Ailleurs dans le monde en 1789
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Et moi elle me rappelle l'histoire similaire et non moins palpitante de Jeanne Barret, embarquée elle aussi travestie en homme, par son amant qui ne saurait se passer d'elle . Il meurt en route également et Jeanne accomplit sa mission à sa place .
Notre sujet: https://marie-antoinette.forumactif.org/t2851-jeanne-barret-botaniste-et-exploratrice
Quelles femmes !!!
Merci, mon cher Calonne !
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Mme de Sabran- Messages : 55309
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
D'après ce que j'en ai appris, on trouva encore pendant longtemps, jusqu'au XXème siècle, dans les bazars iraniens des assiettes ou objets à l'effigie de la "princesse franque".
Quelle aventure pour une tenancière de tripot qui n'avait jamais été plus loin que les portes de Paris...
Quelle aventure pour une tenancière de tripot qui n'avait jamais été plus loin que les portes de Paris...
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Calonne- Messages : 1098
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Abyssinie : le jeu de massacre...
Penchons-nous un moment sur le mystérieux royaume d'Abyssinie, actuelle Ethiopie. Qui y règne donc en 1789, quel souverain est le contemporain de Louis XVI ? Et bien en fait… beaucoup de monde !
Tout d'abord, petit retour en arrière.
L'Ethiopie, longtemps appelée Abyssinie, est l'une des plus anciennes civilisations africaines, convertie très tôt au christianisme (d'obédience orthodoxe, le calendrier éthiopien est d'ailleurs le calendrier copte, inspiré du calendrier Julien et non Grégorien). Ce sont les portugais qui s'y aventurent vraiment les premiers, bien accueillis à la cour des Négus (rois ou seigneurs locaux) et à celle de l'empereur, au nom prestigieux de "Roi des Rois", le Négus Negest.
Depuis le règne de Fasilidas, la cour et le gouvernement sont installés à Gondar, nouvelle capitale. Les empereurs sont issus de la dynastie Salomonide qui règnera jusqu'à la mort du dernier empereur, Haïlé Sélassié, en 1974. Le nom de la dynastie vient du fait que ses souverains seraient issus des amours de Salomon et de la reine de Saba, rien de moins. Encerclée par l'Islam, coupée du monde extérieur, l'Ethiopie vit alors repliée sur elle-même, secrète, en vase clos.
A Gondar, empereurs et impératrices s'enferment dans une sorte de Cité Interdite verdoyante où chacun, chacune, fait construire son palais, son pavillon, sa bibliothèque ou son église. L'architecture est fortement inspirée par les portugais qui, à cette époque, exercent une influence certaine sur le royaume. Une cour au faste africain et exotique déambule donc parmi ces bassins et ces jardins, accompagnée parfois de lions apprivoisés, le roi des animaux ayant une symbolique très forte dans tout le royaume. Autour du château principal, c'est une véritable petite ville juchée sur sa colline, avec ses remparts crénelés, ses tours rondes et ses portes, ses jardins, ses dépendances...
Le château Fasilidas, du nom de son fondateur, résidence principale de l'empereur
Les bains
Leur usage était surtout religieux, c'est là qu'avaient lieu les baptêmes de la famille impériale, des seigneurs et de leurs familles.
Debre Berhan Sélassié
C'est la plus connue des 44 églises du site. Chaque empereur, impératrice ou grand seigneur avait à cœur de faire bâtir une église, souvent dédiée à la Vierge. Chaque grande famille de la cour avait plus ou moins la sienne. L''intérieur est de style très byzantin, aux couleurs vives avec de nombreuses fresques colorées expliquant et illustrant les grands épisodes religieux et autres récits.
Le petit château de l'impératrice Mentweb
La bibliothèque de l'empereur Yohannes (au premier plan) et la Chancellerie Impériale (au fond)
Séquence frisson : les cages où étaient parqués les lions apprivoisés de l'empereur...
