Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: L'histoire de Marie-Antoinette :: Marie-Antoinette et la Révolution française
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Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Sans vouloir me répéter, chers amis, je reviens sur les démêlés de Marie-Antoinette avec Vergennes en citant le Vergennes de Charles de Chambrun, ambassadeur de France à Ankara puis à Rome qui avait épousé Marie de Rohan-Chabot. Il trace de la reine un portrait à charge qui me parait assez juste sur le fond de cette affaire même si certains des propos qu'il cite peuvent être apocryphes. Il faudrait vérifier. On voit la reine intervenir à plusieurs reprises sur un problème de politique étrangère directement auprès du principal ministre du roi ce qui a une toute autre dimension que si elle le faisait en catimini sur l'oreiller de son époux. Impérative, elle voudrait que le ministre modifie sa position, court-circuitant ainsi le Conseil du roi et Vergennes a beau jeu de lui rappeler. La scène est à mon avis parfaitement choquante et l'on peut se demander quelle mouche l'a piquée pour se permettre ainsi, sous prétexte de sa parenté autrichienne, d'intervenir quasi officiellement sur le domaine réservé du roi.
On se rend compte alors que sa soumission aux intérêts de sa famille, son orgueil d'archiduchesse, son caractère autoritaire, et surtout son peu d'estime pour son mari, lui ont fait franchir, depuis quelques temps déjà, une limite qu'elle n'aurait pas dû dépasser. Sans compter qu'en agissant ainsi, elle contribue à compromettre et à affaiblir l'autorité royale ce qui se retrouvera quelques années plus tard. On voit bien toute l'inconséquence de son attitude qui me semble beaucoup plus grave que les informations qu'elle a pu faire passer aux puissances alliées en 1792, ou que la prétendue trahison d'une Assemblée nationale que ni elle ni son mari ne reconnaissaient comme légitime. A la guerre tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins, y compris la tromperie. C'est le principe qu'ils tentèrent d'appliquer, à partir du moment, où ils ont compris qu'ils ne leur seraient pas possible de reprendre le contrôle de la nation en restant dans une position qui les mettaient en porte à faux par rapport à ce qu'ils estimaient être leur devoir.
"Marie-Antoinette qui mettait si peu d'application aux choses sérieuses et ne s'amusaient qu'aux historiettes, avhis la naissance du dauphin, la prétention de se mêler à toutes promotions, de faire et défaire les ministres. Un seul semblait hors de son atteinte, Vergennes. Aussi la reine était-elle furieusement jalouse de cette autorité sourde qui entravait sans cesse les directives venues de Viennen qu'elle s'appliquait à imposer au roi.
[...]
Pour pénétrer notre système politique, il aurait fallu que, plus clairvoyante, Marie-Antoinette eût hérité de la sagesse de sa mère Marie-Thérèse, il aurait fallu que s'unissant à Louis XVI elle eüt épousé la France et compris que la Seine et le Danube ne reflétaient pas les mêmes ambitions. Hélas! elle ne discernait, pas plus les nuances de la pensée de Vergennes qu'elle n'en démêlait le sens profond. Avocate des causes fraternelles, elle s'excuse de "la malhonnêteté du style des dépêches françaises", déplore la faiblesse du roi, regrette le vague des réponses." Je rougis de vous l'avouer, écrit-elle à son frère, lorsqu'il a vu son ministre, son ton n'est plus le même."
A peine débouté de ses revendications en Hollande, l'empereur inassouvi,insatiable, reprend le projet de Kaunitz, écarté en 1777, du troc de la Bavière contre les Pays Bas. Le duc des Deux-Ponts, héritier du trône de Bavière, serait tranféré à Bruxelles et la France dédommagée avec le Luxembourg et Namur.Marie-Antoinette n'y voit qu'avantage pour les Habsbourg et les Bourbons. Quelle offre séduisante et pourtant Vergennes s'en garde comme d'un mauvais marché! Il sait et elle ignore que les Flandres, entre les mains de l'autriche, sont en prise tandis que la Bavière, annexée par l'Autriche, serait une menace.
[...]
"Comme le moment me parait essentiel, écrit Marie-Antoinette à l'empereur Joseph, je tâcherai de voir M de Vergennes avec le roi et de les engager si bien tous les deux que ce ministre, si incompréhensible qu'il soit, se trouvera fort embarrassé." Embarrassé, certes, il le fut, mais il ne tombera pas dans le piège qu'elle lui tend. Louis XVI le protège de l'humeur belliqueuse de la reine.Il voudrait écarter les scènes qu'il prévoit; il a soif de paix même dans ses entours.
[...]
Mais la rencontre devenait inévitable. Il y eut trois entrevues. Mercy-Argenteau nous raconte la dernière. " Ce fut une terrible sortie". La reine s'emporta, accusa Vergennes de fourberie, éclata en remontrances et le traita d'une façon outrageante. Elle le regardait avec son visage impérieux d'où le charmes'était enfui et qui glaçait. Ulcéré, mortifié, abattu, le comte de Vergennes resta un instant muet. Lorsqu'il fut mâitre de lui, devant l'attitude passive de Louis XVI, il offrit sa démission.
[...]
Marie-Antoinette, dans sa pétulance, s'écria avec aigreur: "Cela ne se passera pas ainsi; j'ai prié le roi de vous faire appeler pour examiner une affaire d'importante, et vous devez rester jusqu'à ce qu'elle soit réglée." Vergennes imperturbable sans marquer au respect qu'il devait à sa souveraine, sans répondre à ses reproches rudes et violents, se permit d'observer qu'il trouvait convenable qu'on en délibérât au Conseil de Sa Majesté. Le roi, d'apparence insensible, qui espérait calmer les ressentiments de Marie-Antoinette, n'avait dit mot, quand tout à coup,sortant de son impassibilité, il mit fin à l'entretien et congédia le ministre.
[...]
La reine était décidée à se débarrasser de Vergennes, mais n'ayant point reçu d'instructions à ce sujet, elle temporisait et écrivait à Vienne: " Les longueurs et les difficultés de M de Vergennes vous impatienteront, mon cher frère. Elles seraient encore plus considérables, si je ne lui eusse parlé de manière à lui en imposer". Quel aveuglement d'orgueil l'égare. Ces scènes répétées par la reine dans un cercle bavard, franchissaient les grilles, se répandaient dans Paris, d'où elles reviendront colportées par une populace menaçante.
