La sexualité de Marie-Antoinette et Louis XVI

Toutefois il faut remarquer que l'intervention de Joseph tarde à produire des résultats concrets. Marie-Antoinette écrit que ses espérances d'une grossesse ont reculées, sans en préciser les raisons, et Louis XVI écrit :

"J’attendais quelque chose de plus pour vous en faire part. Deux fois nous avons eu quelques légères espérances, mais malgré qu’elles n’aient pas réussi, je suis sûr d’avoir fait ce qu’il faut, et j’espère que l’année prochaine ne se passera pas sans vous avoir donné un neveu ou une nièce. C’est à vous que nous devons ce bonheur, car depuis votre voyage cela a toujours été en mieux jusqu'à parfaite conclusion."

Ces lettres à Joseph II sont écrites au mois de décembre 1777. Il était à Versailles au mois de juin. Il paraît que les rencontres conjugales ne sont pas fréquentes et que malgré des leçons " techniques", l'empressement et le désir nécessaires à une relation fructueuse sont loin d'avoir été allumés. L'antipathie mutuelle des époux reste.

Oui, merci chère Lady Bess.
Longtemps la thèse de la « petite » intervention sur un phymosis chez Louis XVI était donnée pour expliquer l’amelioration obtenue. C’est Joseph qui aurait suggéré cette intervention.
François Fejtö reprend cette thèse dans sa biographie de Joseph II..
Malheureusement, on sait depuis quelques années que cette intervention n’a pu avoir lieu ( aucune trace dans les écrits, pas d’interruption des chasses, pas de témoignages de Lassone ).
Alors ? Restent les encouragements, les injonctions de Joseph qui auraient pu servir de déclencheur...

Vicq d Azir a écrit:
Longtemps la thèse de la « petite » intervention sur un phymosis chez Louis XVI était donnée pour expliquer  l’amelioration obtenue. C’est Joseph qui aurait suggéré cette intervention. François Fejtö reprend cette thèse dans sa biographie de Joseph II.. Malheureusement, on sait depuis quelques années que cette intervention n’a pu avoir lieu ( aucune trace dans les écrits, pas d’interruption des chasses, pas de témoignages de Lassone ).

Il y a des preuves positives à Vienne que cette intervention chirurgicale n'a pas eu lieu. Quant à l'idée d'une telle intervention, elle est attribuée par Mercy et Marie-Antoinette aux médecins français. La réaction à Vienne est plutôt sceptique. En lisant toute une série de lettres qui touchent sur ce sujet délicat, une chose est claire - l'incrédulité de l'impératrice Marie-Thérèse et son impatience avec les excuses qu'elle reçoit chaque mois par le courrier diplomatique. Ses relations avec sa fille sont difficiles. Il y a méfiance et crainte de la part de Marie-Antoinette, même "froideur" (rapport privé écrit pour Mercy par un se ses espions à Versailles) et avec Joseph Il, "l'aigreur '. Happy families!

Oui, bonjour la famille !
Mais, comme vous le rappelez, les enjeux sont politiques et internationaux. De plus, le « corps du Roi » (il y’a eu un bel ouvrage sur ce sujet) , ne lui appartient pas. Il appartient à tous, et doit être vu de tous...

« Sexe et pouvoir » : le calvaire de l’ingénu Louis XVI  

« Sexe et pouvoir » (34/35). Trop éloigné des canons virils du pouvoir royal, le souverain fut raillé par une partie de la noblesse et par ses opposants pour son incapacité à avoir des rapports sexuels aboutis, puis pour son absence de maîtresses.

Par Jean-Michel Normand Publié aujourd’hui,  le  28 août 2020.



CELIA CALLOIS
Dans la France prérévolutionnaire, le pouvoir de nuisance des intrigues de Cour et des pamphlets, souvent inspirés par des membres de la famille royale, valait bien celui des réseaux sociaux et des « fake news » d’aujourd’hui. Un jeu de massacre dont Louis XVI fut l’une des cibles préférées.
En cause, sa sexualité, ou plutôt son absence tangible de sexualité.

Marié à 15 ans à Marie-Antoinette, d’un an sa cadette, Louis-Auguste apparaît plus porté sur la menuiserie, l’horlogerie, et surtout la chasse, que sur la bagatelle. « Ne vous chargez pas trop l’estomac pour cette nuit », lui conseille son grand-père Louis XV, le soir de ses noces. « Pourquoi donc ? Je dors toujours mieux quand j’ai bien soupé », répond l’ingénu dauphin. L’absence persistante de grossesse de la future reine donne du grain à moudre à tous ceux qui cherchent à déstabiliser le pouvoir.