Mais au XVIIIème siècle survient une époque de troubles, d'intrigues et de confusion. En témoigne la longue succession d'empereurs qui se suivent après parfois quelques mois de règne seulement. Plus de 27 souverains, sans compter les usurpateurs et prétendants ! A l'ombre des jacarandas et arbustes d'encens, on se croirait revenu à la décadence de Rome… C'est le Zemene Mesafent ou "Ere des princes", période où les empereurs règnent mais ne gouvernent pas, comme au Japon où l'empereur est un symbole, le pouvoir réel revenant au Shogun. Tout le monde intrigue : les Ras (équivalent du rang de duc en Occident), les Mesafint (princes), les Mekwanent (gouverneurs de provinces), les Itege (impératrices)… Empereurs assassinés, empoisonnés, noyés, exilés ou forcés à devenir moine et reclus dans un monastère perdu dans les montagnes du nord, n'en jetez plus ! Sans compter la sanglante rivalité entre Omoros et Amharas, deux puissants groupes ethniques qui se haïssent.
Alors, qui est donc le contemporain de Louis XVI, en tant que souverain ?
De 1771 à 1777 c'est le Enderase (régent) Goshu Wodago qui va d'ailleurs détrôner celui pour qui il était régent, pour le remplacer par Salomon II qui règne peu, de 1777 à 1779, avant d'être détrôné et de finir moine… Ceux qui l'ont détrôné, deux puissants seigneurs, le remplacent par Takla Guiorguis qui va régner… six fois jusqu'en 1800 ! En effet, il est déposé en 1784 pour faire place à Iyassou III qui règne jusqu'en 1788 avant que Takla Guiorguis ne revienne sur le trône de 1788 à 1789 avant de repartir et de revenir, sans oublier les usurpations de Atse Iyasou (1787-1788), Atse Baeda Maryam II (1787-1788) et Takla Haïmanot III (1788-1789).
Autant dire que si Louis XVI avait voulu nouer des contacts avec le mystérieux royaume d'Abyssinie, il aurait eu du mal à trouver un interlocuteur… Il faudra attendre 1855 pour retrouver l'unité et la stabilité sous la poigne d'un homme de fer, le Négus Nagest Théodoros II.
Calonne- Messages : 1098
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Calonne a écrit:
Depuis le règne de Fasilidas, la cour et le gouvernement sont installés à Gondar, nouvelle capitale. Les empereurs sont issus de la dynastie Salomonide qui règnera jusqu'à la mort du dernier empereur, Haïlé Sélassié, en 1974.
Oui bien sûr, le bon Négus de Brassens !
( ... )
Il est possible au demeurant ( bis )
Qu'on déloge le Shah d'Iran ( bis )
Mais il y a peu de chances qu'on détrône le Roi des cons.
Qu'un jour on dise c'est fini ( bis )
Au petit Roi de Jordanie (bis )
Mais il y a peu de chances qu'on détrône le Roi des cons.
Qu'en Abyssinie on récuse ( bis )
Le Roi des Rois le bon Négus ( bis )
Mais il y a peu de chances qu'on détrône le Roi des cons.
( ... )
Gina Lollobrigida et Yul Brynner, couple de choc à l'écran !Calonne a écrit: Le nom de la dynastie vient du fait que ses souverains seraient issus des amours de Salomon et de la reine de Saba, rien de moins.
J'imagine bien Gina, caressant mollement la croupe d'un lion ...
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Mme de Sabran- Messages : 55309
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
La dynastie salomonide a des origines légendaires : elle remonterait à Ménélik Ier, qui serait issu des amours de Salomon et de la reine de Saba.
Pour être franc, cette dynastie ne se perpétua pas uniquement par filiation directe au cours des siècles mais plus par lignage et mariages entre grandes familles de la noblesse.
Mais, mine de rien, elle est considérée comme la plus ancienne maison royale dans le monde avec la famille impériale du Japon.
Pour être franc, cette dynastie ne se perpétua pas uniquement par filiation directe au cours des siècles mais plus par lignage et mariages entre grandes familles de la noblesse.
Mais, mine de rien, elle est considérée comme la plus ancienne maison royale dans le monde avec la famille impériale du Japon.
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Calonne- Messages : 1098
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Merci Calonne.
J'apprécie ces intéressants petits voyages hors de France...
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La nuit, la neige- Messages : 18060
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Signalons aussi que pour certains historiens, la reine de Saba venait de ce que l'on nommait à l'époque "l'Arabie heureuse", qui correspondrait à l'actuel Yémen.