Au cours d'une autre discussion, Marie-Antoinette toute frémissante d'une indignation inconcevable, heurta sa volonté contre le partriotisme du ministre: Enfin! songez toujours que l'empereur est mon frère! Je m'en souviendrai, madame, mais je penserai surtout que Monseigneur le dauphin est votre fils."
[...]
Le roi régnait par l'irrésolution. " Il avait laissé prendre à la reine un ascendant sur lui qui tenait de l'asservissement. Soit que ce fût supériorité, crainte ou attrait, nous raconte le baron de Besenval, non seulement jamais il ne lui résistait, mais quand elle lui parlait, dans ses yeux et son maintien, il se manifestait une action, un empressement que rarement la maîtresse la plus chérie fait naître."
Roi-cavalerieOn se rend compte alors que sa soumission aux intérêts de sa famille, son orgueil d'archiduchesse, son caractère autoritaire, et surtout son peu d'estime pour son mari, lui ont fait franchir, depuis quelques temps déjà, une limite qu'elle n'aurait pas dû dépasser. Sans compter qu'en agissant ainsi, elle contribue à compromettre et à affaiblir l'autorité royale ce qui se retrouvera quelques années plus tard. On voit bien toute l'inconséquence de son attitude qui me semble beaucoup plus grave que les informations qu'elle a pu faire passer aux puissances alliées en 1792, ou que la prétendue trahison d'une Assemblée nationale que ni elle ni son mari ne reconnaissaient comme légitime. A la guerre tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins, y compris la tromperie. C'est le principe qu'ils tentèrent d'appliquer, à partir du moment, où ils ont compris qu'ils ne leur seraient pas possible de reprendre le contrôle de la nation en restant dans une position qui les mettaient en porte à faux par rapport à ce qu'ils estimaient être leur devoir.
"Marie-Antoinette qui mettait si peu d'application aux choses sérieuses et ne s'amusaient qu'aux historiettes, avhis la naissance du dauphin, la prétention de se mêler à toutes promotions, de faire et défaire les ministres. Un seul semblait hors de son atteinte, Vergennes. Aussi la reine était-elle furieusement jalouse de cette autorité sourde qui entravait sans cesse les directives venues de Viennen qu'elle s'appliquait à imposer au roi.
[...]
Pour pénétrer notre système politique, il aurait fallu que, plus clairvoyante, Marie-Antoinette eût hérité de la sagesse de sa mère Marie-Thérèse, il aurait fallu que s'unissant à Louis XVI elle eüt épousé la France et compris que la Seine et le Danube ne reflétaient pas les mêmes ambitions. Hélas! elle ne discernait, pas plus les nuances de la pensée de Vergennes qu'elle n'en démêlait le sens profond. Avocate des causes fraternelles, elle s'excuse de "la malhonnêteté du style des dépêches françaises", déplore la faiblesse du roi, regrette le vague des réponses." Je rougis de vous l'avouer, écrit-elle à son frère, lorsqu'il a vu son ministre, son ton n'est plus le même."
A peine débouté de ses revendications en Hollande, l'empereur inassouvi,insatiable, reprend le projet de Kaunitz, écarté en 1777, du troc de la Bavière contre les Pays Bas. Le duc des Deux-Ponts, héritier du trône de Bavière, serait tranféré à Bruxelles et la France dédommagée avec le Luxembourg et Namur.Marie-Antoinette n'y voit qu'avantage pour les Habsbourg et les Bourbons. Quelle offre séduisante et pourtant Vergennes s'en garde comme d'un mauvais marché! Il sait et elle ignore que les Flandres, entre les mains de l'autriche, sont en prise tandis que la Bavière, annexée par l'Autriche, serait une menace.
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"Comme le moment me parait essentiel, écrit Marie-Antoinette à l'empereur Joseph, je tâcherai de voir M de Vergennes avec le roi et de les engager si bien tous les deux que ce ministre, si incompréhensible qu'il soit, se trouvera fort embarrassé." Embarrassé, certes, il le fut, mais il ne tombera pas dans le piège qu'elle lui tend. Louis XVI le protège de l'humeur belliqueuse de la reine.Il voudrait écarter les scènes qu'il prévoit; il a soif de paix même dans ses entours.
[...]
Mais la rencontre devenait inévitable. Il y eut trois entrevues. Mercy-Argenteau nous raconte la dernière. " Ce fut une terrible sortie". La reine s'emporta, accusa Vergennes de fourberie, éclata en remontrances et le traita d'une façon outrageante. Elle le regardait avec son visage impérieux d'où le charmes'était enfui et qui glaçait. Ulcéré, mortifié, abattu, le comte de Vergennes resta un instant muet. Lorsqu'il fut mâitre de lui, devant l'attitude passive de Louis XVI, il offrit sa démission.
[...]
Marie-Antoinette, dans sa pétulance, s'écria avec aigreur: "Cela ne se passera pas ainsi; j'ai prié le roi de vous faire appeler pour examiner une affaire d'importante, et vous devez rester jusqu'à ce qu'elle soit réglée." Vergennes imperturbable sans marquer au respect qu'il devait à sa souveraine, sans répondre à ses reproches rudes et violents, se permit d'observer qu'il trouvait convenable qu'on en délibérât au Conseil de Sa Majesté. Le roi, d'apparence insensible, qui espérait calmer les ressentiments de Marie-Antoinette, n'avait dit mot, quand tout à coup,sortant de son impassibilité, il mit fin à l'entretien et congédia le ministre.
[...]
La reine était décidée à se débarrasser de Vergennes, mais n'ayant point reçu d'instructions à ce sujet, elle temporisait et écrivait à Vienne: " Les longueurs et les difficultés de M de Vergennes vous impatienteront, mon cher frère. Elles seraient encore plus considérables, si je ne lui eusse parlé de manière à lui en imposer". Quel aveuglement d'orgueil l'égare. Ces scènes répétées par la reine dans un cercle bavard, franchissaient les grilles, se répandaient dans Paris, d'où elles reviendront colportées par une populace menaçante.
Au cours d'une autre discussion, Marie-Antoinette toute frémissante d'une indignation inconcevable, heurta sa volonté contre le partriotisme du ministre: Enfin! songez toujours que l'empereur est mon frère! Je m'en souviendrai, madame, mais je penserai surtout que Monseigneur le dauphin est votre fils."
[...]