D’ailleurs, l’incapacité manifeste du roi à avoir des rapports sexuels aboutis n’est un secret pour personne, comme en témoigne ce pamphlet édité à l’occasion de L’Epiphanie, en 1775 : « A Louis XVI, notre espoir/Chacun disait cette semaine/Sire, vous devriez ce soir/Au lieu des rois, tirer la reine. » A la jeune souveraine délaissée, on attribue des amants à la pelle (le comte d’Artois, le diplomate suédois Axel de Fersen, le duc de Coigny), une appétence pour l’amour en réunion ou des penchants saphiques. Ce souverain « no sex » est effrontément raillé par une partie de noblesse comme par ses opposants, mais il ne paraît guère s’en offusquer.

Tout le monde s’en mêle

Louis XVI souffre d’un mal bénin, une malformation du frein du prépuce, qui rend douloureuses les relations sexuelles. La plupart des médecins qui scrutent la royale anatomie assurent que le problème se réglera tout seul. Ce qui rassure l’intéressé, qui répugne à subir une intervention.

En attendant, la panne sexuelle permanente du roi et la crainte de voir Marie-Antoinette collectionner les amants commencent à inquiéter. Tout le monde s’en mêle, même Joseph II d’Autriche, qui se rend à Versailles pour exhorter le souverain à s’en remettre à la chirurgie. « Ma sœur (…) a peu de tempérament et ils font deux francs maladroits ensemble », observe-t-il, accordant quelques circonstances atténuantes à son beau-frère.

En 1777, après s’être finalement fait opérer, Louis consomme enfin son mariage. La chose se sait quasiment dans la minute, mais le flot des médisances ne tarit pas. On le dit stérile. A la naissance, l’année suivante, du premier de ses quatre enfants, Marie-Thérèse de France, dite « Madame Royale », on susurre que le père est le comte de Vaudreuil, grand fauconnier de France.

Louis XVI sera ensuite tourné en ridicule parce qu'on ne lui connaît aucune maîtresse. Le roi fera, à juste raison, remarquer à des proches que cette situation lui permet de ne pas avoir à connaître les complications politiques provoquées par la valse des concubines de Louis XV. Hélas, cette image trop peu virile au regard des canons du pouvoir royal aura surtout alimenté les intrigues au sein de la Cour et contribué à dégrader un peu plus le prestige de la monarchie, à la veille de la Révolution .
https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2020/08/28/sexe-et-pouvoir-le-calvaire-de-l-ingenu-louis-xvi_6050139_3451060.html

Pauvre Loulou ...  

Pauvre pépère .

Comment blâmer Marie-Antoinette ?

Où il est à nouveau question du petit oiseau de Louis XVI qui n'arrivait pas à s'envoler ...    

De même que les historiens modernes n'arrivent pas à tomber d'accord sur le sujet délicat de l'opération qu'aurait ou que n'aurait pas subie Louis XVI , les contemporains des intéressés se perdaient en conjectures.



( Jacob-Nicolas Moreau, Mes Souvenirs )

Un dernier écho émanant d'Hélène Delalex, dans son livre Marie-Antoinette, la légèreté et la constance ,  était favorable à la thèse de l'opération.
J'aurais volontiers fait la citation, mais je n'arrive pas à le retrouver dans tout mon bazar.  
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t5366-marie-antoinette-la-legerete-et-la-constance-de-helene-delalex?highlight=delalex

Cité dans le texte ci-dessus. On ne trouve pas grand chose le concernant hormis ces fiches biographiques très techniques, aucun portrait

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Nom : Andouillé du Tremblay (Jean-Baptiste-Antoine)
Dates : 1/9/1718 - 1799
État(s) historique(s) : France (royaume de)
Pays actuels(s) : FRANCE
Fonction(s) : premier chirurgien du roi ; membre de l'Académie royale de chirurgie ; associé libre de l'Académie royale des sciences ; vice-président de l'Académie royale de chirurgie ; président de l'Académie royale de chirurgie ; premier chirurgien de l'armée de Bohème, de Bavière et du Rhin ; chirurgien-consultant des armées d'Allemagne ; chirurgien de l'armée des Flandres ; aide-major ; major
Remarques biographiques :
Né à Paris le 1er septembre 1718, en la paroisse Saint-Eustache (Paris).