En tous cas, si elle venait véritablement d'Ethiopie, elle était donc vraisemblablement noire. Donc, Gina, côté crédibilité…
Gondar a pas mal souffert mais le site reste encore impressionnant :
L'ensemble a été édifié vers 1635 sur ordre de Fasilidas et probablement avec l'aide d'architectes portugais. Auparavant, le Négus Negest et sa cour étaient nomades, allant de province en province et vivant sous la tente. Fasilidas fait construire le château, un pont et sept églises. Ses cinq successeurs font chacun bâtir leur propre palais. En 1668, Yohannes Ier décide de séparer les habitants de la ville selon leur religion. Les musulmans ont alors un délai de deux ans pour emménager dans leurs propres quartiers, Islam bet (maison de l'Islam). A cette époque, la ville dépasse quand-même 60 000 habitants.
En 1699, y apparaît Charles-Jacques Poncet, un médecin et explorateur français installé au Caire (il mourra à Ispahan en 1708). Il est envoyé par le consul de France en Egypte, Benoit de Maillet, pour soigner le roi et son fils. Il est reçu chaleureusement à la cour impériale le 1er juillet 1699, par le Négus Negest Iyasou Ier.
Rentré en Égypte en 1700, il revient en France la même année et paraît à la cour de Louis XIV où il fait sensation en costume abyssin. Mais à la suite d'un différend avec Benoist de Maillet, il est calomnié et la véracité de son voyage en Éthiopie et de ses études est contestée. Déçu, amer, il revient en mer Rouge en 1702 pour embarquer à destination du comptoir français de Surate, où il espère faire fortune. En 1706, il s'établit en Perse pour y mourir deux ans plus tard, oublié de tous. Il faut attendre la fin du XVIIIème siècle pour qu'il soit réhabilité par le récit de voyage de James Bruce, qui confirme en grande partie les observations de Poncet.
L'intérieur du château peut décevoir, tout y est nu, aucun meuble, aucune tapisserie ni décoration, juste de grandes salles et couloirs de pierre vides. A l'époque, il n'y avait quasiment pas de meubles, il faut imaginer des flots de tapis colorés, de coussins chamarrés, de petites tables basses et de tabourets, de grandes tentures et tapisseries aux motifs géométriques... Des seigneurs et dames aux tenues luxueuses et exotiques, aux lourdes parures, dans un faste tout byzantin et africain comme en témoignent ces fabuleuses couronnes :
(source : joyofmuseum.com)
Pour les vêtements, une robe "de dessous" d'impératrice, en coton et broderies au fil de soie :
(source : bbc.co.uk)
En tous cas, si elle venait véritablement d'Ethiopie, elle était donc vraisemblablement noire. Donc, Gina, côté crédibilité…
Gondar a pas mal souffert mais le site reste encore impressionnant :
L'ensemble a été édifié vers 1635 sur ordre de Fasilidas et probablement avec l'aide d'architectes portugais. Auparavant, le Négus Negest et sa cour étaient nomades, allant de province en province et vivant sous la tente. Fasilidas fait construire le château, un pont et sept églises. Ses cinq successeurs font chacun bâtir leur propre palais. En 1668, Yohannes Ier décide de séparer les habitants de la ville selon leur religion. Les musulmans ont alors un délai de deux ans pour emménager dans leurs propres quartiers, Islam bet (maison de l'Islam). A cette époque, la ville dépasse quand-même 60 000 habitants.
En 1699, y apparaît Charles-Jacques Poncet, un médecin et explorateur français installé au Caire (il mourra à Ispahan en 1708). Il est envoyé par le consul de France en Egypte, Benoit de Maillet, pour soigner le roi et son fils. Il est reçu chaleureusement à la cour impériale le 1er juillet 1699, par le Négus Negest Iyasou Ier.
Rentré en Égypte en 1700, il revient en France la même année et paraît à la cour de Louis XIV où il fait sensation en costume abyssin. Mais à la suite d'un différend avec Benoist de Maillet, il est calomnié et la véracité de son voyage en Éthiopie et de ses études est contestée. Déçu, amer, il revient en mer Rouge en 1702 pour embarquer à destination du comptoir français de Surate, où il espère faire fortune. En 1706, il s'établit en Perse pour y mourir deux ans plus tard, oublié de tous. Il faut attendre la fin du XVIIIème siècle pour qu'il soit réhabilité par le récit de voyage de James Bruce, qui confirme en grande partie les observations de Poncet.