Le roi régnait par l'irrésolution. " Il avait laissé prendre à la reine un ascendant sur lui qui tenait de l'asservissement. Soit que ce fût supériorité, crainte ou attrait, nous raconte le baron de Besenval, non seulement jamais il ne lui résistait, mais quand elle lui parlait, dans ses yeux et son maintien, il se manifestait une action, un empressement que rarement la maîtresse la plus chérie fait naître."
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Magnifique, cher Roi-Cavalerie, de rappeler cet épisode, si brillamment relaté...
L’on y voit une Marie-Antoinette tigresse, comme elle pourra l’etre plus tard, mais malheureusement pas pour la bonne cause cette fois...
Vous dites que pour défendre les intérêts français, il eut fallu qu’elle épousât la France, à son arrivée dans « ce pays -ci ».
J’inverserais les termes, si vous le permettez: à l’arrivée de son archiduchesse, le Dauphin répugne à « épouser l’Autriche ». Ceci peut même expliquer, peut être, ses inhibitions sexuelles. Il répugne, parcequ’il est tout simplement contre l’Alliance...
L’on y voit une Marie-Antoinette tigresse, comme elle pourra l’etre plus tard, mais malheureusement pas pour la bonne cause cette fois...
Vous dites que pour défendre les intérêts français, il eut fallu qu’elle épousât la France, à son arrivée dans « ce pays -ci ».
J’inverserais les termes, si vous le permettez: à l’arrivée de son archiduchesse, le Dauphin répugne à « épouser l’Autriche ». Ceci peut même expliquer, peut être, ses inhibitions sexuelles. Il répugne, parcequ’il est tout simplement contre l’Alliance...
Dernière édition par Vicq d Azir le Jeu 31 Mai 2018, 04:33, édité 2 fois
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
En effet, il faut être deux pour s'épouser .
Le mariage de raison est le rapprochement d'intérêts qui soude deux familles. Or, dans celui de Marie-Antoinette et Louis XVI, voilà que les intérêts et enjeux politiques divergent !
Dans le mariage de raison, le devoir conjugal est une corvée de laquelle on s'acquitte par raison . Eux, même pas.
Ils se répugnent réciproquement physiquement .
Ce n'est pas parce que Marie-Antoinette épousait le dauphin de France qu'elle pouvait oublier sa propre famille.
Le mariage, c'est l'union de deux familles, pas la renonciation à sa propre famille.
Dans son esprit à elle la France et l'Autriche étaient alliées. Elle devait ne pas comprendre pourquoi cette alliance s'avérait caduque.
Mais avec son caractère entêté et autoritaire, disons même intraitable, elle n'en démord pas. Elle grimpe sur ses grands chevaux, se mêle de contrer les ministres, se rend opportune et odieuse.
Mais, en somme, elle est trompée sur toute la ligne : elle a un mari qui ne l'est pas, et un mari qui ( dans son esprit à elle ) trahit le pacte d'alliance entre leurs deux pays. Stupeur !
Marie-Antoinette aimée par son roi de France de mari se fût sentie reine de France.
Un autre homme que ce balourd impuissant lui eût fait entendre raison dans la chaleur intime de l'alcôve avec force caresses . L'amour rapproche et aide à surmonter les difficultés. Au lieu de cela il la traite, dès le premier jour, à Compiègne, comme une ennemie .
Le mariage de raison est le rapprochement d'intérêts qui soude deux familles. Or, dans celui de Marie-Antoinette et Louis XVI, voilà que les intérêts et enjeux politiques divergent !
Dans le mariage de raison, le devoir conjugal est une corvée de laquelle on s'acquitte par raison . Eux, même pas.
Ils se répugnent réciproquement physiquement .
Ce n'est pas parce que Marie-Antoinette épousait le dauphin de France qu'elle pouvait oublier sa propre famille.
Le mariage, c'est l'union de deux familles, pas la renonciation à sa propre famille.
Dans son esprit à elle la France et l'Autriche étaient alliées. Elle devait ne pas comprendre pourquoi cette alliance s'avérait caduque.
Mais avec son caractère entêté et autoritaire, disons même intraitable, elle n'en démord pas. Elle grimpe sur ses grands chevaux, se mêle de contrer les ministres, se rend opportune et odieuse.
Mais, en somme, elle est trompée sur toute la ligne : elle a un mari qui ne l'est pas, et un mari qui ( dans son esprit à elle ) trahit le pacte d'alliance entre leurs deux pays. Stupeur !
Marie-Antoinette aimée par son roi de France de mari se fût sentie reine de France.
Un autre homme que ce balourd impuissant lui eût fait entendre raison dans la chaleur intime de l'alcôve avec force caresses . L'amour rapproche et aide à surmonter les difficultés. Au lieu de cela il la traite, dès le premier jour, à Compiègne, comme une ennemie .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Chers amis, j'ai lu vos contributions intéressantes, mais ne pensez-vous que nous risquons de nous perdre dans ce sujet, où nous évoquons des évènements ou nos idées sans suite ?
Et si nous y répondons ici, je crains que tout deviendra finalement assez confus.
J'ai redressé les images de Vicq.
Souhaitez-vous que je les publie (aussi) dans le sujet que vous désigniez ?
Je pense que celui-ci concerne plus précisément la période révolutionnaire, d'où son libellé : une trahison envers la France...ou la Révolution ?
Nous évoquions le rôle, ou disons l'influence de Marie-Antoinette sur les affaires politiques dans un autre sujet.
Si ma mémoire est bonne, une influence jugée plutôt négative donc ; et en l'occurence il y était question de l'ingérence de Marie-Antoinette sur le plan "diplomatique" et ses relations tendues avec Vergennes.
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1739p175-marie-antoinette-a-t-elle-joue-un-role-politique
J'ajoute ces deux autres sujets, quasi vides, qui ne servent à rien...
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1926-l-affaire-de-l-escaut
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1905-l-affaire-de-baviere?highlight=baviere
Et si nous y répondons ici, je crains que tout deviendra finalement assez confus.
J'ai redressé les images de Vicq.
Souhaitez-vous que je les publie (aussi) dans le sujet que vous désigniez ?
Je pense que celui-ci concerne plus précisément la période révolutionnaire, d'où son libellé : une trahison envers la France...ou la Révolution ?
Nous évoquions le rôle, ou disons l'influence de Marie-Antoinette sur les affaires politiques dans un autre sujet.
Si ma mémoire est bonne, une influence jugée plutôt négative donc ; et en l'occurence il y était question de l'ingérence de Marie-Antoinette sur le plan "diplomatique" et ses relations tendues avec Vergennes.