On suppose qu'il fit ses études au collège de Saint-Côme (Paris).
Épouse Jeanne Després vers 1741.
Premier chirurgien aide-major de l'armée de Bohème, de Bavière et du Rhin (1741-1744).
Chirurgien major de l'armée des Flandres (1745-1748).
Chirurgien en chef à la Charité (1753-1757).
Chirurgien consultant à l'armée d'Allemagne (1757-1760).
Premier chirurgien du roi en survivance (3 avril 1760).
Associé libre de l'Académie royale des sciences le 19 juin 1765.
Premier titulaire de la première des quatre places créées le 5 juin 1765.
Associé libre lors de la réorganisation du 23 avril 1785.
Membre de l'Académie royale de chirurgie, puis Vice-Président et enfin Président de cette académie en 1784.
Premier chirurgien du roi en titre (1783-1792) à la mort de La Martinière.
Logé à la cour.
Sources bio-bibliographiques :
· Académie des sciences, Index biographique de l'Académie des sciences 1666-1978, Paris, Gauthier-Villars, 1979.
· Poussou (Jean-Pierre) et Robin-Romero (Isabelle) (dir.), Histoire des familles de la démographie et des comportements, Paris, PUPS, 2007.
· Christen (Edouard), « La chirurgie et les premiers chirurgiens du roi aux XVIIe et XVIIIe siècles », Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, Académie de Versailles, des Yvelines et de l'Île-de-France, Paris, Bernard/Champion, 1930.
· Bescond (Jacques), Une contruction de la clinique : le savoir médical au XVIIIe siècle, Paris, L'Harmattan, 2010, p. 70.
Entrée d'index : Andouillé du Tremblay (Jean-Baptiste-Antoine) (1718-1799), premier chirurgien du roi (1784-1792)
Lieu(x) : Paris [France, cap.]
Institution(s) : Académie royale des sciences ; Académie royale de chirurgie ; Faculté du roi
Thématique(s) : Sciences ; Médecine
Auteur(s) de la notice : Marine Masure-Vetter ; Sandrine Jauneau

Centre de recherche du château de Versailles
sources
http://www.chateauversailles-recherche-ressources.fr/jlbweb/jlbWeb?html=notdictionnaire&ref=104

Lady Jhane a écrit:Cité dans le texte ci-dessus. On ne trouve pas grand chose le concernant hormis ces fiches biographiques très techniques, aucun portrait

Oui, ayant cité le petit extrait de Jacob Nicolas Moreau ci-dessus, je suis allée comme vous glaner des renseignements sur le chirurgien Jean-Baptiste Andouillé. J'ai trouvé ce même pedigree professionnel d'Andouillé et un peu plus .  J'ouvrirai un sujet ( à moins que vous ne me devanciez  ) .  Je ne vais pas avoir beaucoup de temps ce week-end.

Louis XVI a-t-il fini par se laisser convaincre ?     ...   si oui, c'est par Joseph.

Je n'aurai pas beaucoup de temps non plus, je travaille sur autre chose.
Je vous le laisse, vous avez de plus tant de talent. Je crois comme vous que c'est Joseph qui l'a convaincu.

Lady Jhane a écrit:
Je crois comme vous que c'est Joseph qui l'a convaincu.

L'Europe entière est à l'affût des nouvelles du " fatal article " que Creutz ne se fait pas faute de commenter pour Gustave III  ( lui-même d'ailleurs bien empêtré dans les obligations du devoir conjugal    )

Le comte de Creutz à Gustave :

Fontainebleau, le 8 novembre 1775.

On dit que le Roi va se faire faire l'opération pour pouvoir habiter avec la Reine maritalement. Si elle réussit, il prendra encore plus d'amour pour elle et il sera peut-être entièrement soumis à son empire. Maintenant il est organisé de manière à ne pouvoir se satisfaire sans douleur, et cela l'éloigne de l'envie de satisfaire ses désirs. Il se plaît avec les femmes, il les voit avec plaisir, mais jusqu'ici c'est tout. On le croit sauvage et dur et il est dans le fond sensible et doux. Il ne lui manque qu'un sixième sens qui animerait tout le reste et en ferait peut-être un grand homme.




