Marie-Thérèse Charlotte, dite Madame Royale, duchesse d'Angoulême

MARIE ANTOINETTE a écrit:
j'ai immédiatement revendu son frère de même origine

Et pourquoi cela ?

J'ai revendu son frère car le dauphin n'est pas ma tasse de thé et des problèmes de place,  d'autre part cela m'a permis de couper en deux la facture d'achat de DROUOT.

MARIE ANTOINETTE

Alors tant mieux !

Présentée à l'occasion d'une vente aux enchères, organisée le 23 mars 2017 par l'étude Artcurial Paris...

Hortense Haudebourt-Lescot Paris, 1784 - 1845
La générosité de la duchesse d'Angoulême
Huile sur toile
Signée 'Lescot.haudebourt' en bas à gauche



Provenance : Collection de la duchesse d'Angoulême ; Vente 'Souvenirs historiques de la maison de Bourbon', Paris, Briest Scp., 16 mai 1990, n°92



* Source et infos complémentaires : http://www.artcurial.com/fr/asp/fullCatalogue.asp?salelot=3034+++++163+&refno=10590599#sthash.D0tbPHdm.dpuf

Emilie du Châtelet a écrit:Je ne sais pas si vous en avez déjà parlé mais je viens de lire une révélation surprenante dans le livre d'Anne Bernet sur la princesse Elisabeth.
Il est dit qu'un jour la Reine tomba de cheval et lorsque Vermond  dit à Madame Royale que sa mère aurait pu être tuée, celle-ci répondit que cela lui était égal, lorsque Vermond lui demanda si elle savait exactement ce qu'était la mort, elle affirma que oui et que s'il en était ainsi elle pourrait faire ce qu'elle voulait !!!  
Je suis très surprise et bien qu'elle n'avait que 4 ans à l'époque cela ne coïncide pas avec ce qu'elle disait de ses parents dans ses mémoires ! Qu'en pensez-vous?

Bombelles confirme  

Madame d'Aumale, lui reprochant ce qu'elle avait dit devant la reine à l'abbé de Vermond, ajouta que c'était d'autant plus mal que sûrement elle aimait sa mère. " Non, je ne l'aime pas, reprit l'enfant, parce qu'elle me gêne et ne fait pas attention à moi. Par exemple quand elle me mène chez ses tantes, elle marche dare-dare en avant et ne regarde pas seulement si je la suis; au lieu que mon papa me conduit par la main et s'occupe de moi . "

parce qu'elle me gêne et ne fait pas attention à moi

Nous savons combien c'est faux   àè-è\': , puisque Marie-Antoinette  ( au contraire des reines qui l'avaient précédée, et au grand dam de Mercy )  entendait s'occuper personnellement de l'éducation de la princesse .

Bombelles, toujours à l'affût ! ;;;  
Le 24 avril 1783.

J'ai trouvé à mon retour bien du trouble dans la maison de Madame, fille du roi . Mes prédictions ont été accomplies. Madame d'Aumale voyant de jour en jour qu'elle était de plus en plus désagréable à la reine, a pris le parti de donner sa démission  hier matin . Madame la duchesse de Polignac, après l'avoir reçue, a été la voir pour l'engager à ne pas se presser sur cette démarche.  Mais le parti de Madame d'Aumale était sagement pris, et l'autorité confiée par la reine à Madame Brunier, première femme de chambre, ne permettait plus à une femme de qualité de rester honnêtement dans une place dont cet ordre annulait les fonctions.
Madame de Villefort, mère de quatre enfants et sans aucune fortune, ne savait hier quel parti prendre, voyant qu'elle ne serait plus, auprès de Madame, fille du roi, que sous-gouvernante en titre tandis que Madame Brunier le serait de fait .  La reine, ayant ordonné que cette dame Brunier ne quittât plus sa fille et réformant la seconde place de femme de chambre pour laisser à l'objet de son choix un service permanent, elle a ajouté que ce serait Madame Brunier qui lui rendrait compte de tout. Cette Madame Brunier s'est mariée l'hiver dernier au médecin des Enfants de France, un intrigant de profession.  Elle, de son côté, qui s'appelait ci-devant Montlouis, était par son premier mari parente de Campan, valet de garde-robe de la reine.  Le sieur Campan jouit d'un crédit illimité sur sa maîtresse qui effraie souvent les favoris.  Il a placé avantageusement sa famille, il dispose de bien des grâces, et Madame d'Aumale s'étaya de Madame Montlouis qui, par Campan, l'aida à obtenir la place dont elle vient de donner sa démission, et dont l'évince Madame Brunier, cette même femme qui sous le nom de Montlouis avait été un des ressorts de son intrigue. Cet exemple entre mille autres apprend à n'aller à la fortune que par des voies droites, ouvertes et convenables.  Les ambitieux s'entraident par moments, pour travailler le lendemain à s'entre-détruire .