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1739p175-marie-antoinette-a-t-elle-joue-un-role-politique
J'ajoute ces deux autres sujets, quasi vides, qui ne servent à rien...
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1926-l-affaire-de-l-escaut
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1905-l-affaire-de-baviere?highlight=baviere
Dernière édition par La nuit, la neige le Mar 29 Mai 2018, 17:36, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Nos messages se sont croisés ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
La nuit, la neige a écrit:
Je pense que celui-ci concerne plus précisément la période révolutionnaire, d'où son libellé : une trahison envers la France...ou la Révolution ?
Nous évoquions le rôle, ou disons l'influence de Marie-Antoinette sur les affaires politiques dans un autre sujet.
Si ma mémoire est bonne, une influence jugée plutôt négative donc ; et en l'occurence il y était question de l'ingérence de Marie-Antoinette sur le plan "diplomatique" et ses relations tendues avec Vergennes.
Cher La nuit, la neige,
C'est moi bien évidemment le fautif qui est introduit l'examen du comportement de Marie-Antoinette au sujet de son rôle de lobbyiste au profit de l'Autriche, tout simplement pour faire valoir que sa conduite d'alors me semblait beaucoup plus sujette à caution que sa trahison pendant la période révolutionnaire en précisant que, pour qu'il y ait eu trahison, il eut fallu qu'elle eut trahi des intérêts d'un système politique auquel elle adhérait. Ne reconnaissant pas la légitimité de celui-là, elle n'a certainement pas eu conscience de trahir. Mais, bien évidemment, aux yeux de ses bourreaux, il fallait bien justifier le meurtre du couple royal donc leur imputer un crime de lèse-nation, la trahison, alors qu'ils ne cherchaient qu'à regagner leur trône. Si vous examinez la chose du point de vue des révolutionnaires d'alors mon argumentation peut naturellement être qualifiée de spécieuse, mais si vous le faites du point de vue adverse, le couple royal était parfaitement dans son bon droit. La révolution l'a emporté , elle a donc fait le droit. Cela me rappelle dans un autre contexte la sinistre phrase du député Laignel: "Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes minoritaires". Dieu nous préserve des idéologues!
Ne vous récriez pas!
Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Cher Roi-cavalerie,Roi-cavalerie a écrit:
C'est moi bien évidemment le fautif qui est introduit l'examen du comportement de Marie-Antoinette au sujet de son rôle de lobbyiste au profit de l'Autriche, tout simplement pour faire valoir que sa conduite d'alors me semblait beaucoup plus sujette à caution que sa trahison pendant la période révolutionnaire (...)
J'ai bien compris.
Ce sujet m'intéresse aussi, mais peut-être n'aurions nous pas dû en parler longuement ici.
Je vous répondrai dans le sujet dédié, si vous le voulez bien...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Je viens de lire l'article de JFK dans Historia.
Il affirme, en préambule, que l'opposition de la reine au changement aurait empêché l'instauration en France, d'une monarchie constitutionnelle, une "Glorieuse Révolution" à l'image de celle qui provoqua le départ de Jacques II en Angleterre. Soit. Pourquoi pas.
Pour le reste, l'argumentation de JFK relève, à mon sens, du complotisme (c'est la maladie de l'époque) et du procès d'intention : le point essentiel étant que la reine est accusée d'avoir excité les éléments les plus extrémistes de la Révolution, dans l'espoir de susciter une réaction et un retour à l'Ancien Régime.
Bien évidemment, aucune preuve sérieuse n'est fournie à l'appui de cette thèse fantaisiste.
La réalité (qui ne plaira pas forcément à tout le monde d'ailleurs) est que Marie-Antoinette était effrayée par les événements. La comtesse de Provence l'écrit à Mme de Gourbillon en 1790 : la reine a peur. A tel point, d'ailleurs, qu'elle finira par tenter de s'évader avec son mari et ses enfants. Comment imaginer, dans ces conditions, que Marie-Antoinette ait payé des gens pour qu'ils créent des troubles dans Paris et excitent les extrémistes ?
Non seulement cela n'est pas prouvé, mais cela n'a aucun sens.
En outre et surtout, toute la correspondance contredit cette thèse délirante. A titre d'exemple, que je viens de trouver ce matin dans l'un de mes livres en moins de 2 minutes, Mercy écrit à Kaunitz pendant la Révolution (le 20 août 1790) que "la guerre civile est plus que probable, quel que soit le vif désir du Roi et de son ministère d'en détourner les horreurs au prix des plus grands sacrifices (...)".
M'est avis que Mercy était mieux informé des intentions du roi et de la reine, que Lameth.
Il ne faut pas plus de 2 minutes pour détruire la thèse de JFK !...
L'article de JFK comporte d'autres erreurs. A titre d'exemple :
1/ "Parallèlement, Marie-Antoinette engage des pourparlers secrets avec l'Autriche pour préparer une intervention extérieure armée" (JFK).
A l'origine, Marie-Antoinette ne veut pas d'intervention étrangère en France. Ce qu'elle veut, c'est la réunion d'un congrès armé, près de la frontière, afin de faire peur aux révolutionnaires.
Elle cherche, non pas à exciter les troubles, mais bien au contraire, à faire peur aux "factieux" afin qu'ils cessent leurs agissements.
Le 13 avril 1792, Breteuil écrit ainsi à Kaunitz : "Le roi demande à l'empereur de ne l'aider militairement que d'une force de démonstration, c'est-à-dire que Sa Majesté impériale veuille bien, à l'époque dont le roi soit convenu avec elle, disposer un gros corps de troupes sur la frontière brabançonne du côté de la France".
JFK cite cette lettre de Breteuil, mais en ajoutant "[pour l'instant]" après "ne l'aider militairement que" !!!
2/ Sous le titre "Offrir l'Alsace à l'Autriche !", JFK écrit que "Plus grave, dès mars 1791, l'Autriche fait savoir qu'elle veut bien accorder de l'aide au roi à condition de se payer de l'Alsace, des Alpes et de la Navarre".
Mais les vues et intentions de la reine n'étaient pas celles de l'Autriche. La correspondance de Marie-Antoinette avec Fersen laisse apparaître que la reine a toujours refusé un tel "démembrement" du royaume (v. plus haut dans ce sujet). JFK ne va d'ailleurs pas jusqu'à affirmer clairement que la reine l'aurait accepté. Et pour cause.