( Hélène Delalex :  Marie-Antoinette, la légèreté et la constance )

Joseph opére le miracle .  

Creutz à Gustave III, le 5 septembre 1777 :

Le Roi couche toutes les nuits avec la Reine et cette princesse a confié à Madame de Polignac que de nul qu'il était auparavant, il est devenu tout d'un coup un Hercule. On en attend les effets avec impatience .

Bonjour,
J'aimerais savoir ce que vous pensez d'une hypothèse que l'on m'a proposée au sujet des difficultés sexuelles de Louis XVI et de Marie Antoinette au début de leur mariage: Marie Antoinette aurait souffert de vaginisme, maladie psychologique.Cela me semble expliquer beaucoup des remarques.L.homme ne peut avoir un rapport complet et la femme souffre beaucoup lorqu'il essaye.La guerison,encore aujourd'hui,demande patience et compréhension de la part du mari.Et motivation chez l'epouse.

Bonjour Marie Laetitia, soyez la bienvenue dans le Forum de Marie-Antoinette .

Oui, pourquoi pas . Une vaginite est parfois évoquée comme l'une des composantes du problème du " fatal article ".  Cependant il est généralement admis que les deux époux avaient un blocage dû à l'absence de désir,  compliquée de la peur de l'acte,    et Louis XVI  toute la maladresse d'un garçon encore vierge souffrant peut-être d'un léger phimosis.  Longtemps l'un et l'autre essayèrent de couper à la corvée conjugale. C'était mal parti ...
 Des rivières d'encre ont coulé sur ce sujet encore non élucidé à la satisfaction générale des historiens :  personne n'est d'accord.  

Un article récent de GEO soulève à nouveau le problème et demande  Pourquoi Louis XVI n’a-t-il jamais eu de maîtresse ?

Il évoque Des difficultés dans l'intimité du couple royal

En voici un extrait :

Si aucun appareil ne permet de remonter le temps et de se replonger dans les pensées intimes de Louis-Auguste de France, sa vie conjugale donne de premiers éléments de réponse. Le 16 mai 1770, alors Dauphin et âgé de quinze ans, il est marié à Marie-Antoinette d'Autriche, d'un an sa cadette. Et la nuit de noces ne semble pas de suite consommée. Menuiserie, horlogerie, cartographie, chasse… Le futur roi de France semble plus intéressé par ses activités quotidiennes que par la bagatelle. D’autant plus que les rapports lui procurent des sensations douloureuses. L'anatomie royale est finalement examinée par des médecins, qui lui détectent une malformation du frein du prépuce (phimosis). Un mal bénin ne nécessitant pas d'intervention chirurgicale et pouvant se résoudre par lui-même.

Toutefois, l'incapacité du roi à avoir des relations sexuelles n'est déjà plus un secret pour personne, un héritier tardant à s'inviter dans le ventre de sa conjointe. "À Louis XVI, notre espoir / / Chacun disait cette semaine / Sire, vous devriez ce soir / Au lieu des rois, tirer la reine", est-il écrit dans un pamphlet de 1775. Une panne qui pousse même le frère de Marie-Antoinette, l’empereur d’Autriche Joseph II, à se rendre à Versailles en 1777 pour convaincre le roi de s'en remettre à la chirurgie. "Ma sœur […] a peu de tempérament et ils font deux francs maladroits ensemble", observe-t-il dans une lettre à son frère. Il est vrai que celui qui occupe désormais le trône est décrit comme très grand, maladroit, brusque et timide, quand sa femme, plus petite, a davantage d'intérêt pour les fêtes et excès.

https://www.geo.fr/histoire/pourquoi-louis-xvi-na-t-il-jamais-eu-de-maitresses-212796

En fait le problème de Louis XVI serait du à son ignorance totale de la sexualité. Aucune femme ne l'avait initié et il est arrivé innocent à son mariage comme son épouse Marie Antoinette. Louis XVI n'était pas impuissant, il paraît qu'il avait de bonnes érections, l'intromission se faisait bien mais il  s'en tenait là sans faire de délicieuses secousses prélude à l'orgasme et à la consommation de l'acte. Lors de sa visite l'empereur François Joseph II lui aurait indiqué la marche à suivre qui peu de temps après s'est révélé fructueuse avec la première grossesse de Marie Antoinette.