Marie-Antoinette devait devenir chèvre au milieu de tous ces sacs de nœuds  :3895:  , celui-ci ne concernant pourtant que le service de Marie-Thérèse !

Sur le médecin Brunier : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3186-le-docteur-brunier-medecin-des-enfants-de-france?highlight=brunier

Tiens donc ! La mère de Mme d'Aumale était une Polastron ! ( Le monde est tout petit . )
Sa disgrâce totale est à l'horizon . J' y reviendrai ...

LA NOMINATION DE MADAME BRUNIER PAR MARIE-ANTOINETTE

Par Au Temps De Marie Antoinette ·


J'ai trouvé fort intéressant ce passage de l'ouvrage d'Hélène Becquet concernant la nomination de Madame Brunier et le rôle de Marie-Antoinette dans l'espace de liberté que lui laisse Louis XVI sur les nominations dans sa maison et celles de ses enfants. Encore une fois, on constate que cette noblesse de la fin du XVIIIe siècle avait des oeillères et n'était pas prête à laisser une parcelle de ses privilèges...

On voit que cet arrangement pris par Marie-Antoinette bouleverse l'ordre curial traditionnel puisqu'il ôte tout pouvoir effectif aux sous-gouvernantes au profit d'une personne de condition moindre à la fois dans l'ordre curial et dans l'ordre social. La dignité des sous-gouvernantes exige donc qu'elles prennent leurs distances par rapport à une telle situation. Un peu plus loin dans son journal, le marquis de Bombelles, rapporte que « l'on ne trouve pas [cette situation] convenable » ajoutant qu'elle aurait été acceptée si l'éducation de Mme Royale s'en était trouvée plus efficace, ce qui n'était pas le cas
L'attachement des courtisans à la hiérarchie curiale telle qu'elle existait depuis Louis XIV demeure donc très forte. Chacun a une place clairement définie, un rôle bien précis à jouer dans la mécanique de cour. Si cette hiérarchie change, il faut que cela soit utile et que nul ne soit lésé. Personne ne remet cependant en cause, sur le fonds, le droit des souverains à modifier l'étiquette, à introduire des changements dans la hiérarchie de cour. Mais les serviteurs de la couronne ne doivent pas croire à l'injustice de leurs maîtres, d'où un équilibre délicat à trouver entre les intérêts des courtisans et ceux des souverains. Les contemporains ont reproché à Marie-Antoinette sa « prédilection indécente » pour les valets de sa maison, ce qui aurait été une des sources de mécontentement des courtisans contre elle . Pourtant, en plaçant qui elle veut et à la place où elle le souhaite dans sa maison et dans celle de ses enfants, elle tient tout à fait son rôle de souveraine, dispensatrice des grâces, seule arbitre de la cour : ce n'est donc en rien une anomalie. Elle dirige la cour comme elle l'entend, même si elle doit mécontenter les courtisans.
Il faut d'ailleurs observer que ce rôle de la reine est tout à fait étonnant. C'est elle qui intervient dans la nomination aux places, alors que normalement c'est la prérogative du roi seul. Cela signifie probablement que Louis XVI faisait confiance à sa femme sur ce point et il faut davantage y voir une délégation d'autorité tacite qu'une preuve de la faiblesse de Louis XVI. Il n'empêche qu'avec Marie-Antoinette une reine réapparaît sur le devant de la scène curiale alors que toutes avaient été effacées jusque-là. Marie Leszczynska tenait son rôle de représentation à la perfection et menait une vie repliée dans ses appartements privés mais sans rien exiger du roi et en n'intervenant pas ou peu dans l'organisation de la cour. Marie-Antoinette, au contraire, joue un rôle bien plus important dans la vie de cour, puisqu'elle n'hésite pas à distribuer les charges ou à changer les règles, comme nous le verrons. En fait, le roi dirige la cour avec la reine. Marie-Antoinette avait à la fois la naissance, ce qui n'était pas le cas de Marie Leszczynska*, et la personnalité nécessaires pour jouer ce rôle. Louis XVI le lui a abandonné d'autant plus volontiers que cela constituait une compensation à sa mise à l'écart des décisions politiques. C'est néanmoins une situation inédite dans la monarchie des Bourbons et qui posera les problèmes que l'on sait à la réputation du couple royal.