L'intérieur du château peut décevoir, tout y est nu, aucun meuble, aucune tapisserie ni décoration, juste de grandes salles et couloirs de pierre vides. A l'époque, il n'y avait quasiment pas de meubles, il faut imaginer des flots de tapis colorés, de coussins chamarrés, de petites tables basses et de tabourets, de grandes tentures et tapisseries aux motifs géométriques... Des seigneurs et dames aux tenues luxueuses et exotiques, aux lourdes parures, dans un faste tout byzantin et africain comme en témoignent ces fabuleuses couronnes :
(source : joyofmuseum.com)
Pour les vêtements, une robe "de dessous" d'impératrice, en coton et broderies au fil de soie :
(source : bbc.co.uk)
Calonne- Messages : 1098
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Calonne a écrit: A l'époque, il n'y avait quasiment pas de meubles, il faut imaginer des flots de tapis colorés, de coussins chamarrés, de petites tables basses et de tabourets, de grandes tentures et tapisseries aux motifs géométriques... Des seigneurs et dames aux tenues luxueuses et exotiques ...
Ah, tais-toi ! Je m'y vois ...
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Mme de Sabran- Messages : 55309
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Calonne- Messages : 1098
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Mme de Sabran- Messages : 55309
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Byzance en Afrique, mélange curieux ! J'ignorais l'existence de ces palais. L'ensemble parait bien conservé.
Pour être exact, les éthiopiens, comme les coptes, ne sont pas exactement des orthodoxes mais des monophysites, dépendant du patriarche d'Alexandrie.
Pour être exact, les éthiopiens, comme les coptes, ne sont pas exactement des orthodoxes mais des monophysites, dépendant du patriarche d'Alexandrie.
Lucius- Messages : 11656
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
L'ensemble reste impressionnant bien qu'il ait souffert pendant l'occupation italienne : les forces italiennes s'y retranchent en novembre 1941, après que Addis-Abeba soit tombée aux mains des britanniques six mois auparavant. Le site est bombardé par l'aviation britannique la même année.
La cité royale est vaste. Elle comprend :
- le château de Fasilidas.
- le palais de Iyasou Ier.
- le pavillon de l'Allégresse de David III.
- la salle des banquets de Bacaffa l'Impitoyable et ses écuries.
- le château de l'impératrice Mentouab.
- la chancellerie de Yohannès Ier et sa bibliothèque.
- Trois églises.
Autour s'articulent 20 autres châteaux et trente églises et monastères. L'intérieur des églises est entièrement et très richement peint, de fresques aux couleurs vives :
Ici, les poutres du plafond de celle de Debre Berhan Selassie (dédiée à la sainte trinité) sont peintes de 104 têtes d'anges, toutes avec une expression différente :
Mais c'est le château de Fasilidas, très bien conservé, qui retient l'attention en général :
La cité royale est vaste. Elle comprend :
- le château de Fasilidas.
- le palais de Iyasou Ier.
- le pavillon de l'Allégresse de David III.
- la salle des banquets de Bacaffa l'Impitoyable et ses écuries.
- le château de l'impératrice Mentouab.
- la chancellerie de Yohannès Ier et sa bibliothèque.
- Trois églises.
Autour s'articulent 20 autres châteaux et trente églises et monastères. L'intérieur des églises est entièrement et très richement peint, de fresques aux couleurs vives :
Ici, les poutres du plafond de celle de Debre Berhan Selassie (dédiée à la sainte trinité) sont peintes de 104 têtes d'anges, toutes avec une expression différente :
Mais c'est le château de Fasilidas, très bien conservé, qui retient l'attention en général :
Calonne- Messages : 1098
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Un peu plus sur Charles Jacques Poncet...
Né à Saint-Claude, en Franche Comté, Charles Poncet était médecin et apothicaire.
En 1692, notre homme est établi au Caire où il pratique la pharmacie, la chirurgie et la médecine, avec un succès considérable d'ailleurs, et il est dans les meilleurs termes avec Benoit de Mailler, consul de France en Egypte.
En 1698, arrive alors un messager du roi d’Abyssinie, chargé de trouver un médecin capable de guérir ce monarque et son fils, tous deux affligés "d’une espèce de scorbut", probablement une affection de la peau en fait. Le consul de France pense alors à Poncet, avec une idée derrière la tête : nouer des relations entre la cour du Négus Negest et Versailles et rétablir la mission jésuite expulsée quelques années plus tôt.
Poncet fait donc ses malles, accompagné du Père Brèvedent, jésuite, comme domestique. Poncet est muni d’une caisse de remèdes fournis par le consulat français. Les voyageurs se mettent en route le 10 juin 1698 mais Poncet arrive seul à Gondar le 21 juillet 1699, un an plus tard, son compagnon étant mort de dysenterie après avoir franchi la frontière d’Abyssinie.
