiendraient beaucoup plus de détails sur leurs faits et gestes.
Madame de Polignac mit de la persévérance et de l'affectation à éloigner de chez elle l'ambassadeur d'Autriche, nous dit la comtesse d'Adhémar par la voix de Lamothe-Langon , et tandis que des malveillants prétendaient que M. de Mercy-Argenteau ne quittait pas cette maison, il y était à peine reçu une fois par mois .
C'est la prudence la plus élémentaire qui commande cette conduite:
Des méchants, des envieux, leur nombre est grand à Versailles et à Paris, ont déjà trop reproché à la reine d'avoir le coeur autrichien, et ce serait accréditer ces calomnies si la dame que S.M. affectionne particulièrement entretenait une liaison avec l'ambassadeur de son auguste frère . On ne tarderait pas à prétendre que le comte de Mercy influence le cabinet de Versailles par l'assistance de Mme de Polignac, tandis que ne se voyant que dans les grandes occasions, ce moyen de nuire se trouve annulé .
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette se mêlait-elle de politique ?
Mme de Sabran a écrit:;
Eh bien voilà, Mercy fait confusion !
Mais il ne semble pas vraiment porter la comtesse d'Andlau dans son coeur . Hum ...
Vous avez raison, j'ai relu Mercy pour les années 1775 et 1776 et il est effectivement très critique à l'égard de Mme d'Andlau. Hormis cette dernière, je ne voyais vraiment pas qui cela pouvait être. Sauf si les termes de grand-père ou de grand-mère possédaient une acception plus large au XVIII° siècle qu'actuellement.
Roi cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
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