Le 21 juin 1792, Fersen écrit ainsi à Marie-Antoinette : "Il me reste encore un blanc-seing dont je n’ai pas parlé au baron. Voulez-vous que j’en fasse usage si cela peut être utile à nous assurer de l’opposition du roi de Prusse à tout démembrement ?".
La réalité est qu'une tension s'installe progressivement entre Marie-Antoinette et l'Autriche, du fait justement des intentions de l'empereur de récupérer l'Alsace. Au mois de février 1792, Léopold II écrit ainsi à sa soeur l'archiduchesse Marie-Christine que Fersen fait preuve de "fausseté" et d' "animosité" envers lui...
La thèse de la trahison ne tient pas à mon sens.
JFK s'emmêle les pinceaux et accuse Marie-Antoinette de s'être "acoquinée" tantôt avec "l'extrême gauche", tantôt avec "l'extrême droite".
Comme l'indique Evelyne Lever dans l'excellente interview qui suit l'article de JFK :
"La légende noire de Marie-Antoinette dont s'inspire Jean-François Kahn a été véhiculée par les pamphlets révolutionnaires et par les républicains de la fin du XVIIIème siècle et de la première moitié du XIXème siècle. Ils ont poursuivi la reine de leur vindicte afin de justifier son exécution, acte que Napoléon jugeait "pire que le régicide"...".
La thèse de JFK relève ni plus ni moins d'une "réécriture de l'histoire" comme Evelyne Lever l'indique également de manière très juste dans Historia .
Il affirme, en préambule, que l'opposition de la reine au changement aurait empêché l'instauration en France, d'une monarchie constitutionnelle, une "Glorieuse Révolution" à l'image de celle qui provoqua le départ de Jacques II en Angleterre. Soit. Pourquoi pas.
Pour le reste, l'argumentation de JFK relève, à mon sens, du complotisme (c'est la maladie de l'époque) et du procès d'intention : le point essentiel étant que la reine est accusée d'avoir excité les éléments les plus extrémistes de la Révolution, dans l'espoir de susciter une réaction et un retour à l'Ancien Régime.
Bien évidemment, aucune preuve sérieuse n'est fournie à l'appui de cette thèse fantaisiste.
La réalité (qui ne plaira pas forcément à tout le monde d'ailleurs) est que Marie-Antoinette était effrayée par les événements. La comtesse de Provence l'écrit à Mme de Gourbillon en 1790 : la reine a peur. A tel point, d'ailleurs, qu'elle finira par tenter de s'évader avec son mari et ses enfants. Comment imaginer, dans ces conditions, que Marie-Antoinette ait payé des gens pour qu'ils créent des troubles dans Paris et excitent les extrémistes ?
Non seulement cela n'est pas prouvé, mais cela n'a aucun sens.
En outre et surtout, toute la correspondance contredit cette thèse délirante. A titre d'exemple, que je viens de trouver ce matin dans l'un de mes livres en moins de 2 minutes, Mercy écrit à Kaunitz pendant la Révolution (le 20 août 1790) que "la guerre civile est plus que probable, quel que soit le vif désir du Roi et de son ministère d'en détourner les horreurs au prix des plus grands sacrifices (...)".
M'est avis que Mercy était mieux informé des intentions du roi et de la reine, que Lameth.
Il ne faut pas plus de 2 minutes pour détruire la thèse de JFK !...
L'article de JFK comporte d'autres erreurs. A titre d'exemple :
1/ "Parallèlement, Marie-Antoinette engage des pourparlers secrets avec l'Autriche pour préparer une intervention extérieure armée" (JFK).
A l'origine, Marie-Antoinette ne veut pas d'intervention étrangère en France. Ce qu'elle veut, c'est la réunion d'un congrès armé, près de la frontière, afin de faire peur aux révolutionnaires.
Elle cherche, non pas à exciter les troubles, mais bien au contraire, à faire peur aux "factieux" afin qu'ils cessent leurs agissements.
Le 13 avril 1792, Breteuil écrit ainsi à Kaunitz : "Le roi demande à l'empereur de ne l'aider militairement que d'une force de démonstration, c'est-à-dire que Sa Majesté impériale veuille bien, à l'époque dont le roi soit convenu avec elle, disposer un gros corps de troupes sur la frontière brabançonne du côté de la France".
JFK cite cette lettre de Breteuil, mais en ajoutant "[pour l'instant]" après "ne l'aider militairement que" !!!
2/ Sous le titre "Offrir l'Alsace à l'Autriche !", JFK écrit que "Plus grave, dès mars 1791, l'Autriche fait savoir qu'elle veut bien accorder de l'aide au roi à condition de se payer de l'Alsace, des Alpes et de la Navarre".
Mais les vues et intentions de la reine n'étaient pas celles de l'Autriche. La correspondance de Marie-Antoinette avec Fersen laisse apparaître que la reine a toujours refusé un tel "démembrement" du royaume (v. plus haut dans ce sujet). JFK ne va d'ailleurs pas jusqu'à affirmer clairement que la reine l'aurait accepté. Et pour cause.
Le 21 juin 1792, Fersen écrit ainsi à Marie-Antoinette : "Il me reste encore un blanc-seing dont je n’ai pas parlé au baron. Voulez-vous que j’en fasse usage si cela peut être utile à nous assurer de l’opposition du roi de Prusse à tout démembrement ?".
La réalité est qu'une tension s'installe progressivement entre Marie-Antoinette et l'Autriche, du fait justement des intentions de l'empereur de récupérer l'Alsace. Au mois de février 1792, Léopold II écrit ainsi à sa soeur l'archiduchesse Marie-Christine que Fersen fait preuve de "fausseté" et d' "animosité" envers lui...
La thèse de la trahison ne tient pas à mon sens.
JFK s'emmêle les pinceaux et accuse Marie-Antoinette de s'être "acoquinée" tantôt avec "l'extrême gauche", tantôt avec "l'extrême droite".
Comme l'indique Evelyne Lever dans l'excellente interview qui suit l'article de JFK :
"La légende noire de Marie-Antoinette dont s'inspire Jean-François Kahn a été véhiculée par les pamphlets révolutionnaires et par les républicains de la fin du XVIIIème siècle et de la première moitié du XIXème siècle. Ils ont poursuivi la reine de leur vindicte afin de justifier son exécution, acte que Napoléon jugeait "pire que le régicide"...".
La thèse de JFK relève ni plus ni moins d'une "réécriture de l'histoire" comme Evelyne Lever l'indique également de manière très juste dans Historia .