Poncet est reçu à la cour et logé au palais du Négus. Il eut le bonheur de guérir en peu de temps le souverain et également son fils.
Comblé d’honneurs et de présents, notre médecin devient un témoin de première main de la cour impériale. Il découvre coton, herbes aromatiques, ébène et bois précieux, cardamome, gingembre et encens, des multitudes de fleurs, d'agrumes, la grenade, de superbes jasmins… L'empereur, âgé de 41 ans, est selon lui " un esprit vif et perçant, doté d'une vive intelligence, d'une humeur affable, doux et de la stature d'un héros ". Le souverain le traite avec égards et affection, le dispensant même de se prosterner devant lui et de lui baiser le pied, comme le veut le protocole. Le Négus est même intéressé par la possibilité de faire venir en son royaume architectes, maçons, menuisiers, serruriers et ingénieurs français.
Mais la santé de Poncet se dégrade : mal remis de la dysenterie qui a emporté son compagnon, il s'affaiblit et, en 1700, décide de rentrer en France, malgré les sollicitations affectueuses de l'empereur qui insiste pour le garder auprès de lui. En cadeau, le Négus lui remet de magnifiques parures en or et lui offre une robe fastueuse ainsi qu'une caravane chargée de présents pour Louis XIV, dont un éléphant (la pauvre bête mourra en route). Poncet quitte Gondar à regrets : " Je ne pouvais pas le quitter sans tendre intérêt et il se paroissoit être sensiblement touché de cette séparation. Je dois avouer que je ne peux jamais penser à ce grand prince, sans les sentiments les plus vifs de gratitude et si ne l'avait pas été pour mon indisposition je souhaitais me consacrer à son service personnel et sacrifier le reste de mes jours à son service ".
Arrivé à Versailles, notre médecin fait sensation, vêtu en prince d'Abyssinie et Louis XIV lui fait bon accueil. Il est question de répondre à la demande du Négus et d'envoyer une ambassade officielle à Gondar mais le projet s'enlise et sera oublié (c'est la guerre, l'argent manque, le royaume va mal). D'autant plus que dans le même temps, Poncet s'est mortellement brouillé avec Mailler, le consul de France en Egypte et ce dernier jette le discrédit sur son ancien ami, mettant en doute l'authenticité de la lettre du Négus et ses observations et rapports.
Amer, désabusé, Poncet préfère repartir, d'abord en Inde puis en Perse. En 1704, il a la grande douleur d'apprendre la mort du Négus, assassiné. Epuisé par la maladie, désabusé, il meurt sur la route, en Perse, en 1706 ou 1708.
Ses écrits et rapports de voyage sur ses neuf mois passés en Abyssinie seront réhabilités en 1768 par le voyageur écossais James Bruce, parti découvrir les sources du Nil et qui séjournera à Gondar.
Calonne- Messages : 1098
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Triste fin pour une très belle histoire ... merci, mon cher Calonne .
Au fait ! J'adore tes 104 petits anges de Debre Berhan Selassie !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55309
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Cadeau :
(Source : travellerspoint.com)
Oui, le pauvre Poncet a fini assez tristement : regret de quitter Gondar, discrédit jeté sur ses écrits et son ambassade, la maladie, la douleur d'apprendre l'assassinat du prince qu'il aimait beaucoup…
Ce qui est étrange, c'est que dans tout ce que j'ai trouvé sur lui, il n'est jamais précisé pourquoi il s'était fixé en Egypte. Tous les textes commencent à partir du moment où il est installé au Caire.
A noter que Mailler, le consul de France en Egypte, ne manque pas d'intérêt non plus : entiché d'ésotérisme et de mysticisme tout en étant d'esprit scientifique, il publie clandestinement Le Telliamed, une théorie sur l'histoire de la Terre qui nie le Déluge biblique, ouvrage antichrétien, ce qui explique sa parution clandestine. Mailler y inaugure le "Transformisme" ou "Transmutation des espèces" pour expliquer l'origine de l'homme, issu selon lui "de semences répandues dans les eaux et sorties de la mer pour devenir des créatures terrestres". Parlant couramment l'arabe, il parcourt le pays, discute avec les habitants et visite l'intérieur de la Grande Pyramide… 40 fois ! Il écrivît également une Description de l'Egypte et des Mémoires sur l'Ethiopie qui elles, ne seront jamais publiées.