HELENE BECQUET « LA COUR DE FRANCE SOUS LOUIS XVI, UN SYSTEME EN DECADENCE »

https://fr-fr.facebook.com/media/set/?set=a.808602802576965.1073742341.477306859039896&type=3

Mme de Sabran a écrit:

Marie-Antoinette, au contraire, joue un rôle bien plus important dans la vie de cour, puisqu'elle n'hésite pas à distribuer les charges ou à changer les règles, comme nous le verrons. En fait, le roi dirige la cour avec la reine. Marie-Antoinette avait à la fois la naissance, ce qui n'était pas le cas de Marie Leszczynska*, et la personnalité nécessaires pour jouer ce rôle. Louis XVI le lui a abandonné d'autant plus volontiers que cela constituait une compensation à sa mise à l'écart des décisions politiques. C'est néanmoins une situation inédite dans la monarchie des Bourbons et qui posera les problèmes que l'on sait à la réputation du couple royal.

Ou comment dire l'essentiel en deux mots .

.

Projets de mariage de Madame Royale avec un sans-culotte .


Le comte d'Artois à M. de Vaudreuil
Hamm, ce 6 novembre 1793

Paris est un gouffre plus exécrable que jamais; il est impossible de se faire une idée de tout ce qui s'y fait et de tout ce qui s'y invente . Je vous envie si vous ne recevez pas tous les papiers infernaux aussi exactement que nous. Il faut cependant les lire pour être au courant, mais ils sont déchirants. Mes inquiétudes sur ma soeur sont loin de diminuer; enfin imagine-toi que ces infâmes pensent à marier la petite Madame avec un sans-culotte. Tout cela est une suite de crimes qui étaient inconnus aux démons. La vengeance céleste éclatera sur ses monstres; mais rien ne réparera les atrocités qui se commettent tous les jours .

Le Comte d'Artois a écrit:mais rien ne réparera les atrocités qui se commettent tous les jours .

C'est hélas toujours vrai de nos jours.

Ce texte proposé par FACEBOOK vient certainement de l'ouvrage MADAME ROYALE - il existe encore, mais il est rare, le petit livre des dépenses privées de MADAME BRUNIER qui avait été édité par les ARCHIVES NATIONALES dans les années 2000 ... déjà comme le temps passe vite.

C'était un trésor entré par donation qui, par hasard, a été retrouvé, authentifié et mis à la disposition des fureteurs que nous sommes.

MARIE ANTOINETTE

Mme de Sabran a écrit:.

Projets de mariage de Madame Royale avec un sans-culotte .    


Le comte d'Artois à M. de Vaudreuil
Hamm, ce 6 novembre 1793

Paris est un gouffre plus exécrable que jamais; il est impossible de se faire une idée de tout ce qui s'y fait et de tout ce qui s'y invente . Je vous envie si vous ne recevez pas tous les papiers infernaux aussi exactement que nous.  Il faut cependant les lire pour être au courant, mais ils sont déchirants.   Mes inquiétudes sur ma soeur sont loin de diminuer; enfin imagine-toi que ces infâmes pensent à marier la petite Madame avec un sans-culotte.  Tout cela est une suite de crimes qui étaient inconnus aux démons.  La vengeance céleste éclatera sur ses monstres; mais rien ne réparera les atrocités qui se commettent tous les jours .

Je pense que les pires rumeurs devaient circuler, les vraies comme les fausses. Louis XVII était bien élevé à ce moment par un sans-culotte, alors pourquoi pas sa soeur en épousant un. Le lavage de cerveau, l'égalité à tout prix, certains étaient prêts à tout.
Mais je suis pratiquement sûre que cela n'a jamais été sérieusement envisager par les décisionnaires de la Révolution. Le comte d'Artois s'est sûrement angoissé, cette fois-ci, pour rien.