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Duc d'Ostrogothie a écrit:
La réalité (qui ne plaira pas forcément à tout le monde d'ailleurs) est que Marie-Antoinette était effrayée par les événements. La comtesse de Provence l'écrit à Mme de Gourbillon en 1790 : la reine a peur. A tel point, d'ailleurs, qu'elle finira par tenter de s'évader avec son mari et ses enfants. Comment imaginer, dans ces conditions, que Marie-Antoinette ait payé des gens pour qu'ils créent des troubles dans Paris et excitent les extrémistes ?
Non seulement cela n'est pas prouvé, mais cela n'a aucun sens.
.
Je trouve aussi ce raisonnement absurde . Il est nouveau ? Il me semble ne jamais l'avoir lu auparavant . Nous savons que Marie-Antoinette avait peur et pour elle et pour sa famille . Elle l'écrit à plusieurs reprises. Mais, soyons justes, il est parfaitement vrai qu'elle ne souhaitait et n'attendait de secours que de l'étranger ... de l'étranger, oui, mais surtout pas de l'armée des princes dont les " gesticulations " ( selon le mot consacré ) constituaient l'une des causes essentielles de sa peur .
Que ce congrès armé ait été rassemblé à l'extérieur de nos frontières, c'est logique, mais si le but d'intimidation s'était avéré insuffisant, la coalition des armées étrangères n'aurait plus eu qu'à déferler sur la France. Non ?
Nous avons un sujet palpitant ( ) sur le fantasmatique congrès armé ( que l'inimitié de Catherine pour Breteuil a torpillé ) .
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3488-la-declaration-de-pillnitz-et-le-projet-de-congres-arme?highlight=congr%C3%A8s
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Mme de Sabran a écrit:
Je trouve aussi ce raisonnement absurde .
Mais oui. C'est n'importe quoi.
Si Marie-Antoinette avait secrètement aidé Robespierre & co., on en retrouverait d'ailleurs certainement quelques traces dans une correspondance quelconque (celle de la reine avec Fersen, ou de Mercy avec l'empereur par exemple). Or, rien de tout ça.
Ce n'est qu'une thèse complotiste de plus.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Merci pour cette fine analyse.
JFK aura été influencé ( mais peut-on lui en vouloir, il n’est pas historien...) par les violents pamphlets de l’époque et les écrits qui font ensuite florès au cours du XIXe siècle et jusqu’au XXe siècle. Tous ces écrits parlent de la même chose:
Je veux parler de l’archétype de la femme étrangère, espionne au profit de son pays, anti française, voire collabo...
C’est ainsi que j’évoquais plus haut Mata Hari, mais aussi Eugénie en 1870, et d’autres encore.
On ressort volontiers ce modèle dans chaque période troublée de notre Histoire, quand la Patrie est en danger, ou qu’elle est menacée ou humiliée (1940). Le bouc-émissaire désigné est alors:
- une femme.
- d’origine étrangère.
Ce réflexe ne tient évidemment plus la route aujourd’hui, et pourrait même nous paraître criticable: ne trouvez -vous pas?
JFK aura été influencé ( mais peut-on lui en vouloir, il n’est pas historien...) par les violents pamphlets de l’époque et les écrits qui font ensuite florès au cours du XIXe siècle et jusqu’au XXe siècle. Tous ces écrits parlent de la même chose:
Je veux parler de l’archétype de la femme étrangère, espionne au profit de son pays, anti française, voire collabo...
C’est ainsi que j’évoquais plus haut Mata Hari, mais aussi Eugénie en 1870, et d’autres encore.
On ressort volontiers ce modèle dans chaque période troublée de notre Histoire, quand la Patrie est en danger, ou qu’elle est menacée ou humiliée (1940). Le bouc-émissaire désigné est alors:
- une femme.
- d’origine étrangère.
Ce réflexe ne tient évidemment plus la route aujourd’hui, et pourrait même nous paraître criticable: ne trouvez -vous pas?
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Vicq d Azir a écrit:
On ressort volontiers ce modèle dans chaque période troublée de notre Histoire, quand la Patrie est en danger, ou qu’elle est menacée ou humiliée
Exactement. Elle sert de bouc émissaire.
Je peux concevoir qu'il soit difficile de ne pas mettre un peu de subjectivité lorsqu'on raconte l'Histoire.
Mais prétendre que Marie-Antoinette aurait secrètement soutenu ses pires ennemis, c'est délirant...
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Vous avez évoqué, Duc, la PEUR qui domine dans ces périodes troublées.
Je crois en effet qu’on ne peut comprendre la révolution française si on n’évoque pas la peur. La peur et la méfiance : tout le monde a peur et se méfie de tout le monde. Pourquoi la famille royale aurait-elle échappé à la règle ? Dans son mémoire envoyé au président de l’assemblée nationale, avant son départ pour Montmedy, Louis XVI évoque cette peur pour la vie de ses proches afin de justifier leur départ de Paris.
Plus la révolution avance, plus la Reine a peur elle aussi, même si elle n’en laisse rien paraître. Elle a peur, parce que les insultes à son endroit sont de plus en plus violentes: les thèmes d’anthropophagie sont de plus en plus usités ( il serait intéressant de les collecter pour un futur sujet sur ce forum )
Elle a peur enfin parcequ’elle a très tôt l’intuition d’être prise dans un piège qui se referme.
Je crois en effet qu’on ne peut comprendre la révolution française si on n’évoque pas la peur. La peur et la méfiance : tout le monde a peur et se méfie de tout le monde. Pourquoi la famille royale aurait-elle échappé à la règle ? Dans son mémoire envoyé au président de l’assemblée nationale, avant son départ pour Montmedy, Louis XVI évoque cette peur pour la vie de ses proches afin de justifier leur départ de Paris.
Plus la révolution avance, plus la Reine a peur elle aussi, même si elle n’en laisse rien paraître. Elle a peur, parce que les insultes à son endroit sont de plus en plus violentes: les thèmes d’anthropophagie sont de plus en plus usités ( il serait intéressant de les collecter pour un futur sujet sur ce forum )
Elle a peur enfin parcequ’elle a très tôt l’intuition d’être prise dans un piège qui se referme.
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Vicq d Azir a écrit:les thèmes d’anthropophagie sont de plus en plus usités ( il serait intéressant de les collecter pour un futur sujet sur ce forum )
A ce sort terrible de Mme de Lamballe, nous avons ajouté celui de Henri de Belzunce ( Caen, place Saint-Sauveur, août 1789 ) .