(Source : travellerspoint.com)
Oui, le pauvre Poncet a fini assez tristement : regret de quitter Gondar, discrédit jeté sur ses écrits et son ambassade, la maladie, la douleur d'apprendre l'assassinat du prince qu'il aimait beaucoup…
Ce qui est étrange, c'est que dans tout ce que j'ai trouvé sur lui, il n'est jamais précisé pourquoi il s'était fixé en Egypte. Tous les textes commencent à partir du moment où il est installé au Caire.
A noter que Mailler, le consul de France en Egypte, ne manque pas d'intérêt non plus : entiché d'ésotérisme et de mysticisme tout en étant d'esprit scientifique, il publie clandestinement Le Telliamed, une théorie sur l'histoire de la Terre qui nie le Déluge biblique, ouvrage antichrétien, ce qui explique sa parution clandestine. Mailler y inaugure le "Transformisme" ou "Transmutation des espèces" pour expliquer l'origine de l'homme, issu selon lui "de semences répandues dans les eaux et sorties de la mer pour devenir des créatures terrestres". Parlant couramment l'arabe, il parcourt le pays, discute avec les habitants et visite l'intérieur de la Grande Pyramide… 40 fois ! Il écrivît également une Description de l'Egypte et des Mémoires sur l'Ethiopie qui elles, ne seront jamais publiées.
Dernière édition par Calonne le Sam 19 Jan 2019, 21:06, édité 1 fois
Calonne- Messages : 1098
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Dis, Charles-Alexandre !
Saute donc dans le Jeu de l'Hiver : tu es l'homme de la situation pour cette dernière énigme !
Si, si, ne proteste pas !!!
Saute donc dans le Jeu de l'Hiver : tu es l'homme de la situation pour cette dernière énigme !
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Mme de Sabran- Messages : 55309
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Calonne a écrit:
Cadeau :
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Le Japon en 1789
Nous avons vu plus haut dans ce sujet que le Japon, à l'époque où Marie-Antoinette batifolait gaiement dans les jardins de Trianon, en était à l'ère Edo (ancien nom de Tokyo).
Qu'en est-il donc de l'archipel du Soleil Levant dans ces années ?
Un archipel bien mal en point… En 1703, un terrible séisme dans la région du Kanto fait plus de 150 000 morts. En 1782, une terrible famine, causée par inondations et sécheresses sévit pendant cinq ans : le rat, le chat ou le chien sont gibiers de haut prix…
Au niveau intérieur, l'empereur n'est plus qu'un symbole, sans pouvoir réel. C'est le règne des Shogun, ce dernier étant à la base un général, un militaire qui devient à l'époque le vrai maître du pays. Ce dernier est divisé en nombreux fiefs et domaines gouvernés par les Daimyos, seigneurs locaux, assistés de leurs samouraï. Des Daimyos turbulents et volontiers rebelles… A tel point que pour mieux les contrôler, le Shogun leur impose de résider régulièrement à Edo (Tokyo) où il garde une partie de leur famille en otage…
Pour l'anecdote, le contemporain de Louis XVI est l'empereur Kokaku, qui règne de 1780 à 1817. 119ème empereur, il fait de son mieux pour lutter contre la terrible famine qui ravage le pays à partir de 1782, ce qui renforce son autorité et son prestige.
Nos seigneurs s'enferment donc dans leurs châteaux fortifiés (les routes sont d'ailleurs infestées de brigands et de pauvres hères) avec leur entourage, se consacrant à leurs loisirs. Le pays est instable, les routes dangereuses, on reste donc chez soi ce qui fait que, paradoxalement, cette période sombre et violente voit l'épanouissement de la poésie, du roman et du théâtre. Enfermé derrière de hauts murs, on s'évade par le livre et la musique.
Le théâtre à la mode est le Kabuki, créé par une femme, Dame Okuni. Pourtant, la présence de femmes dans le théâtre étant considéré comme un important facteur de prostitution, les femmes en sont bannies : les rôles féminins sont tenus par des hommes. Plus tard, pour les mêmes raisons, enfants et éphèbes seront interdits également.