Madame Royale refuse un deuxième prétendant     
Car nous nous souvenons, n'est-ce pas,  qu'elle avait déjà eu des fiançailles rompues avec le duc de Chartres fils du futur Egalité.

Nous sommes à Vienne, chez l'empereur François II.



Il s'agit de Ferdinand (1793-1875), futur empereur d'Autriche et roi de Hongrie, de Bohême et de Lombardie-Vénétie .  
Je n'avais jamais réalisé la différence d'âge ?!!!     Ferdinand n'était alors qu'un galopin ...
Marie-Thérèse de Bourbon-Naples avait un caractère trempé comme sa mère !
 S'agripper aux cheveux de sa nièce pour la faire dire oui, on n'a pas idée...      

La belle-mère à laquelle Madame Royale a échappé  :

Pardon, mais non, Charles ce n'est pas Ferdinand.  
François Charles Joseph, archiduc d'Autriche (Vienne, 7 décembre 1802 – Vienne, 8 mars 1878)
La différence d'âge s'accentue encore !

Eléonore, je pense qu'il s'agit en fait de l'archiduc Charles, frère de l'Empereur François, et non de son fils :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Louis_d%27Autriche-Teschen

Oh merci, Momo !
... en somme, son cousin germain .

Oui, sa cousine germaine étant donc impératrice (comme c'est simple ! )

Je ne crois pas un mot de l'attitude condamnable que l'on prête à l'impératrice qui était alors Marie-Thérèse de Bourbon-Siciles, fille de la reine de Naples, et donc cousine de Madame Royale.
Je veux bien croire qu'elle aurait aimé la voir aux côtés de son fils Charles, mais de la menacer en lui tirant les cheveux, non là, c'est de la désinformation historique.
D'ou vient la source qui présente cette version Eléonore ?

Pardon, je viens de voir, Eléonore. Touchard-Lafosse oui.
Mais je ne crois pas à cette scène violente.

Mme de Sabran a écrit:
...   en somme, son cousin germain .

Comme Angoulême, pareil !

Dominique Poulin a écrit:Je veux bien croire qu'elle aurait aimé la voir aux côtés de son fils Charles

On a vu que le promis était en fait son beau-frère Charles et non son fils Charles, ce qui rend la scène encore moins crédible

effec tivement il y a une idée de mariage entre Madame ROYALE et l'archiduc, frère de l'Empereur
mais rien de concret - L'archiduc aurait râlé en disant " on veut me faire épouser cela !!!!"
cette réponse entre dans l'histoire que la MADAME ROYALE arrivant à VIENNE ne serait pas la vraie.... mais nous entrons dans le sujet qui nous passionne qui est arrivée à VIENNE ce matin de JANVIER 1796 ................il faudra attendre 4 ans pour le départ vers LOUIS XVIII et le mariage rapidement sous quelques jours avec ANGOULEME et l'entrée en fonction officielle de LA DUCHESSE D'ANGOULEME.
MARIE ANTOINETTE

Il fallait bien que je choisisse un sujet pour y insérer ce portrait.
Ce sera donc chez "Madame Royale" plutôt que chez son frère.

Il me semble que nous l'avions déjà présenté, je ne sais plus où, mais voici que ce tableau est à nouveau proposé en vente aux enchères...  
Le 6 juillet 2018, chez Christie's Londres :

Studio of Marie-Victoire Lemoine (Paris 1754-1820)
Double portrait of Marie-Thérèse of France (1778-1815), Duchesse d’Angoulême, with her brother Louis XVII (1785-1795)
Oil on canvas, unlined (115.5 x 88.2 cm.)



Provenance :
Anonymous sale; Oger-Dumont, Paris, 19 March 2004, lot 37.
Jean-Louis Remilleux, Château de Digoine; Christie's, Paris, 28 September 2015, lot 117.

Note au catalogue (extraits) :

Pour une fois : aucune !  
Ils y croient à ce tableau...

Source et infos complémentaire : Christies : vente Old Masters Juillet 2018

Ça ressemblerait plutôt à Louis Charles et Madame de Tourzel: ne trouvez-vous point, cher LNLN ?