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3871-le-12-aout-1789-massacre-du-vicomte-henri-de-belzunce?highlight=massacre
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Merci chère Eléonore,
Je pense aussi aux menaces proférées dès octobre 89. Les références à la dévoration sont nombreuses à l’encontre de la Reine: faire une fricassée de son foie, des cocardes de ses boyaux, et j’en passe..
Notons aussi que tout au long de la révolution, on lui prêtera à elle -même des pulsions orales destructrices: c’est la « poule d’Autru(i)che », qui dévore l’argent, mais n’arrive pas à avaler la Constitution...C’est aussi l’accusation d’avoir distribué des « cartouches mâchées » aux Suisses pour la défense des Tuileries le 10 août ( ces cartouches mâchées ayant la réputation d’être mortelles puisque contaminées par la salive fétide de l’Autrichienne...)
Je pense aussi aux menaces proférées dès octobre 89. Les références à la dévoration sont nombreuses à l’encontre de la Reine: faire une fricassée de son foie, des cocardes de ses boyaux, et j’en passe..
Notons aussi que tout au long de la révolution, on lui prêtera à elle -même des pulsions orales destructrices: c’est la « poule d’Autru(i)che », qui dévore l’argent, mais n’arrive pas à avaler la Constitution...C’est aussi l’accusation d’avoir distribué des « cartouches mâchées » aux Suisses pour la défense des Tuileries le 10 août ( ces cartouches mâchées ayant la réputation d’être mortelles puisque contaminées par la salive fétide de l’Autrichienne...)
Dernière édition par Vicq d Azir le Mar 05 Juin 2018, 13:27, édité 2 fois
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
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Localisation : Paris x
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
En somme, la Révolution ouvre l'appétit !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Oui, il y a un rapport entre Révolution et devoration: dévorer les anciens maîtres, c’est, après tout, à la fois les détruire et s’approprier leur pouvoir...
En 89, après la prise de la Bastille, une médaille à la gloire de Louis XVI, le « restaurateur de la Liberté », est frappée. Le Roi y est représenté comme le pélican qui offre ses entailles à ses petits affamés. C’est un symbole à la fois chrétien et maçonnique.
En 89, après la prise de la Bastille, une médaille à la gloire de Louis XVI, le « restaurateur de la Liberté », est frappée. Le Roi y est représenté comme le pélican qui offre ses entailles à ses petits affamés. C’est un symbole à la fois chrétien et maçonnique.
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Vicq d Azir a écrit:
En 89, après la prise de la Bastille, une médaille à la gloire de Louis XVI, le « restaurateur de la Liberté », est frappée. Le Roi y est représenté comme le pélican qui offre ses entailles à ses petits affamés. C’est un symbole à la fois chrétien et maçonnique.
Mais oui bien sûr, cher Févicq : les entrailles paternelles ! Voilà un cliché sentimental très fort ( un poil trivial à mon goût ) et dont Monsieur, par exemple, use et abuse dans sa correspondance . Je pense notamment à ses lettres enflammées, au duc de Lévis, qui se terminent souvent par I kiss you with all my paternal bowels ! ( ... beurk ! how disgusting ! )
C'est ici ( ) : https://marie-antoinette.forumactif.org/t523-le-comte-de-provence-un-malade-mental
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Alfred de Musset dans une de ses "Nuits" parle justement d'un pélican qui fait un long voyage et qui va finir par s'ouvrir le ventre pour nourrir ses petits.
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Oui, je crois que, dans la tradition chretienne, le Christ est aussi représenté par un pélican qui se sacrifie pour ses petits.
Il est intéressant de voir qu’on représente ainsi le Roi de France en 89, lui qui adoptera plus tard une posture christique, en particulier lors de son exécution.
Avec ce symbole, il apparaît comme PÈRE de ses peuples, qu’il protège de ses ailes, mais aussi comme MÈRE nourricière: à défaut de lait, il offre ses entrailles...
Il est intéressant de voir qu’on représente ainsi le Roi de France en 89, lui qui adoptera plus tard une posture christique, en particulier lors de son exécution.
Avec ce symbole, il apparaît comme PÈRE de ses peuples, qu’il protège de ses ailes, mais aussi comme MÈRE nourricière: à défaut de lait, il offre ses entrailles...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Duc d'Ostrogothie a écrit:
Mais prétendre que Marie-Antoinette aurait secrètement soutenu ses pires ennemis, c'est délirant...
En fait, la reine voulait simplement vivre, elle était fatiguée elle-même de ce double rôle qu'elle était forcée de jouer, afin d'apaiser d'une part l'Assemblée, d'autre part les émigrés.
Nous le lisons chez Zweig :
Et même le très dévoué Fersen, qui croit cependant connaître les pensées les plus secrètes de Marie Antoinette, finit par ne plus savoir ce que veut réellement la reine, si c’est la guerre ou la paix, si, dans son for intérieur, elle est réconciliée avec la Constitution ou si elle ne fait que berner les constitutionnels, si c’est la Révolution qu’elle trompe ou les princes ; et pourtant, en vérité, la pauvre femme ne veut qu’une chose : vivre et ne plus subir d’humiliations. Elle souffre plus qu’ils ne l’imaginent tous de ce double jeu si contraire à sa nature loyale. Et le dégoût de ce rôle forcé s’exhale parfois en un cri profondément humain :
« Je ne sais quelle contenance faire ni quel ton prendre ; tout le monde m’accuse de dissimulation, de fausseté, et personne ne peut croire – avec raison – que mon frère s’intéresse assez peu de l’affreuse position de sa sœur pour l’exposer sans cesse sans lui rien dire. Oui, il m’expose, et mille fois plus que s’il agissait ; la haine, la méfiance, l’insolence sont les trois mobiles qui font agir dans ce moment ce pays-ci. Ils sont insolents par excès de peur, et parce que, en même temps, ils croient qu’on ne fera rien audehors… Il n’y a rien de pis que de rester comme nous sommes ; il n’y a plus aucun secours à attendre du temps et de l’intérieur. »
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Voici le lien vers l'un des épisodes de la série radiophonique "Varennes", diffusée en téléchargement depuis le site d'Europe 1 :
Episode 4 : Marie-Antoinette, la manipulatrice
Après la fuite manquée, Marie-Antoinette décide de prendre les choses en main. C’est le début d’intrigues, de doubles-jeux, de manipulations… au milieu du tourbillon révolutionnaire qui menace d’emporter la Reine.
http://www.europe1.fr/emissions/varennes/varennes-marie-antoinette-la-manipulatrice-episode-4-3677252
Au cours de cet épisode, il est plus particulièrement question des liens de Marie-Antoinette avec un révolutionnaire modéré : Antoine Barnave.