Si l'archipel est refermé sur lui-même à l'intérieur, il en est de même à l'extérieur. L'époque est celle du Sakoku, "fermeture du pays". Les seuls contacts diplomatiques se font avec la Corée, la Chine et les Provinces-Unies, ces dernières gardant encore quelques liens commerciaux avec les japonais. Mais pour tous les autres européens, mettre le pied sur l'archipel est passible de mort. En 1792, les russes tentent d'établir des liens diplomatiques et se font fermement refouler. Signalons qu'à l'époque, les chrétiens ne sont pas en odeur de sainteté également : en ces temps de repli et de fermeture, la société nippone en revient aux sources, confucianisme mêlé de bouddhisme et de shintoïsme.
On le voit, dans les années 1780, le Japon est un univers secret et impénétrable.
L'ère Edo prendra fin en 1868, début de l'ère Meiji, "ère des lumières" qui verra le retour d'une monarchie forte, l'occidentalisation à grande vitesse du pays et son ouverture au monde.
Calonne- Messages : 1098
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Merci, mon cher Calonne . Notre tour du monde continue .
Tu nous brosses un tableau qui rappelle notre Moyen-Age ... en pire !
Calonne a écrit:
Un archipel bien mal en point… En 1703, un terrible séisme dans la région du Kanto fait plus de 150 000 morts. .
Quelle horreur !
C'est trois fois plus que lors du terrible tremblement de terre de Lisbonne dont le coût en vie humaines sera évalué à 45 000 morts.
https://marie-antoinette.forumactif.org/t4179-le-tremblement-de-terre-de-lisbonne-1755?highlight=lisbonne
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55309
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Oui, le Japon de l'époque en est vraiment au stade médiéval dans ses heures les plus sombres, avec un souverain sans pouvoir, un pays morcelé en fiefs tenus par des seigneurs volontiers rebelles, pays fermé et isolé… On parle du Gekokujo, expression voulant dire "les plus faibles gouvernent les plus forts", allusion à tous ces petits seigneurs locaux qui défient le souverain ou le Shogun, régissant leurs domaines à leur guise.
On s'enferme en ville, dans les châteaux ou monastères, parcourir les routes est dangereux, les campagnes sont en proie à la famine, aux brigands et incendiaires. De nombreux samouraï pensent même à l'époque que le pays pourrait devenir une colonie européenne… On se méfie des hollandais, seuls occidentaux encore tolérés, du côté de Nagasaki.
Les routes sont hantées par les ikkō-ikki, des bandes de paysans, de moines en haillons et parfois de nobles ruinés qui organisent parfois de véritables soulèvements contre les seigneurs et leurs samouraï. On peut aussi croiser des Ronin, samouraï renégats, sans maître, vendant leurs services aux plus offrants… Sans oublier les célèbres ninjas, au choix espions, mercenaires, informateurs ou assassins suivant les besoins de leur employeur… Bref, pas le moment rêvé pour faire du tourisme…
Pour l'anecdote, le shogun de l'époque est Ienari Tokugawa, maître du pays de 1787 à 1837.
On s'enferme en ville, dans les châteaux ou monastères, parcourir les routes est dangereux, les campagnes sont en proie à la famine, aux brigands et incendiaires. De nombreux samouraï pensent même à l'époque que le pays pourrait devenir une colonie européenne… On se méfie des hollandais, seuls occidentaux encore tolérés, du côté de Nagasaki.
Les routes sont hantées par les ikkō-ikki, des bandes de paysans, de moines en haillons et parfois de nobles ruinés qui organisent parfois de véritables soulèvements contre les seigneurs et leurs samouraï. On peut aussi croiser des Ronin, samouraï renégats, sans maître, vendant leurs services aux plus offrants… Sans oublier les célèbres ninjas, au choix espions, mercenaires, informateurs ou assassins suivant les besoins de leur employeur… Bref, pas le moment rêvé pour faire du tourisme…
Pour l'anecdote, le shogun de l'époque est Ienari Tokugawa, maître du pays de 1787 à 1837.
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1098
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Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Le pays du matin calme
Derrière ce surnom poétique, que se passe-t-il donc dans le royaume de Corée en 1789 ?
Le contemporain de Louis XVI est Jeongjo, qui règne de 1776 à 1800. Il est le 22ème roi de la dynastie Joseong, en place depuis 1392 et qui durera, mine de rien, jusqu'en 1910.