Voir son sujet biographique, ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1244p25-antoine-barnave#125008
Ou encore, celui consacré à sa correspondance avec Marie-Antoinette, ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1427-la-correspondance-secrete-de-marie-antoinette-avec-barnave?highlight=Barnave
Pour ce qui concernerait les liens (réels ou supposés) de Marie-Antoinette avec les révolutionnaires les plus radicaux, consulter également cet autre sujet...
Ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3915-contre-revolution-et-politique-du-pire-marie-antoinette-et-les-revolutionnaires-les-plus-radicaux?highlight=radicaux
Episode 4 : Marie-Antoinette, la manipulatrice
Après la fuite manquée, Marie-Antoinette décide de prendre les choses en main. C’est le début d’intrigues, de doubles-jeux, de manipulations… au milieu du tourbillon révolutionnaire qui menace d’emporter la Reine.
http://www.europe1.fr/emissions/varennes/varennes-marie-antoinette-la-manipulatrice-episode-4-3677252
Au cours de cet épisode, il est plus particulièrement question des liens de Marie-Antoinette avec un révolutionnaire modéré : Antoine Barnave.
Voir son sujet biographique, ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1244p25-antoine-barnave#125008
Ou encore, celui consacré à sa correspondance avec Marie-Antoinette, ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1427-la-correspondance-secrete-de-marie-antoinette-avec-barnave?highlight=Barnave
Pour ce qui concernerait les liens (réels ou supposés) de Marie-Antoinette avec les révolutionnaires les plus radicaux, consulter également cet autre sujet...
Ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3915-contre-revolution-et-politique-du-pire-marie-antoinette-et-les-revolutionnaires-les-plus-radicaux?highlight=radicaux
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
Duc d'Ostrogothie a écrit:
Quant aux "manipulations" de Marie-Antoinette, je pense qu'un peu plus de nuance ne ferait pas de mal. Fersen, qui savait la reine prompte aux "caprices" et aux revirements, n'était manifestement pas 100% certain que Marie-Antoinette jouait double jeu avec les Constitutionnels.
(...)
Ce ne sont pas des "caprices". Juste après l'épisode catastrophique de Varennes et la découverte de la "trahison" du roi, Marie-Antoinette attrape au vol la première main qu'elle sait ne pas être l'une de celles qui veulent la saisir à la gorge. Elle se "donne du champ", notamment le temps d'en savoir plus sur la politique qui sera adoptée "à l'extérieur" après l'échec de l'option Montmédy..
C'est une stratégie. Car concernant ses vues politiques, et l'affirmation de son double-jeu, il n'y a guère de doute à lire sa correspondance avec ses autres interlocuteurs.
Y compris Fersen, puisqu'elle finira par le lui confirmer clairement dans l'un de ses courriers.
Je cite à nouveau notre sujet dédié : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1427-la-correspondance-secrete-de-marie-antoinette-avec-barnave?highlight=Barnave
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
C’est tout à fait bien vu: on peut revivre ce qui s’est passé pour Marie Antoinette quand on refait le trajet du retour de Varennes à Paris, comme je l’ai fait l’année dernière : sur la partie Varennes - Boursault (ferme de Chêne Fondu), le temps écoulé semble sans fin, donc encore plus en cette journée du 22 juin. L’arrestation, la veille, a été un « coup de tonnerre » pour la famille royale.
Ce coup de massue, après une réaction dépressive légitime, a sûrement galvanisé la Reine, qui, le long de ce trajet interminable, et, ne l’oublions pas, soumise aux insultes des foules, va élaborer une stratégie, un « plan B », en quelque sorte...
Et puis, ce sera la rencontre avec les députés, l’opportunité d’ une alliance avec Barnave...
On aurait bien aimé être une petite souris de berline (?) pour savoir ce qu’ont pu se dire le Roi, la Reine et Mme. Elisabeth sur cette partie précise du trajet: discussions, disputes, silences?
Ce coup de massue, après une réaction dépressive légitime, a sûrement galvanisé la Reine, qui, le long de ce trajet interminable, et, ne l’oublions pas, soumise aux insultes des foules, va élaborer une stratégie, un « plan B », en quelque sorte...
Et puis, ce sera la rencontre avec les députés, l’opportunité d’ une alliance avec Barnave...
On aurait bien aimé être une petite souris de berline (?) pour savoir ce qu’ont pu se dire le Roi, la Reine et Mme. Elisabeth sur cette partie précise du trajet: discussions, disputes, silences?
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France... ou la Révolution?
La nuit, la neige a écrit:
Ce ne sont pas des "caprices".
Mon point n'est pas que Marie-Antoinette a adopté une ligne politique par "caprice", mais que Fersen craignait les revirements de la reine. Il savait qu'elle était sujette aux changements d'opinion (il l'avait vue à l'oeuvre à Versailles). Manifestement, il n'était pas très sûr de ses intentions, puisqu'il lui écrit le 12 octobre 1791 : "Que votre lâche coeur ne se laisse pas aller aux enragés - ce sont des scélérats qui ne feront jamais rien pour vous. Il faut s'en méfier et s'en servir".
Pour que Fersen ait pu craindre que la reine "se laisse aller aux enragés", il faut bien qu'elle ait dit, écrit ou fait quelque chose laissant supposer qu'elle était prête à un véritable rapprochement avec Barnave, non ?
Marie-Antoinette appréciait sincèrement Barnave et si elle a ensuite écrit à Fersen qu'elle n'entendait que "se servir" des Constitutionnels, c'est essentiellement pour répondre à son injonction et le rassurer. Elle craignait que Fersen la "gronde", ainsi qu'elle le lui écrit dans une autre lettre. Elle a donc forcé le trait pour donner l'apparence d'être une "manipulatrice".
Mais je ne la crois pas aussi cynique que cela, et la réalité est probablement plus proche de celle que Mme Campan a décrite dans ses mémoires : Marie-Antoinette avait de l'estime pour Barnave, mais elle savait que son parti n'avait que très peu d'influence à l'Assemblée. Elle a juste cherché à se ménager des appuis là où elle pouvait. Barnave de son côté n'était pas dupe non plus, puisqu'il enjoint la reine, dans plusieurs lettres, de se détacher de l'Autriche : manifestement, il savait très bien lui aussi à qui il avait affaire.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
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