Source : patrons.org.es
Au XVIIIème siècle, la Corée est farouchement isolationniste et ne veut plus entendre parler des étrangers. Cela se comprend quand on sait qu'elle a subi la meurtrière attaque et occupation Mandchoue (à deux reprises) au siècle précédent. Si la Corée a réussi, non sans mal, à se libérer, elle s'est totalement repliée sur elle-même, devenant le "royaume ermite". Les seuls contacts, limités à la politesse, se font avec le Japon et la Chine. Les éventuels étrangers mettant le pied en Corée se voient interdire à jamais d'en repartir (si ça c'est pas de l'hospitalité)…
Pourtant, cet isolement n'est pas forcément synonyme de décadence. Après tant de malheurs, le royaume reprend souffle, se reconstruit, se réorganise. Le roi Jeongjo, progressiste, modernise l'agriculture, affranchit les esclaves appartenant à l'état pour leur donner des terres à mettre en valeur et s'oppose à la caste des Yangban. Ces derniers sont à l'origine des paysans et commerçants enrichis, devenus au fil du temps une élite figée et sclérosée. Afin de les contrer, le roi crée une nouvelle élite de lettrés, chargée de proposer des réformes utiles pour le royaume.
Mais c'est surtout dans le domaine artistique et culturel que le renouveau est le plus frappant, au point que l'on parle du "beau siècle coréen" pour cette période qui s'émancipe du modèle chinois.
- La littérature rayonne, se partageant entre poésie (les poèmes sont souvent chantés et accompagnés en musique) et les contes populaires, moins élitistes.
- La musique est reine de même que le chant, sous la forme du Pansori.
Il s'agit d'un récit chanté, souvent inclus dans un opéra, chanté par un acteur/une actrice, qui incarne plusieurs personnages. Le public y participe parfois.
Source : Steve 46814
- En céramique, après le triomphe du céladon, voici venir la porcelaine blanche, très épurée ou à décor bleu :
Source : proantic.com
- En peinture, ce sont les paravents qui servent de toiles le plus souvent. On y déploie des paysages ou des scènes volontiers populaires, activités agricoles, artisans au travail… Les lettrés lancent la mode du paravent représentant… leur bibliothèque !
Le peintre le plus réputé des années 1780 ? Assurément Kim Hong-Do ou Danwon, célèbre pour avoir le premier représenté des scènes de la vie de tous les jours. Il s'attache à représenter l'activité des paysans, des artisans, des scènes de rue, des fêtes populaires… Le tout d'un trait net, élégant et sobre.
Autoportrait de l'artiste :
Source : Korean Art Museum, Pyongyang
Et pour conclure, un aperçu détaillé de la tenue traditionnelle coréenne, le Hanbok au féminin et au masculin, comme j'ai pu en admirer lors de mon passage à Séoul :
Source : sametlesdrama.fr
Calonne- Messages : 1098
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Quel beau message !
Encore, encore !!!
Calonne a écrit:Les éventuels étrangers mettant le pied en Corée se voient interdire à jamais d'en repartir (si ça c'est pas de l'hospitalité)…
Si, si, assurément !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55309
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Kim Hong-Do
Nommé aussi Danwon, il est considéré comme l'un des plus grands peintres coréens.
Il naît en 1745 et s'éteindra en 1806. Son maître était Kang Sehwang, un des calligraphes les plus célèbres de l’époque, avec qui il a étudié dès l'âge de 7 ans. Il entra à l’office royal de peinture, la Dohwaseo, avant d'avoir 20 ans. Remarqué par le roi, il entre même un temps au gouvernement dans les années 1780. Dans les années 1790, il vit pleinement de son art, croulant sous les commandes.
A cette époque où la Corée se replie sur elle-même et ses valeurs fondamentales, le peintre représente des scènes de rues, l'activité quotidienne des gens du peuple, paysans, artisans, commerçants, des festivals ou fêtes populaires. Dans le même temps, il peint également des paysages. Beaucoup de ses œuvres ornent des paravents.
Ici, détail d'un paravent en huit panneaux, Au fil des saisons, avec la travailleuse qui, se sentant observée, découvre l'œillade du voyageur derrière son éventail...
Source : Ismoon
Calonne- Messages : 1098
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Ailleurs dans le monde en 1789
Calonne, je tiens à le dire tout ce sujet est formidable . Pourquoi la Boussole et l'Astrolabe quand pour voyager rien ne vaut ce forum étonnant.
Monsieur de la Pérouse- Messages : 485
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
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